Petit groupe canadien, The Wooden Sky déploie un maximum d'atouts dans une veine "100% genuine North-American folk music". Son leader, Gavin Gardiner, possède une voix suffisamment expressive pour assurer dans un style traditionnelle qui a fait ses preuves depuis des décennies. Avec Let's Be Ready, The Wooden Sky se frotte aussi de manière plus directe à un rock mainstream, non sans succès. Quelques jours avant un concert à Paris, nous avons voulu mettre en lumière ce groupe talentueux.
La musique de The Wooden Sky est à présent autant folk que rock. C’est important pour toi de garder un certain équilibre entre ces deux influences ?
Gavin Gardiner : Pour être franc, ce n’est pas conscient. Tout dépend de la chanson. Nous laissons toujours la chanson dicter l’atmosphère. Parfois, cela signifie que nos albums sont un peu moins cohérents qu’attendu et les gens ont alors du mal à nos cataloguer. Mais pour nous c’est super et ça signifie que nous avons toujours une marge artistique avec laquelle nous exprimer.
Si je devais nommer quelques artistes pour décrire Let’s Be Ready je tenterais Iron & Wine et The Avett Brothers. Tu perçois ces éléments ?
G. G. : J’étais un énorme fan du premier album d’Iron & Wine. J’ai d’ailleurs eu la chance de rencontrer Samuel Beam récemment. C’était à un concert de très grande qualité et ça semblait être un chic type. Je ne connais pas vraiment The Avett Brothers mais n’importe qui dont le producteur est Rick Rubin a forcément quelque chose de bon. Donc ça me va (rires).
A quel point as-tu essayé de donner une tonalité différente à Let’s Be Ready par rapport aux précédentes productions ?
G. G. : Nous avons simplement voulu capter les chansons une fois qu’elles avaient davantage maturé. Je pense qu’ainsi elles sont toutes un peu plus solides. Je ne sais pas si au final ça les rend meilleures mais c’était notre objectif initial. En faisant comme cela, on perd quelques subtilités qui étaient présentes au début alors que les morceaux s’étendent. Elles sonnent plus « adulte ». Il y a des pour et des contre dans toute démarche.
Pas mal de musiciens ont été impliqués dans le groupe. Comment es-tu arrivé au line-up actuel ?
G. G. : Le line-up est stable depuis que nous sommes devenus The Wooden Sky. Seul le bassiste a changé. Nous nous sommes formés sans originalité particulière : des amis avec des influences similaires. Nous avons eu beaucoup de chance et sommes restés soudés autour de nos idées.
Saturday Night est le single parfait pour un groupe comme le vôtre. Quel genre de réactions avez-vous obtenu ?
G. G. : Beaucoup de nos fans ont été excités par le fait qu’on accélère le tempo et qu’on revienne en force avec beaucoup de swing. Mais je ne suis pas sûr que les gens me diraient qu’ils n’aiment pas par peur de me vexer. Ca ne me dérangerait pourtant pas qu’ils le fassent (rires) !
On dirait que The Wooden Sky s’ouvre à un son plus ample. Les nouvelles compositions sont-elles encore dans cette veine ?
G. G. : Il me semble que nous changeons de voie à nouveau. Toutefois, nous sommes toujours les mêmes mecs en train de faire de la musique donc l’écart avec Let’s Be Ready reste à démontrer. Comme je le disais, nous sommes au service des chansons et nous nous engouffrons dans les directions qui nous paraissent appropriées. Si je devais me risquer à les décrire, je dirai que les nouvelles chansons ont une ambiance « murder ballad » un peu plus prononcée. On verra !
Avez-vous déjà dû faire des compromis dans votre musique afin de plaire à un plus grand nombre ? Ou à un label ?
G. G. : Nous avons essayé par le passé. Nous pensions que nous faisons déjà pas mal de compromis. Mais nous n’écoutons en réalité pas de rock moderne à la radio donc nous ne savions pas réellement ce que nous étions en train d’émuler. Au final, nous étions assez loin du compte. Nous ne sommes même pas capables d’être des vendus… nous sommes des ratés (rires) !
Vous allez jouer à Paris dans quelques jours (ndlr : le 5 décembre au Pop-Up du Label). Avez-vous déjà joué ici ? C’était comment ?
G. G. : Il y a trois ans, nous avons joué à L’espace B. Il faisait tellement chaud à l’intérieur de la salle que nous avons arrêté le concert en avance avant de le terminer dans la rue avec le public autour de nous. C’était un concert assez unique. D’ailleurs en voici un clip :
The Wooden Sky – Let’s Be Ready
http://www.thewoodenskymusic.com
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