Le quartette mené par Brent Smith est progressivement monté en puissance jusqu’à atterrir dans le giron de Rob Cavallo qui a propulsé Shinedown vers les sommets. Avec Amaryllis, les américains nous régalent entre ballades pop et hard rock grungy à la Nickelback. Brent Smith croit dur comme fer en la qualité de sa musique et pour la première fois il se pourrait bien que le public soit unanimement d’accord avec lui. Entretien.
Shinedown a fait quatre disques aux identités distinctes. Néanmoins je trouve que sur The Sound Of Madness vous aviez trouvé « votre son ». Sur Amaryllis, il me semble que vous l’amenez simplement à un tout autre niveau. Tu es d’accord ?Brent Smith : Exactement. Rob Cavallo nous a beaucoup aidés à définir vraiment le type de groupe que nous sommes. Il était très content de notre travail de composition sur The Sound Of Madness mais il l’aimait encore plus su Amaryllis. Pendant l’enregistrement de The Sound Of Madness, Rob me répétait sans cesse que nous étions un groupe de stades et qu’il fallait que le public ressente cela sur les albums. A ce moment-là où l’album n’était même pas encore enregistré, ça semblait dingue. Un rêve… Notre seul patron est chaque fan et nous devons le rendre heureux tout en écrivant des choses honnêtes pour nous. Nous ne sommes pas à l’aise avec l’idée de jouer n’importe quoi juste pour être connus et se faire du fric. Néanmoins, nous comprenons aussi que l’argent nous permet de faire de meilleurs albums en prenant davantage de temps. Nous avons réussi à faire ça sur The Sound Of Madness et comme tu le dis, Amaryllis est la confirmation de cela. C’est un album plus théâtral où Rob nous a encore plus poussés. Il y a sept milliards d’habitants sur Terre et nous voulons être capables de jouer pour tout le monde ! Amaryllis devrait nous donner les armes pour nous faire connaître et propager notre musique dans les meilleures conditions.
Pour votre première semaine, vous avez vendu plus de 100 000 albums aux Etats-Unis. C’est un bon début non (rires) ?
B. S. : Nous venons d’apprendre cette très bonne nouvelle, oui. Mais nous ne serons jamais satisfaits. Notre but est de constamment faire mieux que ce que nous avons déjà accompli. Nous voulons toujours attendre les sommets et une fois que nous y sommes arrivés nous nous empressons de gravir un sommet encore plus haut. C’est top d’avoir vendu 105 000 albums aux Etats-Unis mais Amaryllis est notre première véritable sortie mondiale donc nous allons attendre de voir ce qui se passe ailleurs également. L’album sort quasi simultanément dans vingt-sept pays… En tout cas pour les Etats-Unis tout roule puisque pour sa première semaine nous avons vendu 47 000 albums.
La France sourit rarement aux groupes similaires à Shinedown qui cartonnent chez eux. C’est un défi pour vous de vous imposer chez nous ?
B. S. : J’adore la France. J’avais étudié le français à l’école mais je suis vraiment mauvais. Je crois que nous allons venir jouer chez vous en juin. Il faut comprendre un truc : beaucoup de groupes veulent percer aux Etats-Unis car cela leur ouvre les portes sur d’autres marchés. Or quand on est américain on nous pousse rarement à aller ailleurs… Pourtant c’est mon souhait le plus profond, je veux aller partout et plein de fois ! Les barrières de langues peuvent parfois poser problème. Heureusement, notre musique est universelle. De note côté nous allons faire de notre mieux pour apprendre un minimum de mots dans chacune des langues en Europe.
Amaryllis présente des chansons très directes comme Adrenaline mais aussi des titres avec des cuivres ou mêmes des cordes. Tu n’as pas l’impression de faire un trop gros écart de style par moments ?
B. S. : Nous sommes quatre mecs très éclectiques. Nous écoutons des trucs très différents. J’adore le hip hop par exemple. Je suis également très féru de R&B avec des artistes comme Otis Redding, Billie Holiday ou Nina Simone. Mais j’adore aussi Black Sabbath ou du post grunge comme Soundgarden, Alice In Chains ou Nirvana. Je suis accro à la country et à la world music. Et les autres gars c’est à peu près pareil avec leurs genres à eux. Au final, nous avons compris que le rock ‘n’ roll n’est pas un genre de musique mais un style de vie ! Peu importe comment c’est joué, le rock ‘n’ roll ne s’éloigne jamais trop d’un groupe jouant de la batterie, de la basse, de la guitare sur un morceau mélodique avec leurs tripes. Nous aimons beaucoup de styles et c’est sans doute pour cela que nous incorporons beaucoup d’influences dans le rendu final.
Tu chantes des paroles très personnelles avec une honnêteté très simple. Quels sont les morceaux qui te sont les plus chers sur Amaryllis ?
B. S. : Miracle, peut-être. Ce titre parle de mon petit garçon de quatre ans. Il a changé mon regard sur la vie et m’a montré que nous vivons vraiment dans un monde sublime. Nous ne sommes là que pour un court instant, il faut donc savoir saisir la vie ! I’ll Follow You aussi est très important. Ca parle de mon meilleur ami, cette personne qui sera toujours là pour moi et moi pour elle. Nous avons grandi ensemble et même si le monde nous sépare nous serons toujours liés de manière imperceptible.
Unity parle de la force collective des hommes : nous devrions plutôt collaborer vers un même idéal plutôt que nous entretuer. Nous sommes tous frères et sœurs sur cette terre, peu importe la religion et la couleur de la peau. Quant à Bully c’est un titre très autobiographique car j’ai subi des violences quand j’étais petit. C’est un titre universel pour les adultes et les enfants. Personne n’a le droit de violer notre dignité et de nous attaquer physiquement ou moralement. Si c’est le cas, il faut attaquer en retour ! C’est inacceptable de se laisser faire et il faut rendre la monnaie de la pièce. Comme tu peux le voir, Amaryllis est rempli d’émotions. C’est une montagne russe comme album et je ne le conseillerais pas à ceux qui aiment les trucs tranquilles car c’est une sacrée promenade !
Comme pour le précédent album, Amaryllis propose des tubes en puissance et pas mal de singles. C’est important pour toi que ces morceaux marchent commercialement ou est-ce que ça reste au second plan ?
B. S. : C’est super important ! Si ça ne l’était pas, je doute que je prendrai le temps de faire de la promotion pour ce disque comme actuellement. J’ai plein de choses à dire que ce soit avec ma musique ou non. Je trouve que ce disque est majeur tant musicalement que dans les sujets traités et j’ai l’impression que pas mal de gens partagent mon point de vue actuellement. C’est une super sensation, d’ailleurs !
Shinedown - Amaryllis
Roadrunner
www.shinedown.com
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