Salut Waykopp et bienvenue ! Là où certains groupes font des tours et détours, chez vous pas de mystères, vous affichez clairement vos influences, à savoir le pop-punk 90’s. Hormis le fait que vous ayez grandi avec, que représente-t-il pour vous ?
Jon : C’est assez difficile pour moi de détacher le fait d’avoir grandi avec tous ces groupes. Ce sont eux qui m’ont donné envie de créer un groupe, de faire des tournées et des albums... Mais ce qui me plaît aussi, c’est que ces groupes donnaient l’air de ne pas se prendre au sérieux alors qu’ils jouaient de la musique de façon très professionnelle. Concernant Waykopp, cette phrase reste toujours dans nos têtes, un peu comme un slogan.
GG : Pour moi le Pop-Punk représente une forme de libération musicale et personnelle. J’ai fait toute ma scolarité en primaire et au collège en suivant des cours de violon, de contrebasse et de solfège en conservatoire... donc bien loin de l’univers du rock ! C’est en découvrant au milieu des années 2000 des groupes comme Green Day ou Blink-182 que j’ai fait le choix de me mettre à la batterie et de créer mon premier groupe. On peut dire que découvrir ces groupes a vraiment été un jalon important pour moi.
Le mieux c’est de l’écouter, on est tous d’accord mais, selon vous, quels seraient les mots les plus appropriés pour parler de votre musique et qui donneraient, justement, envie de l’écouter ? Quelle est la particularité de Waykopp ?
GG : Le terme Pop-Punk est vraiment parfait pour décrire ce que nous faisons. Nos morceaux sont, je pense, tous de “bonnes chansons“ au sens pop du terme : des mélodies faciles d’accès qui rentrent facilement en tête. Nous essayons de marier ça avec une énergie typiquement punk-rock, des rythmiques simples et efficaces ainsi qu’un son puissant.
Jon : Je pense qu’aujourd’hui il est assez rare de trouver des groupes qui font du “old-school pop-punk“ comme on essaie de le faire. De plus en plus, les groupes qui se disent pop-punk virent un peu au hardcore ou au easycore avec des breakdowns qui arrivent de partout. Nous, on préfère rester à la base du pop-punk, avec des références comme Blink-182, Green Day, The Offspring, etc.
C’est toi Jon qui es à l’origine du projet, mais c’est aussi toi qui composes et écris, sans pour autant rien imposer. Comment s’organise ton travail de créa, et à quel moment tes complices apportent-ils leurs couleurs ?
Jon : Oui, au tout début Waykopp était un projet solo, d’où ce jeu de mots avec mon nom de famille (Jonathan Kopp et le terme anglais “Wake Up“ qui ont
Pour les compositions, tout vient d’un riff de guitare que je trouve chez moi, que j’enregistre sur l’ordi. Ensuite viennent les paroles. J’en fait une démo rapide pour pouvoir montrer tout cela aux autres et à partir de cela on répète, on arrange. Et effectivement, je n’ai jamais pensé à imposer une partie de basse ou de batterie au Lord ou au Président. Je préfère que chacun trouve sa partie, de façon à pouvoir créer quelque chose d’unique et je pense que c’est ce qui fait la force de Waykopp.
Où et dans quelles conditions a été enregistré l’album ; avec qui ? On lit dans votre bio que Christian Carvin qui a mixé et masterisé Too Loud ? Too old ! vous aurait fait découvrir vos influences britanniques... Vrai ? Vous ne vous en étiez pas rendu compte ?!
Jon : La prise de son a été faite à Sphere Studio, qui est le studio qui appartient à Sphere France, notre maison de disques.
GG : On était un peu “à la maison“, puisque c’est également là que nous avions enregistré notre premier EP (Wake Up ! paru en 2016). Il n’y avait pas le stress de savoir quelles allaient être les conditions d’enregistrement, etc. Nous avons eu une grosse dizaine de jours pour tout mettre en boîte, ce qui nous a quand même demandé de tenir un rythme assez sportif ! Pour ce qui est du mix et du master, c’est effectivement Christian Carvin qui s’y est collé, ce qui était une volonté de notre part. C’est quelqu’un dont on voyait régulièrement revenir le nom sur des productions qui nous plaisaient, et qui nous a vraiment beaucoup apporté par son regard extérieur.
