Nico : Paul, Dim, Stéphane et moi, on s'est rencontrés à la fac de musico il y a 8 ans. Très tôt, on a envisagé de monter un groupe ensemble, car on s'entendait vraiment bien, tant sur le plan humain que sur le plan musical. Le groupe a commencé par un duo : Dimitris à la batterie et moi à la guitare-chant, on faisait des reprises. Puis, Stéphane s'est mis à la basse exprès pour l'occasion, et Paul nous a rejoints quelques temps après pour nous enjazzer notre rock :). Depuis un an maintenant, nous avons un nouveau bassiste, Sébastien (Stéphane a dû quitter la formidable carrière de musicien riche et célèbre pour un autre milieu professionnel) qui ajoute une bonne claque de groove dans notre musique.
Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences ?
Nico : Cette question est toujours difficile. Je crois que chacun d'entre nous est passionné de musique au sens large, et intéressé par n'importe quel enchaînement de sons et de rythmes, quel que soit le style. Donc, nos influences sont hyper larges. Notre musique, on l'a d'abord définie par du post-rock, au sens où l'on pensait appartenir à un courant qui cherche à créer « l'après-rock », qui par définition devrait être une musique née du rock mais plus évoluée, plus recherchée. Puis on s'est rendu compte que notre musique était peut-être trop pop pour rentrer dans ce modèle. Du coup, on appelle ça du post-alternatif rock, une espèce de terme consensus qui nous donne le droit à un rock alternatif recherché, sans que ça soit du rock progressif :) Enfin bon, c'est une vraie prise de tête de mettre une étiquette sur sa musique, et c'est toujours réducteur. Comme tu le dis, c'est mieux de l'écouter !
Paul : Pour compléter un peu je dirais que notre formation classique/jazz à l'université nous a sacrément ouvert les oreilles aussi !
Seb : Perso, je me laisse emporter par le son du groupe dans lequel je joue. Je trouve que chez White Note, il y a aussi une influence math-rock, planquée derrière les influences Sigur Rós et Radiohead.
Dim : Oui, on est vraiment influencés par un tas de trucs différents. Moi je viens plutôt du métal, mais j'écoute tellement d'autres musiques...
Qui fait quoi ? Comment se partage le travail ?
Nico : Si on parle seulement de la musique, c'est principalement Paul et moi qui composons, et ensuite on arrange tous ensemble. Tout le boulot extra-musical (management, booking, communication...), c'est plutôt moi qui m'y colle :)
Où et dans quelles conditions a été enregistré l’EP, avec qui ?
Nico : On a cherché à obtenir un son avec plus de caractère que sur notre premier album. Plutôt que d'entrer dans un grand studio avec un son lambda, on a préféré squatter une maison de campagne et y amener l'ingé-son préféré de Sébastien (Luc Ferré – OO Studio), pas vrai Seb ?
Seb : Ouais, j'avais déjà bossé avec Luc dans le cadre de Dawnshape, un autre groupe dont je fais partie. D'ailleurs, c'est Sylvain Biguet qui s'est occupé du mastering pour les deux groupes aussi !
Paul : Pour en revenir à l'enregistrement en soi, le but était d'avoir une acoustique particulière, et un cadre de travail serein. C'était très convivial et chaleureux, un chouette week-end ! D'ailleurs, on en a tiré quelques belles images : teaser d'AMITO.
Pourquoi avoir choisi le site Kisskissbankbank plutôt qu’un autre pour vous aider à financer l’EP ?
Nico : C'est mon amie qui m'avait parlé de ce site là, où de nombreux projets voient le jour, notamment d'excellents documentaires. La simplicité du site m'a vite séduit, je n'ai pas cherché à en explorer d'autres, mais de ce que j'ai vu plus tard, ils sont sensiblement identiques, à quelques détails près. En tout cas, ils sont de bon conseil et très sympas chez Kisskissbankbank.
Nico : Une Telecaster américaine Fender Highway, avec une pédale de delay Boss DD-2, une reverb Boss RV-2, une Fulltone « Full-Drive 2 mosfet », et une pédale de volume. Le tout sur un combo à lampes vibrolux de Fender. Oui, je sais, le nom de cet ampli en a fait rêver plus d'un(e). Également une Martin D-18 pour les parties de guitare acoustique.
Paul : En ce qui me concerne, j’ai utilisé plusieurs guitares selon les morceaux : une demi-caisse D’Angelico EX-DC, une Gibson Les Paul Standard et une petite Telecaster Squier Classic Vibe, montée avec des micros Lollar. Pour les amplis, on a principalement utilisé le préampli d’un Fender Deluxe 57’ branché dans un cabinet Orange. Et côté effets, une reverb Boss RV-5, un delay Line 6 DL4, une disto Fulltone OCD V1, une Proco Rat des années 80, un octaver Electro-Harmonix micro POG, un ring-modulator Moog.
