Antoine, tu es arrivé récemment dans l'aventure Cortez. Peux-tu expliquer la raison du départ de Samuel Vaney du poste de guitariste pour prendre en charge la production et toujours participer à la composition ?
Antoine : Voilà l’histoire de la vie… Une opportunité professionnelle proposée à sa moitié l’a décidé à faire son baluchon et à l’accompagner à l’étranger. Avant son départ il y a de ça approximativement deux ans maintenant, un album se préparait. Un répertoire d’une quinzaine de compositions a émergé sur une période de six mois. Greg et Sam se voyaient un jour par semaine afin de créer de nouveaux morceaux, avec l’idée d'en faire un nouvel album. Phœbus pointait le bout de son nez. Sam, sachant qu’il allait s’en aller prochainement, a décidé avec Greg de chercher un nouveau guitariste afin de finaliser le travail en amont, et donc de donner un nouvel élan à Cortez.
Travailleur acharné et talentueux, il s’est retrouvé à mixer l’album alors que ce n’était pas forcément l’idée de base. Non pas que nous ne croyions en ses capacités, mais plutôt lui, ne croyait pas tellement en les siennes… Mais la finalité est que c’est lui qui a mixé le morceau de notre split avec Plebeian Grandstand, ainsi que notre album Phœbus. Voilà notre Sam producteur. Quant à la partie composition, l’avenir nous le dira. Quoiqu’il en soit, il s’agit d’une nouvelle aventure dans la création puisque désormais nous nous retrouvons deux guitaristes à créer et à partager notre avis. Et deux guitaristes valent mieux qu’un… Du moins je l’espère. Envisager un travail en commun me motive particulièrement !
Depuis sept ans, ceux qui vous avaient repérés n'ont pas eu grand chose à se mettre sous la dent. Comment se fait-il qu'un jeune groupe comme Cortez n'ait pas été plus actif dans les années après la sortie de son premier album ?
Greg : C’est dû aux aléas de la vie. Tout le monde n’a pas le désir d’aller plus loin, de faire une carrière, et certains avaient des ambitions dans d’autres domaines que Cortez. Je trouve toujours que cette question est un peu ingrate, parce qu’au final on aurait pu se presser, se sentir « désirés », vouloir asseoir maladroitement notre « réputation » et au final se vautrer. C’est sûr que ça donne envie, mais quand tu fais ton premier album, tu n’as pas d’ambition, car tu ne sais pas comment il sera accueilli, donc tu y mets tout ton plaisir. Une fois que la reconnaissance arrive, tu as peur de la perdre et tu crois qu’il faut contenter la faim des fans, que tu leur dois quelque chose. C’est tout faux, et je pense qu’on serait tombé bêtement dans ce panneau. On ne l’a pas fait exprès, mais Phœbus est pour nous comme un deuxième départ, et je pense qu’au lieu de continuer à parler, mais avec moins de profondeur, pour garder notre espace médiatique, on a bien fait de la fermer, et d’attendre d’avoir quelque chose à dire pour la rouvrir.
Il y a quelques mois, vous avez sorti un split avec Plebeian Grandstand. Que représente cet exercice à vos yeux ?
G. : Un split, c’est une collaboration et une confrontation. Il faut choisir un groupe qui en vaut la peine et oser s’y frotter. Plebeian Grandstand était un groupe qui nous avait tapé dans l’oreille et qui était un peu plus jeune, et moderne. On les a contactés, et par chance (pour nous), ils venaient de se faire poser un lapin par un groupe canadien, avec lequel ils devaient faire un split, où le concept était que chaque groupe devait enregistrer un morceau de 12 minutes. Ils nous ont proposé de reprendre le flambeau et le concept nous convenait très bien. Leur titre était prêt depuis un moment, nous avons fait le nôtre. Ça s’est fait comme ça. On savait qu’on avait un album en finition, et donc pour nous c’était un moyen de se confronter à la scène actuelle, et de voir si on y avait encore une place. Tout s’est bien passé et nous avons enchaîné avec l’album. Quand je parle de confrontation, il ne faut pas comprendre compétition. Mais c’est vrai que dans les chroniques, 90% des gens cherchent à savoir qui a remporté le duel. Mais c’est un duel amical, ça met sous pression, et c’est un bon moyen de se surpasser ou d’essayer des choses nouvelles, pour le bien de la musique.
