Est-ce que tu pensais vraiment qu’un troisième album studio de Transatlantic verrait le jour ?
Pete Trewavas : J’avais espoir ! Je crois que depuis le split c’est la question qu’on m’a le plus posé. « Est-ce que le groupe va se reformer ? Comment va Neal Morse ? » (rires) Je répondais toujours que j’espérais que nous nous remettions ensemble. Je me rappellais des bons moments que nous avions passés en studio. En concert, c’était autre chose… C’était très dur ! Mais j’adore ce que propose Transatlantic car nous sommes libres. Nous n’avons pas à nous préoccuper de la « prog’ police » comme nous l’appelons (rires). Celle qui fixe les règles à respecter en matière de rock progressif. Avec Marillion, par exemple, nous veillons à ne pas nous répéter, ce qui est parfois une forme de contrainte… Avec Transatlantic, tout est permis. Même la redite puisque de toute façon nous reprenons sans cesse divers thèmes musicaux.
Transatlantic est une récréation pour toi ?
Pete Trewavas :
Tant que je reste en studio, oui. C’est sur scène que tout devient plus complexe. C’est vraiment dur de jouer cette musique. Nous étions arrivés à un point où il fallait que nous prenions du temps loin les uns des autres. En plus, Neal voulait partir faire son propre truc. J’ai bien compris sa démarche car sa musique a toujours été empreinte d’une démarche très personnelle et, au sein d’un groupe, le message qu’il voulait transmettre se trouvait altéré par les autres musiciens. Nous avons d’ailleurs parlé de ce sujet avec lui pour
The Whirlwind et il nous expliqué que le concept (« la tornade ») était assez religieux dans le fond. C’est un thème récurrent dans la Bible qui symbolise une épreuve que Dieu demande aux hommes de surpasser. Ainsi, les hommes en ressortent meilleurs.
Comment avez-vous réagi lorsque Neal vous a présenté le thème ?
Pete Trewavas : Un peu comme toi (rires) ! Il nous a simplement demandé ce que nous en pensions et si nous étions partants pour nous lancer là-dedans. Personnellement, je ne suis pas spécialement religieux mais le fait d'aborder des thèmes religieux à travers Transatlantic ne me dérange absolument pas. En tout cas, je suis extrêmement content que nous ayons pu reformer le groupe car le disque sonne bien et toute cette nouvelle expérience fut vraiment enrichissante pour nous.
Daniel Gildenlow de Pain Of Salvation avait joué avec vous lors de votre dernière tournée. Est-ce qu'il avait été question pour vous de l'inviter en tant que cinquième membre du projet pour
The Whirlwind ?
Pete Trewavas : Non. J'ai toujours pensé – mais mon avis ne vaut pas plus que celui des autres membres – que Transatlantic en studio devait se limiter à nous quatre. Nous savons travailler ensemble de manière très efficace car nous savons tout faire. Nous avons assez d'expérience et de savoir pour pouvoir enregistrer tout ce qui nous semble opportun sans avoir besoin de faire appel à qui que ce soit d'extérieur au groupe. Bien entendu, cela n'est valable qu'en studio. En concert c'est une autre paire de manches ! Si nous partons sur la route pour promouvoir
The Whirlwind, je pense que nous aurons certainement besoin d'un ou deux musiciens additionnels car il y a vraiment plein de pistes et de multiples couches d'arrangements sur ce disque. Déjà, je me demande comment nous allons faire pour nous rappeler de tout ce qu'il y a à jouer sur ce disque (rires) !
Tu nous confirmes donc qu'avec le nouvel album viennent également des envies de tournée ?
Pete Trewavas :
Hum... Disons que nous n'avons encore rien décidé mais nous avons reçu beaucoup de demandes pour une tournée aux Etats-Unis. Il faudra voir comment cela peut se goupiller. Je sais que pour ma part, l'année prochaine, j'ai prévu de composer un nouvel album avec les gars de Marillion. Nous verrons... Peut-être que je parviendrai à m'échapper des sessions pour aller faire quelques concerts en été avec Transatlantic...
The Whirlwind titille les quatre-vingt minutes comme à peu près tout ce que le groupe a pu faire jusque-là (rires). C'est quelque chose que vous faites véritablement exprès ou est-ce qu'à chaque fois vous vous retrouvez avec une tonne de musique que vous ne pensiez pas écrire ?
Pete Trewavas : Je crois que c'est un cadre au sein duquel nous nous sentons bien. Nous aimons faire des disques très longs et une fois que cette donnée est intégrée, le reste vient très facilement, en tout cas en ce qui me concerne. De plus, l'idée directrice de The Whirwind était très bonne et nous a beaucoup inspiré pour « broder » un tas de trucs autour.
Dans le cas présent, il me semble que c'est Neal qui avait écrit un morceau de trois quarts d'heure autour duquel vous avez « brodé » comme tu dis (rires)...
Pete Trewavas : C'est juste. J'avais de mon côté écrit un morceau de vingt minutes. Roine a posé la question en premier de savoir si nous devions faire un album à morceau-fleuve ou pas... Au final, nous avons opté pour le long morceau car c'est comme ça que ce groupe fonctionne et c'est pour cela que nous l'aimons. Lorsque nous nous retrouvons ensemble dans une pièce, une folle énergie est palpable. Du coup, nous avons tout enregistré en environ deux semaines. Je ne pensais que le morceau deviendrait si long mais, du moment que ça ne l'empêche pas d'être bon, ça me va (rires) !
Transatlantic –
The Whirlwind
InsideOut
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