Soulfakers existe depuis 2009 (rappelons que vous êtes tous très jeunes !) et votre parcours est déjà riche d’expériences diversifiées. Commençons par le début ! Racontez-nous la genèse du groupe…
Steven et Adrien sont à l’origine du projet, ils habitent à 5 mn à pied l’un de l’autre, ont passé leur scolarité dans les mêmes établissements mais ne se sont jamais fréquentés directement. Ce n’est que 15 années plus tard qu’ils se rapprochent par l’intermédiaire du lycée, à cause d’une histoire de patch Blink-182 collé sur un sac Eastpak. C’était le début de Soulfakers, à 4 avec Sinh et Arjuna. On savait à peine jouer un titre en entier qu’on s’est inscrits à des tremplins sur Paris. Dans l’excitation et l’euphorie, on a fait nos premières dates sur les planches du Trabendo, de La Boule Noire et de La Cigale. Il y a pire pour commencer !
La même année, on a monté le ON AIR FEST, un concert à domicile avec des artistes locaux. On en est à 5 éditions, et ce n’est pas fini.
Gabin nous a vite rejoints en tant que batteur, on aimait beaucoup la puissance de son jeu. Notre son a toute suite pris une nouvelle dimension. Enfin en 2016, notre line-up devient un power trio, évoluant d’un rock alternatif à une pop dansante et colorée, mais sans négliger l’énergie rock.
Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences ?
Eh bien, c’est ça, une musique plutôt positive, fraîche, dansante et motivante, qui s’écoute aussi bien le jour que la nuit. On aime parler de couleurs dégagées par l’atmosphère de nos morceaux. C’est quelque chose qu’on a voulu retranscrire dans nos visuels, par le biais de brainstorming, notamment avec l’artwork du dernier EP Where The Lights Dance, réalisé par Garance Cassagne. Elle a signé le clip de Once aussi, qui sent l’été, la nature et la détermination.
Sinon, nos influences sont assez variées. On s’imprègne de tout ce qui peut nous faire vibrer, et ça ressort d’une manière ou d’une autre dans notre musique. On est capables d’écouter de tout en ayant l’esprit critique. Notre esthétique peut être très éloignée de ce qui nous influence paradoxalement, le plus important pour nous c’est d’avoir un univers fort pour se démarquer du reste, et pourquoi pas influencer les autres… C’est plus ambitieux de le voir sous cet angle, non ? (rires)
Comment organisez-vous votre travail de compo ? Qui fait quoi ?
À l’origine, Steven composait les morceaux, des instrus aux textes, puis on peaufinait les arrangements tous ensemble. Ce n’est qu’en 2014 que nous avons commencé à composer tous ensemble, en gardant l’esthétique qui commençait à être propre au groupe, avec des morceaux comme Explore ou encore Pixels, qui figurent sur le dernier EP.
Dans notre formule en power trio, on a commencé à expérimenter de nouvelles choses. On fait tourner des boucles avec un basse-batterie bien appuyé, on rajoute des couches de guitares et de synthés, et quand on trouve que ça groove, vient le traditionnel yaourt du chant, en quête du gimmick parfait pour rendre un morceau unique.
Où et dans quelles conditions a été enregistré l’EP ; avec qui ?
L’EP a été enregistré par Yohann François dans son Squat Stud, un studio qui sent le bois avec du matériel pro, à 10 km de chez nous. On ne pouvait pas demander mieux. On a bossé pendant une année sur cet EP, de la composition à l’enregistrement. Ça a été un plaisir d’enregistrer avec lui, il a de l’expérience dans le domaine et sait s’adapter à chaque style et univers. Il a presque un côté réalisateur, qui nous a aidés à faire des choix décisifs dans les arrangements ou le mixage. En tout cas, on aime beaucoup comme ça sonne. Le fait d’avoir bossé dessus pendant une année nous a permis de prendre du recul sur notre travail. On n’était pas constamment dessus. On a jonglé entre notre festival, une tournée, la réal du clip, et même un projet de concert aux côtés d’un orchestre symphonique !
Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?
C’est rare qu’on en parle, alors pour l’occasion on va se prêter au jeu des confidences !
On joue sur des Jaguar et Telecaster Fender, et des amplis Fender Hot Rod Deluxe version 40W. Depuis qu’on joue avec des lampes, on a bien capté la fameuse « chaleur » qu’elles procurent dans le son.
Au milieu du signal, Adrien et Steven placent leurs pédaliers M13 Stompbox Modeler de chez Line 6. Le pédalier multi-effets qui inclut la technologie des classique pédales Stompbox analogiques, permettant de programmer des presets de quatre effets différents, utilisables sur plusieurs modes. Une ergonomie qu’on apprécie, pour une utilisation live ou studio. On aime beaucoup les effets, notamment les Harmonizers dont on se sert en quasi permanence, souvent joués en powerchords, du coup ça donne des sonorités riches tout en partant sur un simple accord. On trouve ça assez impressionnant, c’est probablement ce qui doit nous faire penser aux couleurs dans notre musique.
Vous avez participé à un hommage à Michael Jackson, avez donné un concert, accompagnés d’un orchestre symphonique (rien que ça SVP. Impressionnant !). Que nous réservez-vous maintenant ?! Quels sont les actus et projets ?
Héhé, on a pour projet de réaliser un featuring avec un rappeur. Ça fait un moment qu’on en parle, ce serait un gros kiff. Prochainement !
Sinon pour le moment, on se concentre sur la promo de Where The Lights Dance, sur la route un peu partout en France et aussi chez nous dans le 77.