Phœbus contient tous les ingrédients d'un album de hardcore réussi : menaces, hargne, changements intempestifs de tempo, etc. Bien que vous exécutiez cela à merveille, ne trouvez-vous pas que le canevas est parfois un peu limitatif ?
A. : Tout d’abord, merci ! Le canevas n'est pas limitatif, mais je crois deviner où tu veux en venir. On ne s’est justement limité dans aucun des domaines. Chercher à obtenir le meilleur, tout en se concertant les uns les autres. Partager les opinions sur les arrangements, les tempo, les longueurs etc… Au contraire, je dirais que nous sommes fiers de la variété de notre album. Il s’agit tout simplement du style de Cortez.
Phœbus contient-il un fil rouge, musical ou thématique ?
G. : Pas vraiment, mis à part que toutes les idées principales ont été développées sur un court laps de temps. Ça permet de ne pas avoir des morceaux de deux ans d’âge pour les plus anciens, et des morceaux d'un mois, pour les plus frais. Je crois qu’on a eu la chance de poser un style fort avec Initial, et donc Phœbus en est la suite, sept ans plus tard. Tout le processus a été différent, parce qu’on a commencé les compos sans chanteur, puis on a changé de guitariste, puis on a retrouvé notre chanteur. C'était donc le contraire d’Initial, où tout avait été fait ensemble, en répétant 5 000 fois les morceaux. Là on a tout fait différemment, avec le désir de composer un disque qui nous plaise quasiment avant qu’on sache le jouer. On a enregistré toutes les parties, on a arrangé, doublé, coupé en deux, superposé, ... Puis quand le résultat nous a satisfait à l’oreille, on a enregistré tout comme pour de vrai, puis est venu le studio. Le contexte nous a obligés à travailler de la sorte, ou à renoncer. On a choisi d’aller jusqu’au bout, en tirant le positif de la situation. On a beaucoup appris, à tous les niveaux.
Antoine, quel matériel as-tu utilisé pour tes parties de guitare sur Phœbus ?
Antoine : Une des particularités se situe au début de la chaîne du « son ». J’évolue dans le domaine de la lutherie dans mon atelier depuis sept ans. Je me suis fabriqué deux guitares pour Cortez. J'ai privilégié le noyer pour ses propriétés et sa beauté. Au niveau de la partie électronique, il s’agit d’un montage plus ou moins standard. Un micro humbucker en position chevalet, un switch pour le choix des micros, un mini switch série ou parallèle, un contrôle de tonalité et un de volume. Pour la partie amplification, j’ai choisi le Thunderverb 200H d'Orange avec son cabinet. Le combo micro à ruban Royer R101 et AKG C 3000 a effectué le boulot pour la prise de son guitare. Quand à la basse, l’option DI a été privilégiée. Nous n’arrivions pas à obtenir un son concluant pour la prise de son. Pas si facile quand cela concerne les infra-basses.
La quantité du matériel guitare utilisée pour les prises de son est plutôt raisonnable en comparaison du matériel nécessaire pour les concerts. Comme tu le sais probablement, pas l’ombre d’un bassiste dans Cortez depuis ses débuts il y a dix ans. Par contre, des basses, il y en a ! Le dispositif assez complexe du pedalboard imaginé par Sam à ses débuts me permet de sélectionner entre autres guitare gauche, guitare droite, ou basse, et de choisir à ma guise de jouer avec tout en même temps, ou avec plein d’autres combinaisons à choix. D’autres effets en tous genres sont également associés ! On est donc assez fier d’avoir développé la chose et de voir que ça donne des idées à d’autres. Je crois que ça intéresse pas mal de monde, parce que des groupes comme Coilguns s’y sont mis aussi.
Vous avez joué aux côtés des plus grands groupes de postcore. Lesquels vous ont le plus impressionnés sur scène ?
