Le guitariste fou de Freak Kitchen, Mattias Eklundh, était de passage en France fin octobre pour une série de concerts et de masterclass. Nous avons assisté à celle qui s'est déroulée à Paris. Doté d'une technique délirante et plein d'humour, le suédois nous a narré ses petits secrets...

Guitariste : Qu'est-ce qui t'a donné envie de jouer de la guitare ?

Mattias : En fait, c'était pour me faire des filles, pour être sur le devant de la scène. J'ai commencé par la batterie et il était très dur de se faire des filles en restant caché derrière son kit. Tu te défonces sur ta batterie, et quand tu sors de scène, personne ne te reconnais. Ce qui est très frustrant pour un mec comme moi. Alors je me suis dit " Fuck it " et je me suis mis à la guitare. Une autre raison est qu'il est difficile d'écrire des chansons à la batterie.

Guitariste : Qu'est-ce que tu écoutais à l'époque ?

Mattias : Tout a commencé avec Kiss, comme beaucoup de gens de mon âge, je me suis ensuite intéressé à Nina Hagen, Metallica. Et évidemment Frank Zappa que j'ai rencontré quand j'avais 11 ans. Puis de Metallica je suis passé à Slayer et tout ça. Puis j'ai découvert Miles Davis, John McLaughlin, Django Reinhardt et c'est à peu près tout… Tu sais, j'écoute beaucoup de musiques différentes.

Guitariste : Tu as pris des cours ?

Mattias : Non, jamais. Je suis un crétin autodidacte complet. Quand j'apprenais à jouer, j'ai été vraiment frustré quand quelqu'un, ma sœur en fait, m'a montré des accords que j'étais incapable de plaquer ! J'ai arrêté l'école et j'ai emprunté plein de bouquins pour étudier. Mais j'écris beaucoup plus que je ne lis : je ne suis pas un musicien de studio capable de te déchiffrer une partition instantanément.

Guitariste : Quelles sont tes méthodes de travail ?

Mattias : J'écris des morceaux ! Je ne m'asseois jamais pour m'entraîner, faire des gammes et tout ça… il n'y a pas de métronome dans ma maison ! Je joue beaucoup et c'est le meilleur moyen d'avoir une bonne technique.

Guitariste : D'où vient ta dextérité en sweeping ?

Mattias : Quand j'écoutais des morceaux à la radio, j'essayais de reprendre les accords, je testais plein de combinaisons pour essayer de retrouver les notes. Ca ne marchait pas toujours. Mais ça permet d'essayer plein de plans, plus ou moins bizarres ou compliqués. Il faut expérimenter !

Guitariste : Ta façon de tenir le médiator n'est pas banale...

Mattias : Elle est peu commune, mais efficace. Je le tiens entre le pouce et le majeur. Imagine que tu veux jouer un plan rapide. Manque de chance, le médiator te file entre les doigts. Et là, tu fais quoi ? L'index me sert à ramener le médiator en place. Mais bizarrement, quand je joue vite, l'index se lève. Comme une érection, en quelque sorte !

Guitariste : Comment composes-tu ?

Mattias : J'écris la plupart de mes trucs avant d'aller me brosser les dents, en attendant que ma copine ait fini, ce qui prends beaucoup de temps puisqu'elle se brosse les dents avec beaucoup d'attention. On est en train de faire construire une seconde salle de bain mais pour l'instant, je m'asseois dans le noir avec ma guitare et j'écris plein de choses comme ça. Le lendemain si c'est toujours dans ma tête je me penche dessus.

Guitariste : Et ce sont des idées qui apparaissent dans ta tête ou qui te viennent en jouant ?

Mattias : Ca dépend. J'ai une petit carnet que j'emmène quand je vais me promener dans les bois avec mes chiens. C'est ainsi que me viennent des paroles, des titres…

Guitariste : Aurais-tu des conseils pour un débutant ?

Mattias : C'est dur, mais n'abandonne pas, ça te prendra quelques années pour découvrir qui tu es, ce que tu veux faire, trouver ton identité. A chacun ses empreintes digitales ou sa moustache. Fais ce que tu aimes, et n'écoute pas ce que te disent les autres, ouvre toi aux influences mais ne copie pas. Il y a une grande différence entre être inspiré et n'être qu'une photocopie.

Guitariste : Tu trouves que trop de guitaristes jouent les mêmes choses ?

Mattias : J'ai envie d'entendre des choses originales. Je suis étonné qu'aussi peu de guitaristes jouent avec les harmoniques naturelles comme je le fais. En tapping, ça fait des siècles que j'entends toujours les mêmes plans. J'attends la revanche d'Eddie (Eddie Van Halen, le pionnier du tapping) ou d'un autre, pour qu'il nous invente quelque chose de nouveau !

Guitariste : Et tu as une botte secrète ?

Mattias : J'utilise une technique de tapping assez commune, souvent en sextolets. Mais un petit bout de verre dans le doigt me donne un son assez particulier. Quand j'étais ado, je suis passé à travers une fenêtre pendant une fête. La vitre était tellement transparente qu'on aurait cru la fenêtre ouverte. Je suis resté avec un tout petit bout de vitre sous la peau. Il bouge un peu, mais comme c'est rigide, c'est pratique pour taper la corde, ça sonne bien !

Guitariste : Comment fais-tu siffler à ce point les harmoniques ? Tu utilises des effets ?

