C’est en temps de crise qu’émergent les idées les plus novatrices et dynamiques, Noomiz en est une. Certes, vous les musiciens avez trouvé ça et là des sites Internet permettant de vous faire connaître et de faire écouter vos créations. Certes, vous les Directeurs Artistiques ne manquez ni d’entrain ni de volonté pour élargir vos catalogues. Mais voilà qu’une passerelle s’ouvre devant vous, proposant de vous mettre en relation directe. Temps de crise, vous dites ? Eh bien c’est le moment qu’ont choisi deux « fous » pour prendre tous les risques ! Nous sommes allé à la rencontre de l’un des fondateurs de Noomiz, Antoine El Iman (36 ans), un homme passionné qui présente, peut-être pas LA solution, mais UNE solution à considérer de près.

Noomiz, mais qu'est ce que c'est ?
Noomiz se définit comme la première passerelle indépendante entre artistes et professionnels de la musique. L'objectif du site est de faciliter la mise en relation entre les artistes émergents et les professionnels, dont le métier est de détecter et d’accompagner le talent des créateurs (éditeurs, producteurs, tourneurs, managers, médias, etc.).
Noomiz met à la disposition des artistes de nouveaux moyens de faire la promotion de leurs œuvres et de développer leur carrière.
Tout d’abord, chaque artiste pourra créer un blog à la mesure de ses talents :
- Entièrement personnalisable, à son image, simplement et rapidement,
- Synchronisation des actualités de l’artiste (sur Facebook, Myspace, Twitter, etc.),
- Partage et export de widgets personnalisés (players audio et/ou vidéo...).



D’autres fonctionnalités, en cours de développement, seront disponibles sur Noomiz au fil du temps.
- Ensuite, l’artiste est écouté par les professionnels, Noomiz commercialisant des outils de détection et d’analyse auprès d’une clientèle composée d’éditeurs, de labels, de tourneurs, de médias, d’agences de communication.
- Enfin, chaque mois, 10 artistes décrochent un rendez-vous avec des professionnels partenaires (Directeurs Artistiques pour la plupart, en poste dans des structures indépendantes et majors).
Tout ceci est gratuit et sans engagement pour les artistes.




C’est en temps de crise qu’émergent les idées les plus novatrices et dynamiques, Noomiz en est une. Certes, vous les musiciens avez trouvé ça et là des sites Internet permettant de vous faire connaître et de faire écouter vos créations. Certes, vous les Directeurs Artistiques ne manquez ni d’entrain ni de volonté pour élargir vos catalogues. Mais voilà qu’une passerelle s’ouvre devant vous, proposant de vous mettre en relation directe. Temps de crise, vous dites ? Eh bien c’est le moment qu’ont choisi deux « fous » pour prendre tous les risques ! Guitare Live est allé à la rencontre de l’un des fondateurs de Noomiz, Antoine El Iman (36 ans), un homme passionné qui présente, peut-être pas LA solution, mais UNE solution à considérer de près.
Par Maritta Calvez

Commençons par présenter les initiateurs du projet.
Antoine El Iman : Thomas Artiguebieille, 33 ans, est un ingénieur qui a travaillé pendant dix ans chez Capgemini dans les nouvelles technologies (web 2.0), mais qui, avant tout, est passionné de musique. C’est même en pratiquant la musique et la M.A.O. qu’il a débuté sa carrière dans l’informatique.
Pour ma part, j’ai joué dans des groupes, fait de la production indépendante, managé des artistes. J’ai ensuite travaillé douze ans chez Universal, m’occupant notamment de développement d’artistes tels qu’Ayo, Olivia Ruiz, Eminem, Black Eyed Peas ou Feist, pour n’en citer que quelques-uns.
Nous avons quitté nos jobs respectifs et monté notre projet en nous entourant d’une équipe en mai 2009.

Qu’est-ce qui a motivé une telle initiative ?
Antoine El Iman : Plusieurs constats. On est assez optimistes. On pense qu’il y a une crise du modèle économique de la musique enregistrée, mais pas de « crise » de la musique. Elle n’a jamais été aussi présente, de bonne qualité et les gens n’en ont jamais écouté autant. Donc les professionnels de la musique doivent continuer à faire ce pour quoi ils sont faits, à savoir détecter le talent et l’accompagner. Le marché s’en sortira par le travail des créateurs. C’est paradoxal dans un marché en crise, mais on s’est rendu compte, en faisant une étude sur le sujet, que 30 % des meilleures ventes en 2008 sont des nouveaux talents, cela augmente de 10 à 15 % depuis 2003, le début de cette crise de la musique enregistrée.
On pense que les professionnels doivent signer des artistes, détecter le talent le plus tôt possible pour limiter les risques et les coûts. Détecter le talent est un vrai talent, il y a des gens qui en ont le savoir-faire. On ne croit pas au mythe de l’artiste qui se fait tout seul ou au succès qui se fait tout seul, on sait, au sein de notre équipe, ce que c’est que d’organiser des concerts, de jouer sur scène. Et si on veut atteindre un certain niveau de professionnalisme et de développement, il faut être accompagné.

