A force de persévérance, In This Moment a fini par décrocher le statut qu’il espérait. Leur mélange infectieux de metal a su trouver un public avide de sonorités qui sortent des sentiers battus. Chris Howorth a profité de la sortie de leur nouvel album, Black Widow, pour nous parler de son groupe, encore trop méconnu en France.
Blood est l’album qui vous a fait connaître auprès d’un public bien plus large. En y repensant, qu’est-ce qui a fait la différence sur ce disque ?
Chris Howorth : Avec les départs de certains membres avant même que Blood n’ait été composé, nous étions dos au mur. Notre management nous avait aussi laissé tomber. Nous n’avions plus rien à perdre et nous avons tout mis dans ce disque en nous disant : « on fonce, on se fait plaisir et on essaie de nouveaux trucs ». Au final, nous avons réussi à pondre une formule miracle qui a super bien marché. Les chansons étaient bonnes et le succès a suivi.
Vous vous retrouvez propulsés chez Atlantic. Est-ce que cela change quelque chose pour vous et votre approche de la musique ?
C. H. : Nous sommes très excités d’être chez Atlantic. Nous espérons qu’ils vont y mettre du leur pour nous « pousser » dans des endroits où In This Moment n’est pas encore établi. Musicalement, ça ne change rien pour nous. Nous voulions simplement faire un nouvel album de qualité, après Blood.
Comment décrirais-tu les sessions de Black Widow ?
C. H. : Nous n’avons pas voulu tout remettre à plat. Nous l’avions fait sur Blood, là l’optique était plutôt de capitaliser sur notre précédente prise de risques. Nous sentions vraiment que nous avions créé un truc unique et spécial avec Blood. Nous avons répliqué notre méthodologie : nous travaillions les chansons les unes après les autres. Parfois, nous revenions sur une vieille chanson mais c’était assez rare. Cela nous permettait d’être spontanés dans notre manière d’écrire et d’enregistrer.
Vous venez de sortir la vidéo de Sick Like Me qui a bénéficié d’un budget conséquent et qui est le premier clip réalisé par Maria. Comment votre choix s’est-il porté sur cette chanson ?
C. H. : Cette chanson est le consensus du groupe, du management et du label. Nous trouvons que c’est une très bonne manière de découvrir In This Moment si on ne connaît pas du tout notre univers. Nous avons fait pas mal de trucs déjantés sur ce disque et ce titre nous paraissait jouer le rôle du teaser à la perfection. Maria a super bien bossé en tant que réalisatrice. Cette fille est bluffante à tous les niveaux !
En quatre jours, le clip totalise plus de 400 000 vues sur YouTube. Dans les commentaires, comme il est de tradition, on lit pas mal de messages négatifs… Ca te préoccupe ? Et les réactions positives ? C’est important ou bien est-ce que vous restez focalisés sur votre propre truc ?
C. H. : Nous aimons provoquer des réactions par notre musique. Les haters sont finalement aussi important que les fans… Avant notre percée, nous n’avions que des fans car nous n’étions pas assez connus pour avoir des haters… Nous devons donc être sur la bonne voie (rires). Je prends souvent du temps pour lire ce qu’il se dit. Les commentaires négatifs focalisent l’attention mais en quantité pure nous avons bien plus de gens qui nous soutiennent que de personnes qui nous détestent.
J’ai lu qu’Ivan Moody de 5 Finger Death Punch vous rendait la faveur en chantant un titre sur Black Widow. Comment comparerais-tu ce morceau avec Anywhere But Here ? Ce premier essai vous trottait dans la tête au moment de la composition ?
C. H. : En fait ce morceau ne figure pas sur le disque. Ivan a parlé trop vite à la presse. Nous n’avons jamais eu le temps d’enregistrer ce qui était prévu. En fait Brent Smith de Shinedown joue le rôle du chanteur invité sur le titre Sexual Hallucination. C’est un de mes titres préférés avec deux interprétations incroyables de Brent et Maria. A mon avis, autant les fans de Shinedown que de In This Moment vont adorer cette chanson.
Est-ce que Kevin Churko va rester votre producteur pour les années à venir ? Qu’est-ce qui rend votre collaboration aussi bonne ?
C. H. : A mon sens, et je parle aussi au nom de Maria, Kevin va rester avec nous jusqu’au bout. C’est notre sixième membre, un ami, un membre de notre famille, un gars avec qui nous sommes en totale osmose, etc. C’est un génie créatif qui a notre totale confiance. Il fait tout le temps le tri dans nos idées et arrive systématiquement à les grandir. Humainement et musicalement il est si impressionnant que je ne peux pas envisager de travailler avec quelqu’un d’autre.
Au fil du temps, est-ce qu’une sortie de défi s’est installé entre Kevin et le groupe pour se surprendre mutuellement ?
C. H. : Tout à fait. C’est un des moteurs de notre relation. Je sais que Kevin, tout comme nous, pense constamment à In This Moment et à des idées de chansons potentielles. La majorité des trucs novateurs et « technologiques » viennent directement de lui.
In This Moment a fortement évolué en termes de production scénique. Je suppose que cela ne va pas s’arrêter là. Quelles sont les nouveautés qui vont arriver à court terme dans ce domaine ?
C. H. : Oui, cela grandit en même tant que le groupe et sa musique. Déjà depuis la sortie de notre DVD et notre dernière tournée aux Etats-Unis, le show a changé. Nous passons beaucoup de temps sur ces éléments créatifs car il est primordial à nos yeux qu’en live la partie visuelle soit aussi élaborée que la partie sonore. Je suis sûr que les gens vont être impressionnés et surpris par nos dernières trouvailles…
Ne trouves-tu pas que la plupart des groupes de metal sont un peu « ennuyeux » visuellement sur scène ?
C. H. : C’est un peu dur… Des gros groupes comme Kiss, Metallica ou Rob Zombie ont quand même une production super impressionnante ! Généralement quand les groupes ont les moyens, ils les mettent sur la table. Quand un groupe remplit un stade, il ne peut pas se contenter d’être simplement là à jouer. Les groupes underground ont cette attitude là mais ce n’est pas ennuyeux pour autant car beaucoup de gens adorent ce minimalisme et trouvent justement leur compte là-dedans. Pour notre part, nous ne jouons ni pour les uns ni pour les autres mais avant tout pour nous faire plaisir. Certes, nous penchons plus du côté du « gros show » mais c’est uniquement car c’est ce qui fonctionne pour nous. C’est le plus important. Pantera à ses débuts n’avaient aucun moyen. Je les ai vus sur scène et ils ont tout fracassé quand même.
In This Moment – Black Widow
Atlantic
www.inthismomentofficial.com
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