Intervieweur de choc passionné de rock et de metal, Nicolas Didier Barriac n'en reste pas moins un homme de lettres. Pour preuve il signe son premier roman, une belle histoire sur fond de clins d'oeil musicaux.

Les lecteurs de Guitariste.com connaissent tes questions, mais ne te connaissent pas vraiment. Tu peux te présenter en quelques mots ?
Nicolas, membre de l'équipe de Guitariste.com et de Guitare Live depuis 2006 ! En huit ans d'aventure commune, j'ai essayé de vous faire partager mes coups de cœur musicaux à travers des chroniques d'albums et de rencontres avec les artistes. A côté de ça, je participe périodiquement à d'autres supports print ou web toujours dans ce but de mettre en lumière des genres musicaux souvent mal représentés dans les médias mainstream.

Aujourd'hui tu n'es donc pas l'intervieweur, mais l'interviewé. Tu as sorti il y a quelques mois un roman, ça faisait longtemps que ça te trottait ?
Oui. Au moment où j'ai commencé à écrire « Malakas... » cela faisait neuf ans que j'œuvrais dans la chronique de disques. Au départ, j'avais mon propre site où j'ai écrit littéralement des centaines de critiques. Cela me plaisait mais pour que l'exercice continue à m'intéresser, il fallait trouver un autre moyen d'expression, un peu moins condensé que la chronique de disques. L'idée du roman s'est imposée naturellement. Encore fallait-il fallait encore trouver un sujet approprié... Finalement, celui-ci s'est imposé à moi un peu plus tard, sans y réfléchir, totalement par hasard. Après un essai raté, je me suis remis en selle et « Malakas... » a été écrit en deux ans environ.

Il n'y a pas beaucoup de rapport avec la musique dans ce livre, et on y parle peu de metal... C'était voulu ?
Je ne suis pas d'accord. Ce n'est certes pas un livre sur la musique mais c'est un livre musical. Un des personnages secondaires, Jonathan, est musicien dans un groupe de rock et cela donne lieu à quelques références que les amateurs apprécieront, je l'espère. De plus, le récit, raconté à la première personne, est constamment émaillé par des clins d'œil musicaux, le narrateur possédant une sensibilité musicale forte et présentée dès les premières pages par son rapport ambivalent à la chanson de George Harrison, Ballad of Sir Frankie Crisp (Let it Roll). D'ailleurs, je me suis amusé à compiler une partie des références musicales du roman sur ma page Facebook : www.facebook.com/nicolasdidierbarriac. Enfin, la structure et le ton elliptique de certains passages peuvent faire penser à un concept album comme on me l'a déjà signalé. Il y a assez peu de metal ou de hard rock dans le roman car, finalement, ce n'était pas en adéquation avec la personnalité du héros. Toutefois, le groupe de Jonathan est un peu la quintessence du groupe de metal fantasmé : un mélange de Led Zeppelin, Zakk Wylde, Nine Inch Nails, Slipknot, Clutch et Nick Cave qui serait une intéressante curiosité à découvrir.

Le roman semble bien accueilli par la critique, tu penses qu'il y aura une autre aventure du genre ? Peut-être plus en rapport avec tes influences musicales (une histoire d'amour au Hell Fest par exemple ?) ?
Effectivement, je suis ravi des retours ! De nombreux blogs et internautes ont pris la parole pour faire des critiques extrêmement touchantes. J'ai essayé d'écrire le livre que j'aurais aimé lire. Alors, lorsque des gens que l'on ne connaît pas partagent le même sentiment, cela fait forcément plaisir ! Exactement le même sentiment que lorsqu'un lecteur me remercie de lui avoir fait découvrir tel ou tel album.
La suite est déjà prévue mais ce ne sera sans doute pas la suite directe de « Malakas... » car j'ai envie d'explorer d'autres pistes... Des nouvelles sont en cours d'écriture et je m’attellerai à un autre projet de roman sous peu. Même s'il est un peu tôt pour parler de celui-ci, il devrait également comporter des influences musicales en filigrane.

Où peut-on trouver « Malakas... » ?
Ayant toujours apprécié le rapport immédiat avec les lecteurs que permet Internet, je ne pouvais pas passer par une maison d'édition traditionnelle où il n'est pas rare de voir s'écouler deux ans entre l'acceptation d'un manuscrit et sa diffusion commerciale. Ainsi, j'ai auto-édité le livre à la fois en format numérique et en broché. En attendant d'autres canaux de distribution, il est disponible sur amazon. Cela m'a permis de rendre disponible le livre de manière quasi instantanée sans faire de concessions sur la qualité du produit tout en proposant la version numérique à un prix très attrayant. Au fil des années, si j'ai bien retenu une chose de mes nombreux échanges avec les musiciens, c'est qu'il ne faut jamais sacrifier sa liberté artistique et dans le cadre d'une auto-édition on ne rend de comptes à personne.

Depuis le temps tu dois avoir un nombre d'interviews à ton actif assez conséquent. As-tu quelques anecdotes croustillantes ?
Cela fait longtemps que j'ai arrêté de compter les interviews mais on doit avoisiner les 500... Donc oui, quelques bons souvenirs dans le lot. Souvent ils sont liés au fait de casser la routine et le cadre du journaliste s'asseyant dans un bar d'hôtel en face de l'artiste pour parler de son disque. Je me rappelle ainsi avoir interviewé Serj Tankian de System of a Down en remontant à pied les Champs Elysées, Dave Mustaine de Megadeth en prenant un taxi à 5 ou encore Steven Wilson de Porcupine Tree dans les studios d'Abbey Road...

www.facebook.com/nicolasdidierbarriac
http://www.amazon.fr/Malakas-Nicolas-Didier-Barriac-ebook/dp/B00BZFRDMC

Nicolas Didier Barriac