Amanda Somerville : Nous avions travaillé ensemble indirectement dans des projets comme Aina ou Avantasia. Depuis 2003, en fait. Nous ne sommes rencontrés physiquement qu'en mars de cette année !
Michael Kiske : Serafino a de bonnes idées, il faut bien le reconnaître. A un moment de ma vie j'étais devenu un peu oisif et un type comme lui m'a redonné l'énergie qui me manquait. Il propose toujours plein de trucs bien conceptualisés dans sa tête et ça me donne toujours envie de la suivre. A moins d'avoir soi-même un trop-plein de chansons, c'est bon de compter sur un gars comme lui. Tu sais, je ne faisais pas partie d'un groupe quand il est venu vers moi... Maintenant, c'est un peu différent avec Unisonic. Et Serafino a peut être eu l'idée mais c'est tout de même nous qui avons fait l'album...
Musicalement, vous êtes deux chanteurs très polyvalents. La musique de votre projet peut donc être pop, heavy ou exactement ce qu'elle est devenue. A quoi vous attendiez-vous de la part des compositeurs qui ont pris part à l'écriture de ce premier album (Mat Sinner et Magnus Karlsson) ?
M. K. : Je n'avais pas nécessairement besoin de grosses guitares. Mais au final les chansons sont bonnes, bien écrites. L'album n'aurait pas pu être plus heavy à mon avis. Il ne m'aurait alors pas trop plu.
A. S. : Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Lorsque le projet s'est mis en place, quelques chansons étaient déjà écrites donc j'avais une idée assez précise de la direction que nous prenions. C'est d'ailleurs ces chansons qui m'ont convaincu de faire partie de ce projet car j'en ai été immédiatement fan.
N'est-ce pas un peu étrange de faire partie d'un projet où l'on est assez peu - trois chansons pour toi Amanda et aucune pour toi Michael – impliqué dans la composition ?
M. K. : Je ne me sentais pas créatif. Ca doit faire un an que je n'ai pas écrit une chanson. Ca m'arrive de temps en temps de passer par une phase comme ça. Une fois j'ai même eu besoin de trois ans pour retrouver de l'inspiration.
Le fait de participer à Kiske/Somerville t'aide-t-il à retrouver cette inspiration que tu as perdue ?
M. K. : Tout à fait ! Ici je ne suis qu'un passager. Je ne fais rien d'autre que chanter. Ca m'aide à être créatif avec Unisonic par exemple. Je pense que les gars d'Unisonic auront besoin de mes chansons. Je n'ai encore rien à leur proposer mais ça va venir je le sens. Je suis dans le bon état d'esprit.
Peut-on espérer un second album de Kiske/Somerville où est-ce que cela restera un « one shot » ?
M. K. : Cela dépendra des ventes.
A. S. : Nous en avons déjà parlé et nous souhaiterions en faire un. Mais il faut effectivement qu'il y ait un public pour l'acheter.
M. K. : Le disque est bon, c'est clair. Et en plus avec Amanda nous nous entendons très bien. D'ailleurs, nous allons habiter ensemble pour que notre amour s'exprime encore plus fort ! Non c'est une blague mais vraiment ce fut une bonne expérience que je souhaite renouveler. Ca ne dépend pas de nous. Serafino a investi beaucoup d'argent sur nous. Nous avons fait deux clips avec pas mal de moyens et c'est normal qu'il veuille s'y retrouver au final. Il faudra donc qu'il analyse les chiffres mais si tout est au vert je suis certain qu'il y aura un second album.
Avez-vous des plans de tournées, néanmoins ?
A. S. : Oui et non. Nous n'avons pas encore de shows prévus dans le cadre de ce disque. Néanmoins vous allez pouvoir nous retrouver tous les deux au sein d'Avantasia.
M. K. : Nous avons le même problème avec les tourneurs qu'avec le label : personne ne veut prendre de risques sur un groupe dont on ne sait pas combien de disques il vend. Ca va donc venir mais il faut d'abord que nous fassions nos preuves. Nous aimerions bien pouvoir faire des concerts mais malheureusement nous ne sommes pas les seuls impliqués dans cette décision et je trouve qu'il est plus difficile que jamais de faire accepter de nouveaux groupes dans les salles de concert. Nous, nous faisons tout ça pour le fun. Les investisseurs, eux, regardent la ligne du total (rires)...
En parlant d'investisseurs : sais-tu où tu vas atterrir avec Unisonic ?
M. K. : Je ne sais pas trop. Les labels ne font plus grand chose... Les groupes peuvent faire pas mal de choses par eux-mêmes. Si les ventes sont au rendez-vous il est possible de créer son propre label. Financièrement on s'en sort. Le mieux est d'être signé sur un label qui fait vraiment quelque chose pour ses groupes. Ca existe mais ça devient de plus en plus rare... A voir, donc. J'aime bien l'idée que les groupes soient totalement indépendants. Tu sais il est même possible de faire un deal avec Amazon et ils fabriquent pile poil le nombre de commandes reçues. Dans un cas comme celui-là, il n'y a pas vraiment de label et pourtant le groupe vend !
A. S. : Moi je vends sur mon site Internet. Ca permet beaucoup de souplesse avec les cartes de téléchargement. Il faut bien connaître son public et savoir s'il est réceptif à ce genre de diffusion car il y a tellement de goûts différents dans la nature... Il y a des gens qui ne croient qu'au numérique. D'autres, comme Michael, détestent ça et préfèrent le CD physique pour son son et ses pochettes.
M. K. : J'aime la qualité. Un CD ne sonne déjà pas très bien mais les MP3 c'est encore pire. J'aurais aimé qu'on prenne une autre direction, plus noble. J'aime les SACD par exemple. On en trouve encore, fort heureusement, pour la musique classique. J'espère que les capacités de stockage de nos ordinateurs vont rapidement augmenter pour qu'on n'ait plus besoin de compresser quoique ce soit.
Kiske/Somerville - Kiske/Somerville
Frontiers
www.michael-kiske.de
www.amandasomerville.com