G. : Ils ont tous des particularités uniques, difficile de faire un classement. Unsane sont imposants et gentils comme tout, The Dillinger Escape Plan (je parle du groupe du temps de Calculating Infinity) sont super impressionnants en live, ça bouge dans tous les sens, mais ca joue super serré. Gojira sont aussi super cool, et ont un esprit très pro, même si je préfère leurs tout débuts, plein d’énergie, où ils étaient moins « machine » que maintenant. Mais leur carrière parle pour eux, ils ont eu ce qu’ils méritaient. Isis, étonnamment, étaient incroyablement relax, abordables, et d’une simplicité inspirante. Jesu, je me rappelle surtout que j’ai rarement vu un mec rouler et fumer autant en une soirée (rires). The Ocean, c’était leurs débuts aussi, et aujourd’hui le groupe n’a plus qu’un membre originel. On s’est bien entendu avec tout le monde. On ne représentait pas grand chose et on a eu la chance de se frotter aux plus gros, c’est vrai. Mais ce qu’il y a à retirer, c’est que tous sont des bosseurs hors normes, ultra sérieux dans le travail, à tous les niveaux, avec leur approche de l’art, et je crois que c’est de ça qu’il faut s’inspirer. C’est le seul moyen de faire de bons disques et de bons concerts.
Converge réussit depuis quelques années à réellement se surpasser à chacune de ses sorties. Dans quelle mesure un groupe comme lui inspire-t-il votre envie d'écriture et de jouer ?
Antoine : Il inspire à aller de l’avant, c’est clair. De part leur façon atypique d’aborder la musique, ils n’ont fait que confirmer album après album leur statut de « leader » dans le style. Je les vois comme un groupe sans concession, intègre, et sincère. Ces gars ne font pas ce type de musique pour faire plaisir à quiconque. Ce sont de vrais artisans de la musique, profondément inspirés par nature. À travers toutes ces années ils ont vraiment réussi à créer leur identité, et ceci tout simplement parce qu’ils sont eux-mêmes. Je peux bien imaginer que le secret de la composition musicale se trouve en chacun de nous. Ce qui est peut-être un peu plus difficile, c’est justement de faire confiance à nos émotions, et de faire abstraction du fait que ça peut plaire ou non. C’est toute la démarche : ne pas faire de la musique pour plaire mais simplement pour faire de la musique. Tant mieux si tu peux la partager en concert avec des gens qui arrivent à rentrer dans ton monde. Ça reste des moments très intenses, voire jouissifs !
Antoine : Voilà l’histoire de la vie… Une opportunité professionnelle proposée à sa moitié l’a décidé à faire son baluchon et à l’accompagner à l’étranger. Avant son départ il y a de ça approximativement deux ans maintenant, un album se préparait. Un répertoire d’une quinzaine de compositions a émergé sur une période de six mois. Greg et Sam se voyaient un jour par semaine afin de créer de nouveaux morceaux, avec l’idée d'en faire un nouvel album. Phœbus pointait le bout de son nez. Sam, sachant qu’il allait s’en aller prochainement, a décidé avec Greg de chercher un nouveau guitariste afin de finaliser le travail en amont, et donc de donner un nouvel élan à Cortez.
Travailleur acharné et talentueux, il s’est retrouvé à mixer l’album alors que ce n’était pas forcément l’idée de base. Non pas que nous ne croyions en ses capacités, mais plutôt lui, ne croyait pas tellement en les siennes… Mais la finalité est que c’est lui qui a mixé le morceau de notre split avec Plebeian Grandstand, ainsi que notre album Phœbus. Voilà notre Sam producteur. Quant à la partie composition, l’avenir nous le dira. Quoiqu’il en soit, il s’agit d’une nouvelle aventure dans la création puisque désormais nous nous retrouvons deux guitaristes à créer et à partager notre avis. Et deux guitaristes valent mieux qu’un… Du moins je l’espère. Envisager un travail en commun me motive particulièrement !
Depuis sept ans, ceux qui vous avaient repérés n'ont pas eu grand chose à se mettre sous la dent. Comment se fait-il qu'un jeune groupe comme Cortez n'ait pas été plus actif dans les années après la sortie de son premier album ?