Seb : J’aime le son brut de ma basse dans mon ampli. Je branche donc directement ma Warwick dans ma vieille tête Eden traveller. Et si je peux me permettre Paul, je trouve que le son de ta D'Angelico EX-DC déchire sur le solo de « Lie In Lies » !
Paul : Merci bien monsieur.
Que retenez-vous de la sortie de votre 1er album Undo Me en février 2011, ce qui vous a marqué ?
Nico : En ce qui me concerne, c'était la fierté d'enfin sortir un album, le plaisir de laisser une trace dans l'histoire de la musique, aussi infime qu'elle puisse être, tant du point de vue du groupe que d'un point de vue purement égocentrique. Avoir un support physique, un objet réel qui témoigne de ton travail, qui le concrétise, c'est super ! C'est un peu comme un écrivain qui sortirait son premier roman ! Et puis ce qui m'a aussi marqué, c'est le public qui s'est déplacé pour la sortie de ce premier album, tous les amis sont venus (accompagnés), ils n'ont pas lésiné sur les compliments après le concert, ni sur les applaudissements pendant, ça a fait chaud au cœur !
Paul : Idem que Nico, surtout la fierté de plusieurs années de travail concrétisées en un disque, même si on se rend compte maintenant que nous avons progressé et évolué depuis… C’est un des aspects sympa d’être musicien, de toujours apprendre et avancer, mais ça implique aussi parfois de prendre conscience de certains défauts de ce qu’on a fait, avec le recul ! Et puis, on a un peu l’impression parfois par moments d’être dans un puits sans fond… Ce qui est un mal comme un bien !
Quels sont les actus et projets ?
Nico : Et bien maintenant que notre nouvel EP AMITO est sorti (téléchargeable à prix libre sur Bandcamp !), et que la pression de sortie du CD est passée, on va pouvoir se concentrer sur les compositions du prochain album, et les prochains concerts. Les idées fourmillent, il s'agit de canaliser un peu tout ça. J'aimerais beaucoup trouver un quatuor à cordes pour l'un des morceaux (contactez-nous si vous avez un tuyau !) composé par Paul. Et puis, j'aimerais aussi faire une vidéo-reprise d'une chanson dont je tais le nom pour l'instant, faudrait déjà que j'arrive à convaincre les autres :)
Dim : Il y a aussi un projet de clip du titre « AMITO (Last Smile) », un p'tit film d'animation qui sera vraiment bien !
De qui, de quoi auriez-vous besoin pour le bon développement du groupe ?
Nico : De tout accompagnement extra-musical ! Notamment, un attaché de presse et/ou un chargé de RP pour la communication du groupe, un manager pour nous aider à prendre les bonnes décisions et nous guider dans notre démarche de professionnalisation, un booker pour s'occuper de trouver des dates de concert, et bien sûr un label (!) qui pourrait nous aider à assurer la production du prochain album et nous accompagner :)
Paul : La priorité étant le label ! On voudrait vraiment sortir un deuxième album dans des conditions plus professionnelles qu'en auto-production.
Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez… As you feel !
Nico : Je vais profiter de cette liberté pour remercier encore une fois tous les kissbankers qui ont participé au financement d'AMITO, sans qui il n'aurait pas vu le jour, ainsi que toutes les personnes qui nous soutiennent depuis le début ! Vraiment, vous n'imaginez pas à quel point votre aide et votre soutien nous sont précieux. Pour que l'art existe, un émetteur ne suffit pas, il faut aussi un récepteur ! En d'autres termes, sans vous, notre musique n'existerait pas.
Un énorme merci aussi à Arno De Casanove (bugle), Gerry Lopez (alto sax), Axel Rigaud (tenor sax), Bertrand Luzignant (trombone) et Anthony Caillet (euphonium) qui ont pris de leur temps pour venir enregistrer sur le titre AMITO (Last Smile) !
Paul : Oui, merci beaucoup à vous tous, surtout à nos amis soufflants ! Même si Nico et moi étions un peu stressés au moment de la prise de son du quintet, ils ont été supers ! Détendus, souriants, et pro en même temps...
Dim : Et n'oublions pas la Mairie de Paris qui nous a donné un bon coup de main avec le dispositif Paris Jeunes Talents ! Merci PJT !
Seb : Et Antoine !! Il nous a fait un super boulot de graphisme, pour la pochette, le site internet ou les tee-shirts (qui sont, en toute objectivité, hyper classes). Vous pouvez le contacter via le site si ça vous intéresse...
Nico : Et puis, bien sûr, un grand merci à toi Maritta pour cet interview, à Guitariste.com, et à toi, lecteur probablement guitariste :) Rendez-vous sur notre site ou notre page facebook :)
Concerts : le 9 février 2013 au Gambetta Club, 104 rue de Bagnolet, Paris 20e.
Liens :
www.whitenote.fr
www.facebook.com/whitenotetheband
http://whitenote.bandcamp.com/album/amito
www.youtube.com/white§notetheband
Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).