Lord M : Pour le côté anglais, étrangement, on ne l’avait pas vraiment remarqué. Peut-être aussi parce qu’on ne s’était pas vraiment posé de questions là-dessus. Une oreille extérieure, c’est toujours mieux pour découvrir ce genre de choses.
Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ? Allez, on se lâche, on est sur Guitariste.com : on parle matos et on se donne des trucs et astuces !!
Jon : J’ai utilisé trois guitares : une Fender Mustang équipée de 2 micros P90 pour le son de guitare principal. Pour les secondes guitares, j’ai alterné entre une ancienne Fender Mustang et une Stratocaster.
L’ampli que j’ai utilisé était un Fender Bass Breaker 45W que je faisais cruncher en le poussant bien comme il faut sur un cab Orange PPC212. J’ai aussi utilisé un bon vieux Vox AC30 pour le son des secondes guitares. Oui, j’aime bien la marque Fender effectivement !
Ensuite, je me suis servi de la pédale de la marque Fulltone Full Drive 2 Mosfet pour un crunch encore plus puissant.
Un EP, un album et boum, tournée “mondiale“ ! Canada, Espagne, Italie, Bosnie, Serbie, République Tchèque, Suisse, Autriche et accessoirement, un peu de France tout de même... Quel est votre secret ? Une super équipe j’imagine... C’est le moment de parler de votre label Sphere France et son directeur Pascal Escoyez, ainsi que du collectif Les Waykoppains, en n’oubliant personne ;-)
GG : Ce que je vais dire va faire très cliché, mais c’est essentiellement une question de volonté. A partir du moment où tu crois en ce que tu fais, et que tu es (vraiment !) décidé à te donner les moyens d’y parvenir, les choses se font, tout simplement !
C’est vrai qu’en cinq années d’existence, on a réussi à s’entourer de pas mal de monde qui nous aide à réaliser tout ça. Il y a bien sûr Pascal Escoyez de Sphere France, qui a cru en nous depuis le tout début (avant même que nous ayons fait notre premier concert !) et qui nous permet de réaliser notre musique dans les meilleures conditions. Il y a également tous ceux qui travaillent avec nous au sein des Waykoppains, qui est notre association-support. On peut notamment citer Rodolphe Lamothe qui s’occupe de nos relations-presse...
Jon : ... Oui, on est plutôt bien entourés et surtout, on s’entend vraiment très bien tous les trois. Avant de trouver des musiciens pour fonder ce groupe, nous avons trouvé de vrais amis.
GG : Oui, c’est vrai que c’est sûrement l’élément central. Quand on voit autour de nous tous ces “projets musicaux“ qui naissent et qui meurent en quelques mois ou quelques années, on se rend compte de l’importance d’être un véritable groupe. C’est Waykopp qui nous a fait nous rencontrer, mais nous avons bien plus que ça en commun. On est trois vrais amis, on a vécu ensemble, on a travaillé ensemble, etc. Et c’est ce qui aide à tenir dans la durée et à se sentir plus fort, à tenter plus de choses.
Sphere France a fondé Zelabel, un label participatif. Voilà qui est fort intéressant ! En quoi cela consiste-t-il ? Et donnez-nous votre retour d’expérience, please.
Lord M : Pour l’enregistrement de notre EP, on a fonctionné avec ce système de financement participatif qui permettait aux gens de miser sur notre projet, mais aussi de devenir co-producteur, contrairement aux sites type Ulule, My Major Company, etc. Donc encore aujourd’hui, les gens qui ont misé sur notre EP reçoivent régulièrement une partie des ventes !
GG : C’était une démarche qui nous a beaucoup appris, notamment sur l’importance de savoir-faire du “bruit” autour de son groupe et de toujours susciter l’intérêt. Le revers de la médaille, c’est que c’est une activité très chronophage : il nous a fallu treize mois de campagne pour arriver à lever les 13 000 € nécessaires à la réalisation de l’EP. C’est clairement quelque chose que l’on ne regrette pas, mais en toute sincérité, on réfléchirait à deux fois s’il fallait recommencer demain !
Et puisque vous êtes bien entourés, j’aimerais que vous nous disiez un mot sur Mat Roff, originaire d’Oxford, qui fait un beau boulot d’artwork depuis vos débuts.
