Nouveaux venus sur la scène française, Felipe et Charlotte de Felipecha auront sans doute du mal à gagner leur place sur le canapé rouge de Michel Drucker. Pourtant leurs ritournelles folkloriques et légères ont de quoi séduire de l’amateur de Manu Chao jusqu’au fan des Tit’Nassels. Même si l’on aurait souhaité un peu plus de risques artistiques et de diversité, leur premier album, De Fil en Aiguille, devrait toucher un public en recherche de sentiments authentiques. Interview réalisée en parallèle des deux protagonistes.
Felipecha, un album conçu de Fil en Aiguille…
Nouveaux venus sur la scène française, Felipe et Charlotte
de Felipecha auront sans doute du mal à gagner leur place sur le
canapé rouge de Michel Drucker. Pourtant leurs ritournelles folkloriques
et légères ont de quoi séduire de l’amateur
de Manu Chao jusqu’au fan des Tit’Nassels. Même si l’on
aurait souhaité un peu plus de risques artistiques et de diversité,
leur premier album, De Fil en Aiguille, devrait toucher un public en recherche
de sentiments authentiques. Interview réalisée en parallèle
des deux protagonistes.
Propos recueillis par Nicolas Didier Barriac.
Comment l’univers de Felipecha s’est-il constitué
?
Charlotte : De fil en aiguille, d’abord quelques chansons gratouillées
sans y penser, et puis des rencontres, notamment avec Manuel Armstrong,
notre réalisateur artistique et guitariste, Filipe Monteiro, contrebassiste,
et Franck Amand, batteur, qui ont su donner à nos guitares-voix
un univers subtil et aérien.
Felipe : De fil en aiguille… On a commencé sans projection
professionnelle en 2002, assis dans l’herbe avec un cahier, des
textes, et une guitare sèche. Pendant quelque temps, on a simplement
joué comme ça, pour le plaisir de faire de jolies chansons,
puis en 2005, nous avons rencontré Manuel Armstrong, pour enregistrer
quelques titres en studio… Et on a continué jusqu’à
la réalisation de l’album en 2008
Quelle est l’ambition de votre duo ?
C. : D’écrire encore de belles chansons, de faire son
petit bout de chemin, et que sera sera…
F. : Il n’y en avait pas. Maintenant, on a envie de pouvoir
continuer, de faire de belles scènes, tourner à l’étranger,
écrire d’autres belles chansons, et pourquoi pas en vivre…
On pense parfois aux Tit’Nassels dans une musique faite
de bric et de broc où la légèreté et l’humour
sont bien présents. La comparaison vous fait-elle plaisir ou bien
commence-t-elle déjà à vous irriter par sa fréquence
?
C. : C’est la première fois qu’on nous compare
! J’avoue je connais mal les Tit’Nassels, je vais demander
l’album à notre label, puisqu’on est dans la même
maison.
F. : C’est notre première comparaison aux Tit’Nassels.
Personnellement, je ne connais pas bien ce duo. Je ne sais d’ailleurs
pas pourquoi il faut toujours ramener un projet à quelque chose
que l’on connaît déjà, ça doit rassurer…
On nous a dit ressembler à Olivia Ruiz, Cocoon, Manu Chao, Tiersen,
et j’en passe, Alors au milieu de tout ça… mais ça
fait plaisir que chacun nous ramène à quelque chose qu’il
ou elle aime
Vos chansons respirent le grand air et donnent l’impression
d’avoir été écrites au bon air de la campagne.
Est-ce le cas ?
C. : Elles ont été écrites en partie sur l’herbe,
sous un arbre, mais aussi en ville, avec toujours la tête en l’air,
l’envie de l’évader.
F. : Pas vraiment. Mais il y avait cette volonté de s’échapper
justement, fuir la ville, les contraintes, les amours compliquées…
Quelle formation musicale avez-vous reçu ?
C. : Pas de solfège, j’écris en autodidacte,
et j’ai pris des cours de chant pendant plusieurs années.
F. : J’ai fait du solfège et de la trompette pendant
douze ans, et au lycée avec des potes, on a monté un groupe,
et je me suis mis à gratouiller.
Si vous voulez vous détendre en écoutant de la
musique, qu’est-ce que vous êtes susceptibles de mettre dans
la chaîne hifi ?
C. : Des songwriters anglais et américains, en ce moment c’est
Isobel Campbell et Mark Lanegan, mais aussi du jazz vocal.
F. : Lou Reed, Nick Cave, Dominique A, Daphné, Noir Désir
et plein d’autres…
Quelles sont vos influences pour les paroles ?
C. : Pas d’influences précise d’autres auteurs,
juste des thèmes personnels et des envies.
F. : Notre propre expérience, faite de lectures, voyages,
rencontres… Et comme auteur, j’aime beaucoup les grands de
la chanson, Brel, Ferré, Gainsbourg, Bashung, Higelin, Cantat,
des poètes comme Prévert, ou les romantiques classiques,
Apollinaire, Rimbaud, Verlaine etc.
Si je vous dis "guitare", vous me répondez
?
F. : Euh... Faut voir avec Manu... lui c’est le guitariste
du groupe. Moi je gratouille, parce que la guitare reste l’instrument
nomade, idéal pour accompagner une voix, pour composer simplement,
et rapidement prendre du plaisir.
Quels sont quelques-uns des guitaristes que vous admirez dans
des genres différents du vôtre et pour quelles raisons ?
C. : Jeff Buckley, My Brightest Diamond, sa version féminine,
tout ce que j’aime dans leur jeu de guitare, Johnny Greenwood, forcément,
et bien sûr Manuel Armstrong, notre guitariste prodige.
F. : Jimi Hendrix, l’harmonie entre un corps physique et les
six cordes ; Serge Tayssot Gay, pour l’énergie et l’ampleur
des riffs de Noir Désir.
Des chansons plus électriques sont-elles envisageables
ou préférez-vous le format développé sur De
Fil en Aiguille ?
C. : Nous en avons déjà une sur l’album, et nous
allons en proposer d’autres en live, mais les chansons de l’album
sont épurées, et ça leur va bien.
F. : Oui c’est envisageable. On a la chance d’être
bien entouré et ouvert, et l’on aime tous les deux le rock…
alors à suivre !
A quoi ressembleraient vos albums solo respectifs ?
C. : Un album de folk-pop alternatif, principalement en anglais.
F. : Du rock français, un peu barré, un peu poétique,
avec un zest d’inspiration et beaucoup de sueur…
En ces temps de crise financière, donnez-nous une bonne
raison d’acheter De Fil en Aiguille…
C. : L’écouter c’est l’adopter !
F. : Il porte bonheur. Et c’est une valeur sûre, qui
n’est pas cotée en bourse…
Felipecha
At(h)ome - De Fil en Aiguille
http://www.felipecha.com
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