Mattias : On me demande souvent si j'utilise une pédale whammy, eh bien non. En concert je joue directement branché dans l'ampli. C'est pareil pour le studio. J'ai enregistré l'album Freak Kitchen dans ma salle de bains. Le dernier album a été enregistré avec une petite console numérique. Je n'ai jamais beaucoup aimé tous ces effets qui coûtent une fortune et qu'on trouve en pagaille dans les boutiques.

Guitariste : Parle-nous de tes projets avec Freak Kitchen.

Mattias : On joue en Scandinavie jusqu'à la mi-janvier, puis après nous allons au Japon, en Suisse, en Belgique, en France et en Irlande en avril.

Guitariste : Et tu ne penses pas qu'il serait temps de sortir un album live ?

Mattias : Il y a beaucoup de gens qui me le demandent, et il faudrait qu'on se penche à nouveau sur la question. Les gens ont l'air d'aimer le single live " Lost in Bordeaux " : le son est dégueulasse mais il y a l'énergie, il y a les bonnes vibes et c'est le but d'un album live. C'est trop triste quand tu rencontres ces groupes en studio et qu'ils te disent qu'il sont en train d'enregistrer leur album live… Le live n'est pas censé être beau, il doit juste retranscrire un sentiment, et ce doit être la fête !

Guitariste : Tes projets en tant qu'artiste solo ?

Mattias : Je pense à la suite de Freak Guitar (ndr : son premier album solo), ce qui me prendra au moins un an, et je veux faire un gros DVD pour aller avec. J'ai fait un DVD pour la magazine Young guitar mais je ne pensais pas que tant de gens le voudraient. Ce n'est pas un DVD officiel, c'est juste des exercices. Je veux en faire un vrai, avec le vibromasseur.

Guitariste : Et ce sont des idées qui apparaissent dans ta tête ou qui te viennent en jouant ?

Mattias : Ca dépend. J'ai une petit carnet que j'emmène quand je vais me promener dans les bois avec mes chiens. C'est ainsi que me viennent des paroles, des titres…

Guitariste : Aurais-tu des conseils pour un débutant ?

Mattias : C'est dur, mais n'abandonne pas, ça te prendra quelques années pour découvrir qui tu es, ce que tu veux faire, trouver ton identité. A chacun ses empreintes digitales ou sa moustache. Fais ce que tu aimes, et n'écoute pas ce que te disent les autres, ouvre toi aux influences mais ne copie pas. Il y a une grande différence entre être inspiré et n'être qu'une photocopie.

Guitariste : Tu trouves que trop de guitaristes jouent les mêmes choses ?

Mattias : J'ai envie d'entendre des choses originales. Je suis étonné qu'aussi peu de guitaristes jouent avec les harmoniques naturelles comme je le fais. En tapping, ça fait des siècles que j'entends toujours les mêmes plans. J'attends la revanche d'Eddie (Eddie Van Halen, le pionnier du tapping) ou d'un autre, pour qu'il nous invente quelque chose de nouveau !

Guitariste : Et tu as une botte secrète ?

Mattias : J'utilise une technique de tapping assez commune, souvent en sextolets. Mais un petit bout de verre dans le doigt me donne un son assez particulier. Quand j'étais ado, je suis passé à travers une fenêtre pendant une fête. La vitre était tellement transparente qu'on aurait cru la fenêtre ouverte. Je suis resté avec un tout petit bout de vitre sous la peau. Il bouge un peu, mais comme c'est rigide, c'est pratique pour taper la corde, ça sonne bien !

Guitariste : Comment fais-tu siffler à ce point les harmoniques ? Tu utilises des effets ?

Mattias : On me demande souvent si j'utilise une pédale whammy, eh bien non. En concert je joue directement branché dans l'ampli. C'est pareil pour le studio. J'ai enregistré l'album Freak Kitchen dans ma salle de bains. Le dernier album a été enregistré avec une petite console numérique. Je n'ai jamais beaucoup aimé tous ces effets qui coûtent une fortune et qu'on trouve en pagaille dans les boutiques.

Guitariste : Parle-nous de tes projets avec Freak Kitchen.

Mattias : On joue en Scandinavie jusqu'à la mi-janvier, puis après nous allons au Japon, en Suisse, en Belgique, en France et en Irlande en avril.

Guitariste : Et tu ne penses pas qu'il serait temps de sortir un album live ?

Mattias : Il y a beaucoup de gens qui me le demandent, et il faudrait qu'on se penche à nouveau sur la question. Les gens ont l'air d'aimer le single live " Lost in Bordeaux " : le son est dégueulasse mais il y a l'énergie, il y a les bonnes vibes et c'est le but d'un album live. C'est trop triste quand tu rencontres ces groupes en studio et qu'ils te disent qu'il sont en train d'enregistrer leur album live… Le live n'est pas censé être beau, il doit juste retranscrire un sentiment, et ce doit être la fête !

Guitariste : Tes projets en tant qu'artiste solo ?

Mattias : Je pense à la suite de Freak Guitar (ndr : son premier album solo), ce qui me prendra au moins un an, et je veux faire un gros DVD pour aller avec. J'ai fait un DVD pour la magazine Young guitar mais je ne pensais pas que tant de gens le voudraient. Ce n'est pas un DVD officiel, c'est juste des exercices. Je veux en faire un vrai, avec le vibromasseur.

 

A consulter :
--> Site officiel de Mattias Eklundh
--> Consulter la discographie des Freak Kitchen sur Amazon
--> L'article sur le master-class de Mattias Eklundh

Mattias Eklundh (FREAK KITCHEN)