Hellyeah, parti d’une idée de super-groupe, est devenu au fil des années une priorité pour une bonne partie de ses membres. Chad Gray, le chanteur révélé par Mudvayne, en est bien conscient et c’est ainsi qu’il explique la réussite insolente de Band Of Brothers, le troisième album de la bande américaine.

Tu trouves vraiment que cela n’était pas le cas sur les deux premiers albums ?
C. G. : Le truc c’est qu’à ce moment-là, j’étais toujours occupé avec Mudvayne et je ne voulais absolument pas que les deux groupes se ressemblent. J’ai donc dû changer ma manière de faire les choses pour ne pas tomber dans un étrange amalgame. J’ai dû changer quelque chose que je faisais naturellement, en plus ! J’ai écarté des idées qui sonnaient trop comme Mudvayne mais qui me plaisaient pourtant. Lorsque Mudvayne s’est mis en pause, j’ai beaucoup parlé avec Vinnie Paul et je lui ai dit que les gens aimaient son jeu et son son caractéristiques employés au sein de Pantera puis Damageplan. C’est sûrement pareil pour moi avec Mudvayne. Il nous est donc apparu évident d’utiliser notre background et nos influences pour ce troisième Hellyeah. Les deux premiers albums ont servi de répétition pour Band Of Brothers. Nous nous sommes accordé le droit d’être nous-mêmes. C’est pour ça que je me suis permis des paroles plus sombres ou du chant en harmonies, par exemple. En tous cas les gens semblent adorer ce disque et ça me fait un bien fou !

Si les gens n’étaient pas enthousiastes à propos de Hellyeah, est-ce que vous continueriez ? Hellyeah c’est toute votre vie musicale à présent ?
C. G. : Oui. Quand nous avons commencé à bosser sur Band Of Brothers, le premier morceau écrit fut War In Me. Ca a donné le La. Band Of Brothers est, je pense, l’album que tout le monde attendait de notre part. Nous en avions besoin. C’est le genre d’album où j’écris des choses et ça me sert d’exutoire. Tout au long de la vie, on accumule des trucs néfastes et moi je les expulse dans mes groupes. Après avoir fait un disque comme Band Of Brothers, je me sens hyper bien dans ma tête. J’adore nos deux premiers albums mais ils me semblent presque l’œuvre de quelqu’un d’autre que moi. En tout cas, aucun doute, nous allons continuer. Nous nous adorons dans ce groupe. Nous sommes devenus des meilleurs amis.

D’où le nom de l’album…
C. G. : (rires) Oui, « Band Of Brothers ». C’est exactement ça ! Hellyeah a toujours été un groupe fun. Même si nous avons parfois des sujets ou des thèmes sérieux dans nos morceaux, nous n’aimons pas nous prendre trop au sérieux. Tout fait partie de l’expérience d’un être humain et de sa vie sur terre… Nous partageons tout dans ce groupe. Nous sommes des amis inséparables et nous sommes unis par un grand sentiment de confiance. Cela ne fait que renforcer notre musique au final. Là je vis : je respire de l’air, je passe un moment avec toi. Mais il y a une différence entre vivre et faire ce que l’on adore de sa vie pendant une heure par jour où nous nous retrouvons autour de Hellyeah. Beaucoup de gens ne connaîtront jamais ces hauts. J’en suis très reconnaissant.

Vos trois albums sont assez différents mais ils montrent à mon sens une progression dans la capacité qu’ont les chansons à passer le cap de la scène. Tu partages cette vision ?
C. G. : Ecrire pour la scène n’est jamais notre but. Néanmoins, ton constat est 100% juste. Sur les premiers albums, je savais qu’il y avait des morceaux que nous ne jouerions pas en live. Je n’en avais même pas envie ! Ils avaient leur place sur l’album mais pas sur scène. Band Of Brothers va être bien plus fun. Je crois que nous allons jouer au moins sept ou huit extraits de ce disque durant les shows de la tournée à venir. Nous voulons jouer Call It Like I See It, nous voulons jouer Bigger God, nous voulons jouer Drink Drank Drunk, nous voulons jouer WM Free, nous voulons jouer ces chansons qui déchirent et tout lâcher ! Je veux entendre le public qui se déchaîne. Je le dis souvent sur scène : pas besoin de filer son fric à un psy, il suffit de venir se lâcher à un de nos concerts ou à un de ceux de la communauté metal. C’est la façon efficace dont elle règle ses propres problèmes (rires).

Après la tournée de Band Of Brothers, est-ce que le groupe va rentrer en studio rapidement ?
C. G. : (rires) Notre crédo c'est de ne jamais remettre à plus tard ce que nous devrions faire tout de suite. J'ai mené pendant plusieurs années deux gros groupes de front à la fois en tournée et en studio donc je ne pense pas que je vais m'accorder du temps libre dans un avenir proche. Le quatrième album d'Hellyeah va sûrement arriver vite.

A titre personnel, le prochain album studio que tu vas sortir sera un album de Hellyeah ?
C. G. : Je pense que oui. Nous avons dépassé notre phase d'expérimentation. Nous sommes super contents de l'avoir faite, ravi également du nouvel album, où il est vrai qu'on entend des relents de Mudvayne, de Damageplan et de Pantera, mais il est temps d'aller encore de l'avant. Pour le moment cela passe par des concerts. J'aime à dire que les tournées sont devenues notre domicile et cela est plus vrai que jamais !

Est-ce que tu penses qu'enfin Band Of Brothers peut vivre sa vie et ne plus être considéré comme l'avorton de Mudvayne et Pantera ?
C. G. : Je l'espère. Il y aura toujours des sonorités rappelant ces groupes car nous ne renions pas notre identité ! Nous sommes fiers de notre héritage et de ce que nous avons fait par le passé. Il y a de quoi ! Mais Band Of Brother repose pas mal de choses à plat. Nous savions que nous étions capables de faire de grandes choses, en mode « reboot », et c'est exactement ce qui attend les fans !



Hellyeah – Band Of Brothers
Eleven Seven
www.hellyeahrocks.com
Hellyeah – Band Of Brothers