C’est ce que font les directeurs artistiques depuis toujours, Internet étant un outil supplémentaire. Mais il existe déjà beaucoup de choses sur la toile ?
Antoine El Iman : Oui, beaucoup de choses existent en effet, et Internet permet un accès plus rapide à l’artiste et à son œuvre, c’est un panorama très large de la création musicale. Mais Internet n’empêche pas les professionnels d’aller voir les artistes sur scène, de les rencontrer, parce que c’est de l’humain avant tout. C’est par la rencontre qu’ils sont amenés à travailler ensemble sur la longueur, à accompagner l’artiste, à sentir sa motivation. Internet permet juste aux professionnels d’accéder aux œuvres plus facilement. Certes, ils se servent des réseaux dédiés à la musique, mais, compte tenu de leurs contraintes, ils n’ont pas d’outils simples et pratiques pour écouter leurs créations.

Avant d’aborder le plus pour les professionnels, j’aimerais que vous me parliez de ce que Noomiz apporte de plus à l’artiste.

Antoine El Iman : Trois choses principales. La première est qu’il va avoir un blog très visuel et très simple à faire. On a tous essayé de faire des sites, on trouve que c’est compliqué de le faire soi-même. Quand on fait de la musique, on présente non seulement ses créations, mais on présente aussi de l’image, ce qui est fondamental. Nous avons développé une interface qui permet de créer son blog très facilement et très rapidement.
Ensuite, on voulait qu’il soit malin parce qu’il est là pour faire gagner du temps. On a donc pensé à une petite fonctionnalité qui permet de synchroniser certaines de ses infos et contenus avec les réseaux sociaux les plus usités aujourd’hui, à savoir Myspace, Facebook et Twitter.
On a voulu qu’il soit vraiment utile. On fournit, gratuitement bien sûr, des widgets entièrement personnalisables, comme le blog l’est. Ces petits widgets sont au même format que Myspace, etc., on peut donc les exporter pour faire sa promotion là où sont les audiences aujourd’hui. Ils ont la particularité de ramener de la statistique sur le profil de l’artiste vers sa page personnelle de Noomiz.
Enfin, nos clients sont des professionnels de l’industrie musicale, ce sont des éditeurs, producteurs, tourneurs, managers, agences de communication, agences de publicité… Nous pensons qu’aujourd’hui, vus les problèmes de l’industrie musicale traditionnelle, la solution vient de l’industrie de communication, qui a contribué à l’émergence d’artistes comme The Do, par exemple, ou même Moby. Un contrat d’édition peut générer des revenus, parfois plus qu’avec les ventes de disques. L’idée est de dire aux artistes « vous avez ce blog différent des autres, et vous avez en plus des professionnels derrière qui sont là, qui utilisent nos outils pour détecter et mieux travailler avec les artistes ». Et pour concrétiser tout ça, on organise dix rendez-vous par mois, dix artistes issus de notre plateforme décrochent un rendez-vous avec un directeur artistique partenaire.

Quels sont donc ces outils pour les professionnels ? Quel est ce fameux « algorithme » ?!

Antoine El Iman : Oui ! Algorithme est un mot qui fait peur, moi-même, quand je l’entends, je sursaute parfois ! On va prendre une analyse très simple. Dans son moteur de recherche, Google classe les résultats non pas en fonction de leur audience, mais en fonction de la pertinence du résultat. Pour ça, ils ont analysé ce qui se passe entre les gens qui fréquentent un site et le site lui-même. On va faire la même chose. On ne croit pas aux audiences, on ne croit pas que, parce qu’un artiste est fortement écouté, il doit être le premier d’un classement, on ne croit pas au vote du public, on ne croit pas que c’est le public qui a le talent de détecter le talent. Il s’agit d’un talent unique, qui se travaille, et qui est un talent que peu de gens ont. Chez nous, le public contribue en aimant, en revenant écouter et en partageant, et c’est ce que nous analysons finalement. En suivant les concours de télé réalité, on se rend compte que ce n’est pas parce que le public a voté sur tel artiste, que le talent est là, et ce n’est pas parce que le public a voté, qu’il va acheter la musique qu’il a choisie.

Au final, c’est quoi ce vote ?
On est assez conservateurs dans ce sens-là, on pense que la relation entre le groupe et son public est très important, donc on l’analyse pour aider les professionnels à prendre leur décision.
Le métier de détecter le talent est un vrai métier, nous avons donc trouvé des partenaires prestigieux qui sont des directeurs artistiques dans des styles tous différents, mais qui ont contribué à la signature puis à l’émergence de nombreux artistes. Au travers de petites vidéos, on découvre toute la beauté et la noblesse de leur métier. Il ne faut pas oublier qu’ils font un travail exceptionnel ! Ce n’était pas si simple de les convaincre, ce ne sont pas des gens à qui l’on impose des méthodes. Le choix s’est porté à la fois sur des partenaires major et des partenaires indépendants chez qui on a senti l’enthousiasme. Ils ont été convaincus que nos outils sont pertinents et vont pouvoir les aider.

