Quelle est la genèse du groupe ?
Rafael : Ça s’est fait en plusieurs étapes. J’ai d’abord voulu contacter Julien le guitariste, parce que j’avais eu des échos sur lui comme quoi ce mec était un malade à la gratte. Ça n’a pas loupé, lorsque je l’ai rencontré, je prenais encore des cours de guitare avec le même professeur que lui. J’ai arrêté la semaine d’après !
Julien : Nous nous connaissions de vue Raf et moi. Après plusieurs coups de fil, j'ai accepté de jouer avec lui. J'ai alors proposé à un autre de mes camarades, Tom Boucher, de venir nous accompagner en tant que deuxième guitare. Tom a proposé à Marianne de venir à ces répétitions en tant que bassiste. On a également joué pendant plusieurs répétitions avec un pianiste, Maxime Wolf. Au cours des deux dernières années de lycée, le projet du groupe s'est resserré autour de Marianne, Raf et moi.
Marianne : Durant l’été, on s’est pris 5 jours pour composer et enregistrer quelques morceaux à l’arrache, dans la chambre de Rafael. C’était hyper cool, mais on sentait qu’il nous manquait quelqu’un. En septembre, un pote de Rafael nous a suggéré de laisser jouer son petit frère dans le groupe. Julien et moi avons été un peu réticents, il avait 4, 5 ans de moins que nous, mais quand on l’a entendu jouer et chanter, on s’est tus.
Rémi : Au début, mon frère me montrait les démos que le groupe enregistrait avant que je m’y joigne. Ça me plaisait énormément, tellement que j’étais jaloux d’eux ! Petit à petit, j’ai commencé à les voir, à créer quelques arrangements aux claviers et à apporter des voix à certaines démos. C’est la première fois que je rencontrais des gens qui écoutaient les mêmes trucs que moi, on se comprenait vachement dans notre façon d’aborder la musique.
Je reçois ici beaucoup de groupes dont les membres sont encore jeunes, mais chez Hanger Lane, ça se joue entre 17 et 21 ans ! A quoi pensez/rêvez-vous lorsque vous répétez, jouez sur scène ; quel est votre objectif ?
Rafael : De mon côté, je pense juste à faire de la musique avec des potes et à prendre du plaisir à jouer ensemble pour proposer une musique attrayante pour le public. Mais c’est vrai que c’est un projet qui commence à durer et qui évolue à chaque instant. On ne sait jamais de quoi demain est sera fait, et je pense que chacun des membres espère dans un coin de sa tête que cette aventure puisse prendre une toute autre tournure.
Julien : On a la chance d'entretenir une belle amitié entre nous quatre, ce qui privilégie une motivation féroce pour avancer chaque année dans des objectifs différents. L'objectif principal est d'exceller dans la musique que l’on compose et dans l'exécution de nos concerts. Il faut pouvoir être fier du travail que nous livrons ensemble. Les répétitions sont un lieu de doutes, de questionnements et de travail permanents. La scène se doit d'être une confirmation de nos efforts poursuivis. Alors nous adorons pouvoir nous lâcher sur scène afin que chacun puisse donner le meilleur de soi.
Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences qui sont nombreuses ?
Rémi : En fait, la plupart de nos inspirations viennent de la musique rock britannique et américaine des années 70. On est très amateurs de groove, notamment de funk, de jazz fusion ou de blues. Mais on apprécie également d’autres styles plus léchés comme le rock progressif ou la pop. On essaye de mélanger tout ça pour donner un résultat brut et énergique sur scène, et très arrangé en studio. On veut faire en sorte que ce soit deux expériences différentes.
Marianne : Définir notre musique ce n’est pas tâche facile ! Et pourtant c’est toujours l’une des premières questions qu’on nous pose. Chacun a sa spécialité et ça s’entend. Pour Rémi, c’est le rock progressif et la pop, pour Julien c’est le blues, pour moi c’est la soul et le funk. Heureusement Rafael est là pour faire le lien entre nous tous !
Qui fait quoi ? Quel est votre processus de création ?
Rémi : On n’a pas de processus déterminé. Soit une idée vient quand on jam, soit on trouve un truc chez soi et on l’envoie pour la bosser ensuite en répète. Julien et moi, on s’occupe principalement de la composition, Marianne et Rafael s’occupent de la communication. Les arrangements sont à la charge du groupe.
Julien : Bien que l'on remarque certains modes de fonctionnement entre nous, il n'y a pas de véritables règles. Marianne, Rémi ou moi pouvons proposer un riff, un thème qui sera développé par les autres membres. Il arrive que Rémi vienne avec un morceau quasiment achevé ou que l'on travaille à partir d'un ancien riff que j'ai en magasin. En cela, on peut dire qu'on est assez réactifs. Les idées peuvent venir lorsqu'on est en studio ou lorsqu'on s’envoie des bouts d'enregistrement par mail. On n'arrête pas de jouer ensemble. Les idées sont n'importe où. Il arrive que quelques morceaux soient l'aboutissement de plusieurs années de recherches ou de modifications. C'est le cas d'Hanger Lane dont le riff traîne de mon côté depuis plusieurs années déjà.