On a annoncé un Summer Tour récemment, on a très hâte de défendre cet EP en live et d’avoir les retours du public. C’est tout ce qui nous importe pour le moment. Ah oui, et trouver un label/tourneur aussi, parce que ce serait quand même bien chouette de pouvoir consacrer notre temps uniquement à l’axe artistique du projet !
L’année même de la fondation du groupe, vous créez On Air Asso et organisez le festival On Air Fest. On en déduit que vous avez très vite été conscients de la nécessité de se structurer pour se développer. Mais ce n’est pas tout, esprit d’entraide, vous soutenez activement la scène locale. C’est l’occasion ici de parler de vos activités.
Exactement. À peine le groupe fondé, on a eu un cet élan ambitieux de monter un festival de A à Z, de la production jusqu’aux recherches de subventions. Le tout de manière associative, principalement dirigé par Adrien et Steven. On s’était rapprochés des bons groupes locaux qui tournaient pas mal, puis on les a invités à jouer avec nous pour une grosse soirée de concerts. On a développé les activités de l’association ON AIR avec la production de tournées, de réalisation vidéos ou encore de maquettes audio pour des projets en développement. Pour l’instant on est un peu en stand bye car on se concentre sur Soulfakers, mais ce n’est pas mort. On peut ressurgir à tout moment, ce n’est qu’une question de temps. Soyez prêts !
Vous-mêmes avez été repérés par le réseau Pince Oreilles et êtes accompagnés par File7 (qui a failli fermer ses portes cette année. Bravo à eux d’avoir réussi à convaincre les élus !). Ils ne sont certainement pas étrangers à votre belle évolution… que vous ont-ils apporté ? Comment cela se passe-t-il sur le terrain ?
Le fait de s’entourer de structures comme File7 ou le réseau local de musiques actuelles c’est d’une part, très gratifiant, et d’autre part bénéfique pour se développer en tant que groupe autoproduit. Ça permet d’établir une connexion entre les musiciens et acteurs locaux et tout simplement d’élargir son réseau pour songer à s’exporter de sa région d’origine. Grâce à File7 nous avons bénéficié de pas mal de coachings en tout type, vocal, scénique, rythmique… On garde un fort souvenir du programme de supervision de répétitions de Cyrille Champagne qui nous a totalement changés en tant que groupe et en tant que musicien individuellement.
On a été sélectionnés sur la compilation officielle du réseau Pince Oreilles, c’est grâce à cette sélection qu’on nous a proposé quelques semaines plus tard le projet Symphonique.
Bref, il ne faut pas négliger ces structures, car le Do It Yourself c’est cool, mais ça a clairement ses limites.
Vous soignez beaucoup votre communication par les clips, le merchandising, le graphisme, les réseaux… Vous nous diriez un mot sur les intervenants, comment vous les avez rencontrés, comment vous travaillez avec eux ?
L’image est aussi -si ce n’est plus- importante que la musique. On l’a compris assez tôt. On a eu la chance d’avoir un ami photographe, Johan Kmiecik, qui a réalisé nos premiers visuels et clips, assisté de Steven au montage et post-production. Pour l’aire Where The Lights Dance, on a voulu déléguer entièrement le travail afin d’avoir une nouvelle approche et surtout se concentrer sur notre musique. On aime bien avoir la main sur tout, mais il fallait faire cette concession pour être plus efficace. Et ça a marché. On a redéfini notre identité visuelle avec Garance, la copine de Steven. Jusque-là, nous avons travaillé avec des personnes de notre entourage. Ce rapport de confiance nous a toujours apporté satisfaction.
Fort de tout ce que l’on vient d’évoquer, de qui, de quoi auriez-vous besoin aujourd’hui pour le bon développement de votre groupe ?
Comme on l’a évoqué, on attend avec impatience de trouver un label/tourneur qui serait séduit par notre univers, afin de déléguer toutes ces tâches qui nous prennent beaucoup de temps ; Le booking, le démarchage, la communication, les relations presse, l’administration…
Puis le fait d’avoir un entourage professionnel nous permettrait d’être plus crédibles aux yeux des programmateurs. On a conscience de cela. Bref, on aimerait pouvoir se soucier uniquement de notre musique. Ce serait l’idéal. On s’est beaucoup investis depuis le début du projet, on n’a pas attendu que les opportunités s’offrent à nous pour se développer. Mais on aimerait souffler un peu sur ce point-là !
Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez, sans masque !
Ce fut un plaisir de répondre à vos questions, merci de nous donner la parole sur guitariste.com, c’est un honneur.
Aux lecteurs, si vous avez pris le temps de lire cette interview, merci pour votre curiosité, on vous donne rendez-vous sur notre site internet afin de découvrir Soulfakers et enfin rentrer dans notre univers… See you :-)
Dates de concerts :
27 mai • Gibus Live • Paris (75)
1er Juin • Hard Rock Rising • Hard Rock Café, Paris (75)
2 Juin • Quiksilver Shop • Capbreton (40)
4 Juin • Festival Les Arts à la Rue • Lagny-sur-Marne (77)
4 Juin • Festival La Rue Musicale • Chaumes-en-Brie (77)
17 Juin • L’Atmosph’Airs • Mouroux (77)
21 Juin • Fête de La Musique • Rouen (76)
23 Juin • Quicksilver Shop • Saint-Jean-De-Luz (64)
25 Juin • Festival Les Magnytudes • Magny-le-Hongre (77)
1er Juillet • Quiksilver Shop • Paris-Bercy Village (75
Liens Internet :
http://www.soulfakers.com/
www.facebook.com/Soulfakers/
www.twitter.com/soulfakers
www.instagram.com/soulfakers
https://soulfakers.bandcamp.com/
Crédit photo : Garance Cassagne
Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).