Concrètement, comment vos clients se servent-ils de vos outils ?

Antoine El Iman : Nous commercialisons deux produits principaux. Le premier est un outil de détection avec lequel nos clients, les agences de communication, etc., vont pouvoir fouiller dans la gigantesque base de données que nous sommes en train de constituer. Ces recherches vont s’effectuer par genres musicaux, par le classement qu’on établit, par progression dans ce classement en fonction de l’audience, une audience quantitative, mais aussi qualitative. Ils pourront chercher, par exemple, une musique écoutée par les femmes de 30-40 ans, vivant dans des villes de plus de 100 000 habitants, et qu’elles aiment en plus, parce qu’on arrive à mesurer l’adhésion. Cet outil peut réellement aider nos clients à prendre leur décision. Mais attention, en aucun cas, la machine ne sort un résultat quant à une décision à prendre, encore moins, ce n’est pas l’outil qui va détecter le talent, mais bien les hommes qui l’utilisent ! L’outil est une aide, libre à eux d’aller à la rencontre de l’artiste repéré. Finalement, Noomiz génère l’information, la traite et la vend.
Le second outil, lui, permet d’analyser les audiences. Quand on a un label, qu’il soit indépendant ou major, le but est de développer la carrière des artistes et de générer des ventes. On a donc besoin de savoir en permanence à qui s’adresse l’artiste, qui l’aime et comment aller au-delà des ventes. C’est un métier de prise de risques. Parfois, on investit et on perd tout ce qui a été généré au départ, l’artiste aussi d’ailleurs. Cet outil permet de bien comprendre à qui on s’adresse en suivant les analyses d’audience, c’est du marketing en somme.
Nous sommes une passerelle indépendante. S’il se passe quelque chose entre un artiste et l’un de nos clients ou directeurs artistiques, on n’intervient pas, ni dans les discussions, ni dans les négociations. Si l’artiste signe grâce à nous et qu’il vend énormément de disques, on sera hyper contents, mais on n’aura pas gagné d’argent dessus. On ne gagne de l’argent qu’en vendant nos outils.

Si un artiste, ayant décroché un rendez-vous grâce à Noomiz, est sur le point de signer avec un label, vous dites que vous n’intervenez pas dans les discussions, ce que l’on comprend puisque vous êtes une passerelle. Mais on sait, ô combien tout cela est compliqué… Ne pourrait-on pas imaginer à l’avenir une « aide » en ligne, par exemple, sur ce qu’il faut savoir ?

Antoine El Iman : Nous avons envisagé de mettre du contenu éditorial destiné à accompagner les groupes et les artistes dans leurs démarches, de leur expliquer tout simplement ce qu’est un éditeur, un label, un manager, un tourneur, ce qu’est la SACEM, quel rôle peut avoir un avocat. Mais il faut qu’on réfléchisse à la bonne manière de le faire sans sortir de notre métier.

Revenons un peu sur ces dix rendez-vous par mois.

Antoine El Iman : On fait un classement général, un top 100 qui s’appelle la sélection Noomiz. Ce top est basé sur différents critères de l’algorithme, et chaque mois les dix professionnels partenaires vont y choisir ceux qu’ils ont envie de voir en fonction de leur coup de cœur et de ce qu’ils cherchent. On ne leur impose rien, on fait juste un premier filtre.

Que peut-on souhaiter à Noomiz ?

Antoine El Iman : Souhaitons-nous que les artistes nous rejoignent, qu’on essaye d’innover ces services aux artistes et de le faire librement et gratuitement pour eux, qu’on arrive à les convaincre des solutions qu’on leur apporte, mais qu’on arrive également à convaincre les professionnels qu’il faut écouter les artistes, qu’il faut continuer à signer, mais ça, ils en sont déjà convaincus. Pour ça, il faut qu’ils aient les moyens de le faire.
Nous espérons installer ce cercle virtuel entre le public, les artistes et les professionnels, et reconstruire en partie un métier qui quand même souffre et dont les premiers à souffrir sont les artistes eux-mêmes. C’est très compliqué et risqué de faire ce métier. Même quand les choses paraissent acquises pendant quelques années, elles peuvent ne plus l’être pendant les années qui suivent pour revenir ensuite. C’est aussi la magie de ce métier. Donc souhaitez-nous de parvenir à accompagner les artistes et qu’ils réussissent grâce à nous. Nous y aurons contribué modestement !

www.noomiz.com
NOOMIZ, une idée à suivre…