Tu es un des deux "nouveaux" dans le line-up de Dagoba. Explique-nous comment tu t'es retrouvé là (rires).
Jean-Laurent Ducroiset : J'ai rencontré Shawter à Los Angeles en 2013. Nous avions une date au Whisky a Go-Go avec mon groupe Xplore Yesterday. Il était sur place avec Z, mon prédécesseur, pour faire mixer "Post Mortem Nihil Est" par Logan Mader et ils se sont retrouvés à notre concert grâce à un ami en commun qui nous faisait le son ce soir là. Nous avons gardé contact et lui avons ensuite proposé un featuring sur notre titre "One Last Stand". Le courant étant bien passé, j'ai reçu en 2016 un message de sa part pour me proposer de participer à la tournée canadienne de Dagoba qui a malheureusement été annulée quelques temps après. Les répétitions ayant été concluantes, on m'a proposé d'intégrer le groupe.
Tu as d'abord appris le piano et le solfège avant de passer à la guitare en autodidacte. Pourquoi avoir abandonné le piano et comment as-tu choisi de switcher sur la guitare ?
J.-L. D : Effectivement j'ai fait 10 ans de piano/solfège mais je n'étais pas vraiment passionné à l'époque. Mes parents m'y avaient poussé et je les en remercie aujourd'hui d'ailleurs. J'ai découvert la guitare lors d'une soirée avec des amis et ça m'a tout de suite plu, je trouvais cet instrument plus fun et très attractif. J'ai pris quelques cours au tout début pour me familiariser avec les bases mais j'ai rapidement préféré continuer à jouer avec des amis et de mon coté. Ces 10 années de piano/solfège m'ont par contre énormément aidé pour la guitare, l'oreille etc.
Est-ce qu'il t'arrive encore de jouer du piano ou de l'utiliser pour composer ?
J.-L. D : Oui, dès que je vois un piano je m'assieds devant pour jouer et je pense avoir probablement davantage composé de titres en partant du clavier comme base. On peut facilement jouer avec deux mains, ce qui nécessiterait deux guitares en même temps donc quatre mains !
Lorsque l'on est autodidacte, les groupes que l'on écoute sont relativement importants pour se faire la main. Quels étaient tes groupes et morceaux de chevet lors de ta phase d'apprentissage ?
J.-L. D : Effectivement, ils sont primordiaux même lorsque l'on prend régulièrement des cours je pense. Au départ je m'intéressais à Metallica, Guns ‘n' Roses, Pantera et beaucoup à Joe Satriani pour les leads. J'écoutais aussi Scorpions, Iron Maiden ou encore AC/DC mais j'ai assez rapidement lâché ces influences un peu trop old school par rapport à mes goûts qui évoluaient.
Aujourd'hui quels sont les guitaristes que tu admires le plus ?
J.-L. D : Mes influences ont pas mal changé tout au long de ma carrière mais les groupes principaux qui m'ont marqué pour la composition et le jeu sont Dream Theater, Linkin Park (premiers albums) et Avenged Sevenfold. John Petrucci, Synyster Gates, Joe Satriani et James Hetfield restent mes références principales ! Mais je ne m'intéresse pas qu'au rock/métal, je m'éclate quand je joue de la funk par exemple, même si je n'en écoute pas vraiment !
Venons-en à Dagoba. Le nouvel album Black Nova sort fin aout. As-tu pu jouer un rôle dans la composition ou est-ce que les idées étaient déjà plus ou moins cadrées à ton arrivée ?
J.-L. D : Shawter avait déjà quasiment terminé la composition de l'album à mon arrivée donc effectivement je n'ai pu apporter que des arrangements de riffs sur quelques titres au moment de l'enregistrement.
Est-ce que tu penses que le processus de composition sera différent pour le prochain album?
J.-L. D : Il a été abordé la possibilité de fonctionner légèrement différemment avec l'éventualité de proposer quelques riffs ou passages sur le prochain album, mais on verra le moment venu !
Black Nova est un disque vraiment sombre. Même si cette atmosphère colle particulièrement bien au groupe, comment expliques-tu cette ambiance dominante ?
J.-L. D : Je dirais qu'il y a aussi une bonne part de lumière avec des titres comme "Inner Sun" ou "Stone Ocean", non seulement dans les paroles mais surtout dans la composition et les sonorités. La proportion de chant clean étant plus élevée que sur les précédents albums, les sonorités électro modernes et les riffs plus ouverts éclaircissent pas mal cette "étoile noire". En revanche une bonne partie de l'album reste sombre effectivement mais il s'agit d'un album de Dagoba après tout (rires).
Les éléments électro prennent un rôle primordial sur Black Nova. C'est un aspect qui te plaisait dans les anciennes réalisations du groupe ?
J.-L. D : Oui et c'est ce qui me fait aimer cet album encore davantage, à l'écoute mais principalement à jouer. Je m'éclate encore plus en live sur ces titres-là et ils correspondent davantage à mon identité, ça tombe bien (rires). Je suis très influencé électro, d'ailleurs les titres que j'ai composés sur le dernier album d'Xplore Yesterday, "My War" en sont un bon exemple.
Quel matériel as-tu employé pour l'enregistrement de l'album ?
J.-L. D : Juste ma Schecter Hellraiser C7 en direct dans l'ordi de Shaw à son studio (Eagle Black) de Marseille et les prises ont ensuite été ré-ampées par Jacob Hansen au Danemark.
Décris-nous le premier concert que tu as joué avec le groupe ?
J.-L. D : Je l'attendais impatiemment celui-là. C'était au "Réacteur" d'Issy les Moulineaux le 2 Juillet 2016. Forcément une part de stress mais on avait suffisamment répété pour que je sois confiant et j'avais passé tellement de temps à visualiser ce moment que tout s'est passé comme sur des roulettes. Nous avons été très bien accueillis malgré le fait qu'il y ait deux nouveaux membres. Tout s'est passé simplement comme ça devait. Et puis bosser avec ses ingés lumière et son ne peut que faciliter le travail !
Quels sont tes plans pour les mois à venir ? As-tu une place dans ton agenda pour un album solo ?
J.-L. D : Je continue à jouer avec Xplore Yesterday quand je suis dans le Sud et à donner des cours de guitare en parallèle. D'ailleurs petite dédicace à Nicolas Bastos qui m'a convaincu de m'y remettre (rires). Pour l'album solo ça fait un moment que j'y pense mais probablement au piano ! Quelque chose de complètement différent et d'encore plus personnel au niveau des émotions que ce que j'ai fait jusqu'à présent. J'ai pas mal de choses à raconter en musique depuis un moment vu que j'ai mis la composition de coté depuis mon entrée dans Dagoba.