GG : On bosse avec Mat depuis nos débuts, en 2014 ! A la base, c’est un gars que l’on suivait sur Instagram, parce qu’on adorait son univers. Quand s’est
On tient beaucoup à notre relation avec Mat, parce que c’est une vraie collaboration artistique : à chaque fois, on lui donne juste les éléments de base et il a carte blanche pour faire ce qu’il veut. Je pense que ça se sent. Ce ne sont pas des dessins de commande, mais de véritables œuvres et on est toujours super fiers de voir notre musique illustrée par lui !
Avec tout ce beau monde, de qui, de quoi auriez-vous besoin pour le bon développement du groupe ? Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ?
Jon : Je pense que la plus grosse difficulté est de faire parler de nous et de notre style de musique en France. C’est pour cela qu’on essaie de jouer ailleurs.
Lord M : C’est vrai qu’on manque de visibilité. On aimerait pouvoir aller voir tout le monde et leur dire « Eh ! Ecoute notre album, c’est trop cool ! ».
GG : Le style que nous faisons souffre de pas mal d’a priori en France de la part des “professionnels“. C’est parfois difficile d’être pris au sérieux, même quand tu expliques que tu es signé sur un label, que tu rentres d’une tournée au Canada, etc. Alors si on pouvait court-circuiter ce petit milieu pour arriver à être diffusé au plus grand nombre d’oreilles possible, ce serait une belle avancée !
Quels sont les actus et projets ? Une belle tournée à venir bien sûr, ça c’est l’actu. Et dans vos projets, vous êtes-vous donné des objectifs ?
GG : Pour ce qui est du projet suivant, on ne sait pas encore si ça sera un autre album, un EP ou un single... En 2019, on va se consacrer à toutes ces dates qui vont arriver en Europe - et sûrement au-delà - et laisser les choses se faire tranquillement !
Jouer au Canada était un rêve, que retenez-vous de l’accueil des professionnels et du public ? Qu’avez-vous ressenti ? D’autant qu’en France, les groupes de rock-pop-punk on du mal à se faire entendre, dans tous les sens du terme...
Lord M : L’accueil était super. C’est sûr qu’ils baignent plus dans cette culture punk-rock. Ce que je retiens surtout, c’est toutes les rencontres qu’on a faites, les groupes, les salles, etc.
GG : Ça faisait tellement plaisir de descendre de scène et de s’entendre dire des choses comme : “ah j’ai adoré ce riff, il m’a fait pensé à Boxcar Racer“... On s’est soudainement retrouvés entourés de personnes qui comprenaient ce que nous faisions, qui avaient les références et qui décryptaient instantanément les influences. Et après, il y avait tout l’aspect “road-trip“ de la tournée : partir avec les potes au Canada, pour faire une tournée de dix dates dans un van... c’était juste un rêve !
Jon : C’était un rêve en effet, et on a du mal à s’en remettre... mais dans le bon sens du terme !
Après ce rêve, pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez ! Wake up ! (ouais, j’ai osé...)
GG : Si l’interview vous a plu, foncez découvrir Too Loud ? Too Old ! sur votre plateforme de streaming préférée ! Ou allez faire un petit tour sur le Bandcamp du groupe pour vous procurer l’album en version physique, pour voir le magnifique travail de Mat Roff !
Jon : Un gros merci à vous pour votre intérêt !
Lord M : J’aurais préféré Bassiste.com, mais bon… merci ! [N.D.A. : tous les chemins mènent à Guitariste.com. Fais le test Lord M !]
Dates
14/02/19 : Kafé Ziza - Banja Luka (Bosnie)
15/02/19 : Studio 11 - Subotica (Serbie)
19/02/19 : Coco Club - Vienne (Autriche)
20/02/19 : Metro Music - Brno (République-Tchèque)
21/02/19 : Prostor 39 - Prague (République-Tchèque)
Liens Internet :
www.waykopp.com
www.facebook.com/waykopp/
www.youtube.com/channel/UCwETHNMZxLZXPuEbTrx3oMA
http://www.sphere-studio.com/
Photographies :
L'Atelier d'Hervé
Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).
Z'auriez dû interviewer ces mecs là.