Greg : C’est dû aux aléas de la vie. Tout le monde n’a pas le désir d’aller plus loin, de faire une carrière, et certains avaient des ambitions dans d’autres domaines que Cortez. Je trouve toujours que cette question est un peu ingrate, parce qu’au final on aurait pu se presser, se sentir « désirés », vouloir asseoir maladroitement notre « réputation » et au final se vautrer. C’est sûr que ça donne envie, mais quand tu fais ton premier album, tu n’as pas d’ambition, car tu ne sais pas comment il sera accueilli, donc tu y mets tout ton plaisir. Une fois que la reconnaissance arrive, tu as peur de la perdre et tu crois qu’il faut contenter la faim des fans, que tu leur dois quelque chose. C’est tout faux, et je pense qu’on serait tombé bêtement dans ce panneau. On ne l’a pas fait exprès, mais Phœbus est pour nous comme un deuxième départ, et je pense qu’au lieu de continuer à parler, mais avec moins de profondeur, pour garder notre espace médiatique, on a bien fait de la fermer, et d’attendre d’avoir quelque chose à dire pour la rouvrir.
G. : Un split, c’est une collaboration et une confrontation. Il faut choisir un groupe qui en vaut la peine et oser s’y frotter. Plebeian Grandstand était un groupe qui nous avait tapé dans l’oreille et qui était un peu plus jeune, et moderne. On les a contactés, et par chance (pour nous), ils venaient de se faire poser un lapin par un groupe canadien, avec lequel ils devaient faire un split, où le concept était que chaque groupe devait enregistrer un morceau de 12 minutes. Ils nous ont proposé de reprendre le flambeau et le concept nous convenait très bien. Leur titre était prêt depuis un moment, nous avons fait le nôtre. Ça s’est fait comme ça. On savait qu’on avait un album en finition, et donc pour nous c’était un moyen de se confronter à la scène actuelle, et de voir si on y avait encore une place. Tout s’est bien passé et nous avons enchaîné avec l’album. Quand je parle de confrontation, il ne faut pas comprendre compétition. Mais c’est vrai que dans les chroniques, 90% des gens cherchent à savoir qui a remporté le duel. Mais c’est un duel amical, ça met sous pression, et c’est un bon moyen de se surpasser ou d’essayer des choses nouvelles, pour le bien de la musique.
Phœbus contient tous les ingrédients d'un album de hardcore réussi : menaces, hargne, changements intempestifs de tempo, etc. Bien que vous exécutiez cela à merveille, ne trouvez-vous pas que le canevas est parfois un peu limitatif ?
A. : Tout d’abord, merci ! Le canevas n'est pas limitatif, mais je crois deviner où tu veux en venir. On ne s’est justement limité dans aucun des domaines. Chercher à obtenir le meilleur, tout en se concertant les uns les autres. Partager les opinions sur les arrangements, les tempo, les longueurs etc… Au contraire, je dirais que nous sommes fiers de la variété de notre album. Il s’agit tout simplement du style de Cortez.
Phœbus contient-il un fil rouge, musical ou thématique ?
G. : Pas vraiment, mis à part que toutes les idées principales ont été développées sur un court laps de temps. Ça permet de ne pas avoir des morceaux de deux ans d’âge pour les plus anciens, et des morceaux d'un mois, pour les plus frais. Je crois qu’on a eu la chance de poser un style fort avec Initial, et donc Phœbus en est la suite, sept ans plus tard. Tout le processus a été différent, parce qu’on a commencé les compos sans chanteur, puis on a changé de guitariste, puis on a retrouvé notre chanteur. C'était donc le contraire d’Initial, où tout avait été fait ensemble, en répétant 5 000 fois les morceaux. Là on a tout fait différemment, avec le désir de composer un disque qui nous plaise quasiment avant qu’on sache le jouer. On a enregistré toutes les parties, on a arrangé, doublé, coupé en deux, superposé, ... Puis quand le résultat nous a satisfait à l’oreille, on a enregistré tout comme pour de vrai, puis est venu le studio. Le contexte nous a obligés à travailler de la sorte, ou à renoncer. On a choisi d’aller jusqu’au bout, en tirant le positif de la situation. On a beaucoup appris, à tous les niveaux.
Antoine, quel matériel as-tu utilisé pour tes parties de guitare sur Phœbus ?
