Parler seulement quelques minutes à Lita Ford, l'éternelle Runaways, c'est faire des choix de sujets de conversation. Aujourd'hui ça sera : son nouvel album Living Like A Runaway, le film Rock of Ages et sa préférence nationale !
Living Like A Runaway est un bon retour en forme de ta part. En effet, ton précédent album, Wicked Wonderland, était loin de la réussite de celui-ci... Le son est assez différent, tout comme l'ambiance globale. C'était important pour toi ?Lita Ford : Oui. Living Like A Runaway est un vrai album de Lita Ford. J'ai écrit, composé, produit et joué dessus. Wicked Wonderland était un disque dont le contrôle m'a échappé. Mis à part mes lignes de chant et quelques licks de guitare, je n'avais finalement pas grand chose à voir avec le projet... Living Like A Runaway fait honneur à tout l'espoir que j'ai mis dans ce disque. Avec Gary Hoey, le producteur, nous avons créé des harmonies et des riffs de guitare de toute beauté. J'ai l'impression qu'il y a toute une frange du public qui est nostalgique de ce genre de musique. J'espère que l'album aidera les gens qui pensent aussi que cette musique manque à l'industrie musicale de nos jours. C'est vrai, quoi, par exemple quand les gens vont à la gym ils écoutent quoi sur leur Ipod ?
Personnellement, je ne choisis pas, je mets juste la lecture en aléatoire !
L. F. : (rires) La plupart des gens écoutent des trucs du début des années 80 ou de la fin des années 90 ! En tout cas, c'est ce que je fais ! Il faut que l'industrie musicale prenne conscience de notre importance.
Dernièrement dans le mainstream, seule la comédie musicale Rock Of Ages a fait parler du hard rock de la grande époque...
L. F. : C'est vrai. En plus, le film sort maintenant. J'étais très étonnée de voir des acteurs comme Tom Cruise ou Alec Baldwin réellement chanter tous ces morceaux. Je sais que Tom a été coaché par Jon Bon Jovi qui lui a appris à chanter des chansons de Bon Jovi. Il y a aussi du Def Leppard et du Poison. Pas mal ! En plus, c'est une comédie, donc je suis hyper impatiente de voir le résultat ! Anecdote marrante : ils ont filmé des scènes au bout de la rue de ma maison en Floride. Ils avaient décoré la rue pour qu'elle ressemble à celles de Los Angeles. Je ne sais pas pourquoi ils n'ont pas tourné directement là-bas... Tous les jours des gens des décors me demandaient s'ils pouvaient emprunter des posters, des guitares ou des vestes en cuir chez moi (rires). J'ai eu l'impression de faire partie de ce film comme ça.
Il n'a jamais été question que tu sois dans le film par le biais d'un featuring ou avec une de tes chansons ?
L. F. : En fait si ! J'ai été contactée au tout début du projet mais par le biais d'un... SMS ! Il n'était pas clair ni sur ce qu'il fallait faire ni sur son objet. Du coup, je n'ai pas pris la demande au sérieux. Un mois ou deux plus tard, j'ai reçu le même SMS. C'était trop bizarre. J'aurais pensé qu'un film de cette échelle ferait les choses de manière un peu plus professionnelle ! Mon management n'a jamais été au courant de rien. Quand nous leur avons enfin répondu, ils avaient pris quelqu'un d'autre pour le petit rôle qu'ils voulaient me confier. Des gens ont été mécontents car c'est clair que j'étais la seule « gonzesse rock » de cette période. Dommage !
Tu as quand même eu ta revanche, car il me semble que tu t'embarques aux côtés de Def Leppard et Poison dans une tournée qui s'appelle... Rock of Ages (rires) !
L. F. : Tout à fait ! J'ai eu du bol sur ce coup ! J'ai déjà joué avec Poison il y a des années et c'était super marrant. Je connais moins bien Def Leppard. Je me rappelle tout de même être allée faire du shopping avec la copine de Joe Elliott. Nous avons acheté des cuissardes (rires). J'ai jammé avec Rick Allen une fois à Wembley aux côtés d'Elton John, Bon Jovi et Brian May. Phil Collen habite pas loin de chez moi également, donc il existe des connexions évidentes entre nous tous !
Tu penses que nous sommes en train de vivre un revival du hard rock des eighties ou ça n'est que les prémices actuellement ?
L. F. : Ce ne sont que les prémices. Je sens que les gens le veulent et en ont besoin. Les eighties ont mauvaise presse donc il est possible que les gens aient peur de dire qu'ils sont nostalgiques de cette époque où Judas Priest et les Scorpions étaient au top ! De nouveaux groupes vont venir relayer ces formidables artistes, j'en suis sûre. Ca ne sera peut-être plus du hair metal mais ce n'est pas grave car de toute manière les cheveux n'ont jamais rien eu à voir là-dedans (rires) !
A l'époque il y avait des groupes européens, anglais surtout, et américains qui partageaient une même scène avec leurs propres sensibilités. C'est quasiment unique dans l'histoire du rock. De part tes origines (Américaine née en Angleterre), de quel côté penchait ta préférence ?
L. F. : Un peu des deux. J'ai toujours un passeport anglais car je ne voulais pas devenir américaine. Ma mère était de Rome et mon père d'Angleterre mais j'ai grandi aux Etats-Unis. Culturellement, j'ai toujours été un peu plus proche de l'Europe mais je connais si bien la Californie... C'est dur de choisir ! Impossible même (rires).
Musicalement, tu n'as pas de préférence ?
L. F. : J'adore le heavy metal anglais plus que tout.
Sur ton nouvel album, tout le monde va retenir le terme « Runaway ». En même temps, c'est normal vu que tu l'as sans doute fait exprès (rires). Que représente ce mot aujourd'hui à tes yeux ?
L. F. : (rires) Ca représente beaucoup plus qu'on pourrait s'imaginer en fait. Récemment j'ai divorcé et je me suis retrouvée à vivre comme une « runaway ». Je me suis sauvée dans tous les sens du terme. Michael, qui a écrit l'album avec moi, a immédiatement tiqué lorsque je lui ai dit « Living Like A Runaway » au détour d'une conversation. Pour lui, c'était obligatoirement le titre de l'album. Il avait raison. Je n'avais pas encore écrit la chanson du même nom. Je me suis éclatée à y glisser un maximum de messages. Sur la pochette du disque, nous avons choisi les rails du train pour bien symboliser l'idée. Et puis, évidemment ça fait un clin d'œil aux Runaways. C'est une partie hyper importante de ma vie que je n'ai pas oubliée.
Lita Ford - Living Like A Runaway
SPV
www.litafordonline.com
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