Où et dans quelles conditions a été enregistré l’EP ; avec qui ?
Rafael : L’EP a été enregistré au Buzz, une salle de concert dans laquelle nous avions joué deux fois auparavant. Nous y avons rencontré Hadrien Coupechoux, l’ingénieur du son qui s’est occupé de nous pendant l’enregistrement.
Marianne : Mais voilà, on avait 5 jours pours enregistrer et au bout du troisième on s’est fait virer par le patron du Buzz, qui voulait toucher sa commission sur l’enregistrement. Du coup, on a fini par transporter le matos de Jaam Sono et enregistrer dans mon salon !
Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?
Julien : Je joue principalement sur deux guitares : une Epiphone et une Fender Stratocaster. Je joue depuis l'âge de 10 ans sur une Epiphone Les Paul. C'est une guitare très agréable à jouer. Je dois dire que je n'ai jamais retrouvé son toucher sur tous les autres modèles Epiphone Les Paul que j'ai pu tester. Elle a une bonne dynamique dans les clean et une vraie puissance dans les sons distos. Une guitare assez précise donc, mais qui sait être baveuse dans des morceaux plus blues rock. La Fender Stratocaster appartient à Marianne. Je l'utilise pour Hanger Lane et pour d'autres morceaux aux accents funk. Pour les parties acoustiques, j'ai joué sur une guitare folk électro-acoustique Valley and Blues . Une sacrée guitare ! Enfin, Hadrien m'a permis de jouer la rythmique du morceau Cabinet Shuffle avec une Gibson Explorer. Le pied.
Côté ampli j'ai utilisé un Ampeg à lampe au Buzz et des têtes Marshall pour les solos chez Hadrien. Pour les effets j'ai principalement utilisé une reverb Cathedral ehx, une Fuzz Face Germanium, un multi effet Nux Mod Core, une wha Morley Bad Horsie pour les solos et une wha Dunlop Cry Baby Vox 535 q pour les rythmiques. J'ai utilisé un Fet Amp pour booster les clean et les solos. J'ai également utilisé les canaux saturés des amplis.
Quels sont vos actus et projets ?
Rémi : Là, on travaille sur la composition de nouveaux morceaux pour revenir sur scène en été. On aimerait continuer à faire de la scène et démarcher pour faire des premières parties. Se produire sur scène est vraiment un plaisir indescriptible ! On essaye de tout donner à chaque prestation !
Rafael : Après notre dernier concert de décembre dernier, sont nées quelques idées, notamment un co-plateau avec un autre groupe, et on a pour objectif de réaliser une première partie d’ici la fin de l’année. Ça pourrait être dément.
Marianne : Notre EP est sorti en décembre 2014. L’idée est de communiquer dessus et de voir quels en sont les retours. S’il marche, on aimerait bien sortir un album.
On peut lire dans votre bio que vous êtes entourés « d’une équipe de communication » depuis septembre 2014. Parlez-nous d’elle et de ce qu’elle vous apporte.
Rafael : Un de mes meilleurs potes a intégré Hanger Lane dans le cadre de ses études de communication. Il a fait rentrer deux autres personnes dans ce projet afin de nous aider à nous développer le plus possible. Ils se sont occupés de refaire notre page Facebook, de trouver quelqu’un pour que notre site soit fait et du visuel du groupe. Ce travail a été assez efficace. Maintenant, le défi est autre puisque nous devons démarcher des producteurs, des journalistes, etc., pour nous faire connaître et faire écouter notre musique au plus grand nombre.
De qui, de quoi auriez-vous besoin pour le bon développement du groupe ?
Rafael : On aurait besoin de matériel supplémentaire pour qu’on puisse être totalement indépendants sur ce point. D’un producteur bien évidemment pour pouvoir se produire dans des endroits qui sont difficiles d’accès sans eux, et de multiplier nos dates de concerts afin de toucher un public plus large et susceptible d’aimer notre musique.
Marianne : De qui aurions nous besoin ? De quelqu’un qui nous accompagne dans nos créations et qui serait prêt à nous produire parce que pour sortir un EP ou album auto produit, c’est beaucoup de temps, beaucoup d’argent et par conséquent quelques imprécisions musicales. On aimerait avoir surtout à se concentrer sur la création et la performance sur scène et sur le disque.
Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez !
Merci à toi Maritta pour cette interview et à Guitariste.com. En espérant vous voir nombreux à liker notre page Facebook et à visiter notre site pour écouter les morceaux et nous dire ce que vous en pensez !
Julien :
Et que les gens arrêtent de se palucher sur Joe Bonamassa. Si vous aimez le blues, écoutez le révérend KM Williams.
Liens Internet :
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Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).