Antoine : Une des particularités se situe au début de la chaîne du « son ». J’évolue dans le domaine de la lutherie dans mon atelier depuis sept ans. Je me suis fabriqué deux guitares pour Cortez. J'ai privilégié le noyer pour ses propriétés et sa beauté. Au niveau de la partie électronique, il s’agit d’un montage plus ou moins standard. Un micro humbucker en position chevalet, un switch pour le choix des micros, un mini switch série ou parallèle, un contrôle de tonalité et un de volume. Pour la partie amplification, j’ai choisi le Thunderverb 200H d'Orange avec son cabinet. Le combo micro à ruban Royer R101 et AKG C 3000 a effectué le boulot pour la prise de son guitare. Quand à la basse, l’option DI a été privilégiée. Nous n’arrivions pas à obtenir un son concluant pour la prise de son. Pas si facile quand cela concerne les infra-basses.
La quantité du matériel guitare utilisée pour les prises de son est plutôt raisonnable en comparaison du matériel nécessaire pour les concerts. Comme tu le sais probablement, pas l’ombre d’un bassiste dans Cortez depuis ses débuts il y a dix ans. Par contre, des basses, il y en a ! Le dispositif assez complexe du pedalboard imaginé par Sam à ses débuts me permet de sélectionner entre autres guitare gauche, guitare droite, ou basse, et de choisir à ma guise de jouer avec tout en même temps, ou avec plein d’autres combinaisons à choix. D’autres effets en tous genres sont également associés ! On est donc assez fier d’avoir développé la chose et de voir que ça donne des idées à d’autres. Je crois que ça intéresse pas mal de monde, parce que des groupes comme Coilguns s’y sont mis aussi.
Vous avez joué aux côtés des plus grands groupes de postcore. Lesquels vous ont le plus impressionnés sur scène ?
G. : Ils ont tous des particularités uniques, difficile de faire un classement. Unsane sont imposants et gentils comme tout, The Dillinger Escape Plan (je parle du groupe du temps de Calculating Infinity) sont super impressionnants en live, ça bouge dans tous les sens, mais ca joue super serré. Gojira sont aussi super cool, et ont un esprit très pro, même si je préfère leurs tout débuts, plein d’énergie, où ils étaient moins « machine » que maintenant. Mais leur carrière parle pour eux, ils ont eu ce qu’ils méritaient. Isis, étonnamment, étaient incroyablement relax, abordables, et d’une simplicité inspirante. Jesu, je me rappelle surtout que j’ai rarement vu un mec rouler et fumer autant en une soirée (rires). The Ocean, c’était leurs débuts aussi, et aujourd’hui le groupe n’a plus qu’un membre originel. On s’est bien entendu avec tout le monde. On ne représentait pas grand chose et on a eu la chance de se frotter aux plus gros, c’est vrai. Mais ce qu’il y a à retirer, c’est que tous sont des bosseurs hors normes, ultra sérieux dans le travail, à tous les niveaux, avec leur approche de l’art, et je crois que c’est de ça qu’il faut s’inspirer. C’est le seul moyen de faire de bons disques et de bons concerts.
Converge réussit depuis quelques années à réellement se surpasser à chacune de ses sorties. Dans quelle mesure un groupe comme lui inspire-t-il votre envie d'écriture et de jouer ?
Antoine : Il inspire à aller de l’avant, c’est clair. De part leur façon atypique d’aborder la musique, ils n’ont fait que confirmer album après album leur statut de « leader » dans le style. Je les vois comme un groupe sans concession, intègre, et sincère. Ces gars ne font pas ce type de musique pour faire plaisir à quiconque. Ce sont de vrais artisans de la musique, profondément inspirés par nature. À travers toutes ces années ils ont vraiment réussi à créer leur identité, et ceci tout simplement parce qu’ils sont eux-mêmes. Je peux bien imaginer que le secret de la composition musicale se trouve en chacun de nous. Ce qui est peut-être un peu plus difficile, c’est justement de faire confiance à nos émotions, et de faire abstraction du fait que ça peut plaire ou non. C’est toute la démarche : ne pas faire de la musique pour plaire mais simplement pour faire de la musique. Tant mieux si tu peux la partager en concert avec des gens qui arrivent à rentrer dans ton monde. Ça reste des moments très intenses, voire jouissifs !
Cortez – Phoebus
Get A Life ! Records
www.cortez.ch