C’est avec son quatrième chanteur que Drowning Pool se présente en 2013. Jasen Moreno succède à Ryan McCombs et ne tarde pas à se faire remarquer grâce à Resilience, un album dont les similitudes avec Sinner feront le bonheur des fans de la première. C.J. Pierce, le guitariste et emblème du groupe depuis ses débuts, peut en témoigner.
A quand remonte votre rencontre ?C.J. Pierce : Nous nous connaissons depuis un bail ! Nous sommes arrivés dans le même coin à Dallas. Jasen jouait avec Plastic Tongue et nous avons partagé l’affiche à de multiples reprises à nos débuts. Jasen a souvent ouvert pour Drowning Pool par la suite et jusqu’à très récemment. C’était donc un choix très facile et naturel que de le prendre avec nous (rires).
Jasen Moreno : Pour sûr (rires) !
Ca te fait quel effet d’être dans un groupe connu pour sa fréquence de changement de chanteurs ?
C.J. P. : J’aime bien cette question !
J. M. : Ca fait un peu flipper c’est certain. Quand j’ai su que j’étais pris, j’avais un peu peur de la suite. Mais depuis je me suis calmé. Il y a une pression dingue mais il faut voir cela comme une vraie opportunité. Nous avons fait un super album, d’excellents concerts, etc. Tout va aller à présent car nous sommes amis. Je n’ai pas été jeté en pâture !
C.J. P. : Moi aussi j’avais peur au départ. Il faut quand même remplacer trois mecs et en plus apporter sa propre patte. Ce n’est pas rien ! Mais Jasen s’en tire merveilleusement bien.
C.J., ce n’est pas frustrant d’avoir eu une carrière aussi intéressante mais n’avoir pas encore sorti plus de trois albums consécutifs avec le même chanteur ?
C.J. P. : Evidemment… Après, Dave Williams est décédé prématurément, là on ne peut rien y faire. Les albums suivants me plaisent mais à chaque fois quelque chose n’allait pas. Il nous fallait passer par ces changements. Je suis ravi d’avoir trouvé la solution avec Jasen car vu le son de Resilience je suis convaincu que nous sommes repartis dans la bonne direction. Pour nos fans, j'imagine que ce doit être compliqué de voir leur groupe préféré changer de chanteur tout le temps... Mais il fallait faire ces changements pour améliorer le son de Drowning Pool et trouver le bon « fit ». Nous avons passé de bons moments avec nos anciens chanteurs mais ce n'était pas ce qu'il nous fallait. Dès que Jasen est arrivé, j'ai compris que tout allait changer et que nous allions nous éclater autant qu'à l'époque de Sinner.
Et dans l'écriture, est-ce que ce changement s'est immédiatement fait ressentir ? Vous écrivez plus ou vous écrivez mieux ?
C.J. P. : Je crois que nous avons plus écrit avec Jasen que durant tout le reste de notre carrière ! C'est ce qui arrive quand on est avec la bonne personne. Ce ne devrait pas être une bataille de composer de nouveaux titres. Avec les précédents chanteurs, nous arrivions toujours à un moment où il fallait pousser les compositions hors de nous. Nous n'en pouvions plus. Il fallait faire un pas en arrière pour pouvoir repartir vers l'avant. Mais c'est frustrant pour un mec comme moi. Je ne voulais pas être dans un groupe dont le chanteur est mort et dont les changements de line-up font plus parler de lui que sa musique... Mais c'est ainsi. Nous adorons la musique donc nous n'avons pas baissé les bras. Et nous voici avec notre meilleur album à ce jour !
C.J., Es-tu le mec au sein de Drowning Pool qui s'assure que malgré tout ce qui peut arriver, le son du groupe est respecté ?
C.J. P. : Mike, Stevie et moi-même écrivons ensemble depuis quinze ans et nous avons un son de base qui s'entend naturellement. Resilience est le deuxième volet de Sinner en fait. Jasen a un style vocal très large mais s'il se rapproche de quelqu'un c'est de Dave Williams. J'ai quand même l'impression que nous pourrions écrire à peu près n'importe quoi et que Jasen arriverait sans doute à chanter par-dessus. Sur Sinner, c'était pareil. Dave était capable de faire tout ce qu'il voulait et il donnait vie à toutes nos idées. Nous avons aussi essayé de faire ça sur d'autres albums mais parfois ça ne fonctionne pas aussi bien (rires)...
Jasen, dans les morceaux existants de Drowning Pool : quels étaient tes préférés avant ton intégration au line-up ?
J. M. : J'adore les deux premiers albums et particulièrement, comme tout le monde, Sinner.
C.J. P. : Il connaît le disque par cœur, c'est dingue !
J. M. : J'adore Think sur le deuxième album. Il me file des frissons à chaque écoute. J'avais déjà des liens très forts avec certains morceaux avant même de faire partie du groupe.
C'est difficile de chanter les chansons des autres ? Tu n'as pas l'impression d'être à moitié dans un groupe de reprises, du coup ?
J. M. : Non. Quelques morceaux plus récents, ceux avec Ryan, sont un peu plus durs à chanter car sa voix est très différente de la mienne. Il va plus bas que moi. Physiquement, c'est souvent un défi pour moi que de chanter ces chansons. Néanmoins, ce n'est pas difficile de m' y adapter à ces chansons. C'est un plaisir que je ne dissimule pas.
Tu ne te sens pas un peu plus proche de celles que tu chantes sur Resilience ?
J. M. : Cela peut paraître bizarre mais non. La passion exprimée est un peu différente mais elle est tout aussi forte à mes yeux. Pour moi, les vieilles chansons sont fortes. Rien que de les écouter ça me procure des émotions énormes alors imagine quand je les chante !
C.J. P. : Jasen contrairement aux précédents mecs a appris tout notre répertoire. C'est un vrai fan mais aussi quelqu'un qui bosse dur. Drowning Pool peut à nouveau se comporter comme un vrai groupe car nous sommes à présent capables de jouer n'importe quel titre de notre back catalogue. Ca peut sembler normal pour beaucoup de groupes mais pendant des années, nous ne pouvions pas faire cela... Le renouveau est enfin là !
Drowning Pool - Resilience
Eleven Seven Music
www.drowningpool.com
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