Guitare Live : Comment en es-tu venu à faire de la musique ?
Magnus Olsson : Je suis né dans le sud de la Suède en 1967, alors je suis vieux maintenant ;-) Je suis le seul dans la famille à jouer de la musique. A part mon grand-frère qui jouait de la basse dans un groupe de punk pendant deux ans, quand j’en avais treize. Mes parents ne sont pas du tout branchés musique ! Ils n’écoutent pas plus de musique que les trucs qui passent parfois à la télévision.
Guitare Live : Quand on te voit jouer, on peut penser que tu as démarré la guitare au berceau...
Magnus Olsson : J’ai commencé vraiment tard, et je n’ai jamais joué grand-chose jusqu’à l’âge de 20 ans. Je ne sais pas pourquoi j’ai choisi la guitare plutôt qu’un autre instrument. J’écoutais du métal et la guitare était un instrument assez cool, je crois que c’est la principale raison.
Guitare Live : Quelles sont tes influences ?
Magnus Olsson : C’est une question difficile. Je pense qu’on est surtout influencé par des petites choses qui nous entourent, et il est difficile de dire quel est leur impact. Il n’y a pas que la musique que l’on aime, d’ailleurs on peut être influencé par d’autres choses que la musique. Je pense que les plus grosses influences sont celles qui te motivent à jouer et travailler. Cela peut-être juste une personne que tu rencontres, pas forcément un musicien. Ma première grosse influence a été un guitariste local qui s’appelle Stefen Rosqvist. Il a toujours fait partie de ma vie musicale. Un autre gars, qui est un très bon ami, est le joueur de claviers Lale Larson. C’est le gars le plus talentueux que j’aie jamais entendu et le simple fait de parler avec lui peut t’inspirer. Il joue de la fusion et tu peux jeter un œil sur son site www.lalelarson.com.
Guitare Live : Et du côté des guitar-heroes ? Tu as sans doute essayé de reprendre leurs plans ?
Magnus Olsson : Mes premiers « héros » sont les gars du label Shrapnel, en vogue dans les années 80. Des guitaristes comme Paul Gilbert, Vinnie Moore, Tony Macalpine, Greg Howe, Yngwie (tu es obligé de l’aimer si tu es suédois !). Mes amis et moi étions complètement fondus de guitare. On cherchait des démos et tout ce qui pouvait nous passer entre les mains, quel que soit le guitariste. Mais Paul Gilbert est vraiment mon favori. Il y a aussi le gratteux de Winger, Reb Beach. Je crois que c’est à cause de lui que je fais du tapping !
Guitare Live : st-ce que certains guitaristes ont changé ta vision de la guitare ?
Magnus Olsson : Brett Garsed. J’adore tout dans son jeu. L’autre, et sans doute le plus important, est Allan Holdsworth. Il m’a retourné la tête, n’arrête pas de me rendre fou et c’est une source d’inspiration inépuisable. Il y en aurait beaucoup d’autres mais on ne peut pas tous les citer : Shawn Lane, Scott Henderson, Steve Morse, Eric Johnson...
Guitare Live : Tu as beaucoup travaillé la guitare ?
Magnus Olsson : Oui, j’ai passé un nombre d’heures incroyable à jouer et pratiquer l’instrument. Je ne crois pas qu’il y ait d’autre solution ! Je n’ai jamais choisi d’exercices typiques à travailler pendant un moment, ou alors seulement pour régler un problème temporaire. Le plus important est de se forcer à faire des choses nouvelles, de façon à ne pas jouer toujours et encore les mêmes plans. Et se focaliser sur la musique. J’ai toujours essayé de tout tourner en musique, et de le jouer mes plans de différentes façons sur le manche, de changer la tonalité…La seule chose qui me reste de toutes ces années de pratique, c’est quelques exercices pour m’échauffer avant les concerts. Ce n’est rien de spécial, juste des exercices à base de chromatismes et quelques plans pour bien irriguer les doigts.
Guitare Live : Concrètement, comment bosser un morceau selon ton approche ?
Magnus Olsson : Essaie d’apprendre la musique des autres et pas seulement les plans. Apprends la chanson en entier. La structure, les accords plutôt que les solos seulement. Regarde quelles gammes sont utilisées, et sur quels accords. Cela t’aidera ensuite à sonner d’une façon proche sans être identique. Essaie de comprendre ce qui fait la qualité d’un morc(...)
Retrouvez l'interview complète de Magnus Olsson sur Guitare Live n°7 de juin 2005