Quelle est la genèse du groupe ? Ça fait quelques années déjà que vous tournez !
Le groupe a été créé en octobre 2007. L'idée de former un groupe est venue d'une passion commune pour la musique. Le projet s'est constitué autour de valeurs humanistes partagées. La démarche est très vite devenue évidente : s'engager pour la musique et se produire devant un public, revendiquer des idées en chansons semblait le meilleur moyen de faire passer les messages et d'exprimer les émotions de Thomas et Félix, les fondateurs de Jagas !
Au fur et à mesure des rencontres avec des musiciens venant d'horizons différents, le line-up du groupe s'est aujourd'hui stabilisé sous la forme d'un quintette, particulièrement en osmose sur scène.
Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences ?
La musique de Jagas est un rock engagé, empreint de sensibilité et d'espoir qui puise ses racines dans la tradition de la chanson à texte, populaire par définition.
En tant qu'artisans de la chanson, nous créons et mélangeons à partir de nos différents univers, sans « recette » prédéfinie ! Notre musique est un « melting-pot » assumé de rock alternatif et de chanson avec des bribes de pop, de jazz progressif, de hip-hop, agrémentée aujourd'hui d'influences électro, notre envie du moment ! Nous avons un goût commun pour les longs morceaux et les envolées lyriques, aussi bien que pour un format beaucoup plus « radio » et les refrains qui restent dans la tête. Les influences sont souvent celles que les gens nous renvoient : Noir Désir, Mano Solo, Yves Jamait, Renaud, Brel, et bien d'autres choses plus anglo-saxonnes.
« Jagas, un groupe sans capital mais pas sans combat », ce n’est pas moi qui le dis, mais votre bio. Il suffit de suivre les textes et de vous voir sur scène pour comprendre. Le but étant de « réveiller les consciences », quelles sont les réactions qui vous ont le plus marqués ?
Nous avons retenu trois anecdotes qui montrent que Jagas ne laisse pas indifférent :
# Au Festival du Pertuis à Clamecy, un SDF est monté sur scène, touché par la chanson « Je Suis Un Homme » et a serré dans ses bras Thomas (notre chanteur) pendant plusieurs minutes … S'en est suivi un échange de chemises et quelques larmes. Un peu gênant mais terriblement émouvant !
# Suite au lancement web de la vidéo « Rien A Perdre », chanson écrite et enregistrée en quelques heures après le deuxième tour des Municipales cette année, un bloggeur anonyme (!) revendiqué FN a publié un pamphlet incroyablement hostile envers le groupe, sa musique et ses textes. Il pensait peut-être déclencher une polémique ? Un peu touchés sur le moment, on en a très vite rigolé !
# Lors de notre dernier concert en Bourgogne, une trentaine de nos fans les plus fidèles a fait un lâcher de ballons blancs et ont brandi des pancartes sur lesquelles étaient inscrits des « Merci ! », en plein concert … Thomas en a oublié ses paroles sur le coup !
Qui fait quoi ? Comment s’articule votre travail de compo et d’écriture ?
Thomas chante, joue de la guitare acoustique et du saxophone. Bruno assure les guitares et la clarinette. Enzo partage la basse et les claviers avec Marc, qui s'occupe également des guitares. Mathieu est responsable du beat, à la batterie ou via un pad.
Pour ce qui est de la composition, Thomas amène le squelette des chansons en nous décrivant les sentiments qui l'animent et les émotions qu'il veut susciter chez l'auditeur. A partir de là, le groupe donne corps à la musique via un travail d'arrangement collectif, pas toujours évident compte tenu des influences très diverses de chacun ! Mais le challenge est toujours intéressant et la musique qui en résulte est assez éclectique.
Nous sommes plusieurs multi-instrumentistes au sein de Jagas. On peut donc passer d'une configuration rock classique à deux guitares à un mélange hybride synthés / machines / clarinette, selon ce que réclame la compo, du moins l'idée qu'on s'en fait !
Où et dans quelles conditions a été enregistré l’EP ; avec qui ?
Ce nouvel EP a été enregistré aux mythiques studios Davout à Paris, sous la houlette de Laurent Jaïs (Mano Negra, Amadou et Mariam, Aston Villa, Meliss'Mell…), avec Thomas Lascoux aux manettes, dans les conditions du live. On a même gardé certaines prises de voix originales... On a remixé un titre live (enregistré au Satellit Café à Roanne lors de la tournée précédente). Et Laurent nous a incités à écrire un nouveau titre à la fin des sessions, enregistré dans la foulée par Thomas et Bruno, deux guitares acoustiques, une voix. Quelques prises plus tard, on avait un titre en plus !
Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?
Bruno a utilisé principalement sa Fender Stratocaster American Deluxe, branchée sur différents amplis Vox (AC30 Tony Bruno et AC15 modifié) et Marshall (JCM900 et Vintage Modern). Egalement un baffle Matamp monté en Celestion V30 et possiblement une tête Jet City JCA20…
Il a également utilisé une Telecaster standard, une Gibson Les Paul DC Custom de 1980 montée en P90 Lindy Fralin et aussi une Gretsch 5422 sur quelques passages.
Au niveau des basses, Marc a utilisé deux Fender : une Jazz Bass Deluxe et une Telecaster Bass, branchées sur un combo MarkBass et en direct dans la SSL. Egalement la Telecaster baryton James Trussart (celle en aluminium !) de Laurent pour doubler la basse sur « On Ne Voulait Pas Grand-Chose ».
Pour les pédales, relativement peu de choses : Electro-Harmonix Graphic Fuzz, Okko Coca Comp, LovePedal Echo Baby, Rockbox Red Dog, Xotic EP Booster, Electro-Harmonix POG 2, Boss OC3 Octaver, MXR 7Band EQ, une ou deux Zvex… Plus quelques pédales faites main avec beaucoup de boutons et des sons très étranges !
Pour « Ça Ne Sauvera Pas Le Monde », Marc a essayé plusieurs acoustiques haut de gamme : Guild, Martin, Lag… Et la prise s'est faite avec la vieille guitare hybride de Thomas : une caisse folk avec un manche d'électrique et un trou pour un humbucker mais sans le micro ! Dure à jouer mais le son qu'il fallait pour ce morceau.
Sur « Le Chant Des Possibles », c'est une Martin D18.
Quels sont les actus et projets ?
Encore quelques dates cet automne avant d'entamer une nouvelle phase de composition durant l'hiver, afin de poser les bases du prochain album. Nous allons aussi retravailler l'identité visuelle du groupe, continuer de publier des vidéos de manière régulière et organiser une résidence au printemps pour peaufiner le show, spécialement les lumières et la scénographie.
En parallèle, tous les membres du groupe ont entrepris un travail de coaching vocal afin d'améliorer l'unité des chœurs, qui occupent une place importante dans la musique de Jagas. On travaille également sur les dates de l'an prochain avec au programme, une tournée en Amérique du Sud, un projet très excitant!
Vous avez rencontré Adrien Bergerat, votre manager. Qu’est-ce que cela a changé dans l’approche et la mise en place de vos idées ?
La rencontre avec Adrien a été déterminante à plusieurs niveaux : il nous incite à nous projeter sur un plus long terme, nous fait bénéficier de son réseau de contacts et nous amène à nous structurer d'avantage en termes d'organisation, de professionnalisme, d'image, de meilleure communication sur les réseaux sociaux … C'est un réel atout pour Jagas !
Aujourd’hui, de qui, de quoi auriez-vous besoin pour le bon développement du groupe ?
Nous sommes activement à la recherche d'un tourneur ! Après 7 années d'autoproduction à tous les niveaux, nous commençons à voir les limites de ce mode de fonctionnement qui, certes, nous procure une totale autonomie mais nous cantonne aux réseaux que l'on a déjà … Nous avons l'ambition de toucher un plus large public, en termes de visibilité et de volume de dates.
Depuis deux ans, l'équipe Jagas a quasiment doublé : communication, visuel, lumières, vidéo, merchandising. Cela procure une réelle émulation mais nécessite une logistique adaptée…
A ce propos, on aurait besoin d'un nouveau camion pour transporter toute l'équipe ;-)
Adrien, une question pour toi… Pourquoi Jagas ? Qu’est-ce qui t’a motivé à les manager ?
Jagas est un groupe que je connais depuis quelques années pour avoir partagé des scènes avec un autre artiste dont je m’occupe. La connexion s’est faite par Marc (bassiste, guitariste de Jagas) qui était notre ingénieur du son. Un jour, il est arrivé à un concert avec une vidéo qui résumait leur dernière tournée. J’ai était séduit par l’énergie que dégage le groupe sur scène et par la force autant scénique que vocale de Thomas. De là, j’ai rencontré tous les membres du groupe, on a appris à se connaître et c’était parti pour un test qui s’avère avoir été concluant puisqu’on est en train de préparer la suite…
Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez !
Venez nous voir en concert, vous ne le regretterez pas !
Internet :
www.facebook.com/jagasmusic
Dates de concerts (après le 15 novembre) :
Tournée en cours de montage
Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).