Mats Haugen : Nous savions qu’avec ce titre nous allions nous attirer ce genre de questions (rires). L’intro devait faire partie d’Architect Of Fortune mais après réflexion nous en avons fait deux morceaux. Il y a toujours quelqu’un qui ne veut pas attendre une minute trente pour que la musique parte vraiment ! Ce fut un bon choix. Du coup, l’album ne contient vraiment que neuf titres. Ils parlent de la vie, tous à leur manière. Architect Of Fortune pose les fondations en disant que chacun est responsable de son propre destin.
Contrairement à Isolate, Nine est nettement plus axé sur les guitares. Pourquoi avoir décidé d’aller dans cette voie ?
M. H. : Ca s’est juste passé comme ça. En écrivant les riffs, j’ai senti qu’ils portaient les morceaux ou les parties dans leur globalité même si Lasse en joue la plupart avec moi. C’est juste que dans le mixage cela ne s’entend pas toujours très clairement.
Isolate a été très bien reçu mais beaucoup trouvaient que vos influences musicales étaient bien trop évidentes sur ce disque. Avec le recul, es-tu d’accord avec ces critiques ?
M. H. : Oui et non, en fait ! C’est assez facile de dire que lorsqu’on utilise des changements de rythme, des guitares en duo et des claviers, on parodie Dream Theater. Les gens devraient revoir l’histoire de la musique où tout est constamment en évolution. De nouveaux groupes arrivent et fusionnent des genres ensemble pour créer de nouveaux sous-genres. Les « pères fondateurs » à leur tour peuvent s’inspirer des jeunes pousses donc à mon sens tout ceci n’est qu’une grande spirale musicale sans fin (rires) !
Nine se fait remarquer par un regain de confiance dans les parties les plus progressives et une interprétation remarquable. Dans quelle mesure dirais-tu que le groupe a mûri durant les cinq dernières années ?
M. H. : Beaucoup de choses se sont passées depuis cinq ans. Nous sommes sans doute plus conscients de ce que nous sommes en tant que groupe. Nous avons réalisé deux albums qui ont eu un impact sur beaucoup de gens. Nous avions envie de réaliser quelque chose qui dépasse le simple « Isolate Pt. 2 ». Nine est tout simplement un album honnête sans grabuge et sans hésitation. C’est un disque très personnel où nous avons donné tout ce qui est en nous. Nous n’avons pas fait un mix sans saveur, des paroles fictives et un jeu exubérant. Nine est une authentique collaboration du groupe à destination de tous ceux qui apprécient l’honnêteté.
Plusieurs membres de Circus Maximus ont été relativement occupés par d’autres projets musicaux durant les quelques dernières années. Dans quelle mesure cela a joué sur Nine ?
M. H. : Dans aucune mesure, en fait ! Nous avons toujours pris part à d’autres projets et nous continuerons de la même façon à l’avenir. C’est ce qui nous constitue aujourd’hui. C’est capital d’appréhender la musique sous différents prismes afin de grandir comme musicien. La plupart des idées de Nine ont été écrites en 2010 ou avant donc le résultat final n’a pas été trop impliqué par nos escapades.
Quels sont les thèmes sous-jacents dans Nine ?
M. H. : Comment je le disais plus tôt, la meilleure façon de résumer le thème de l’album est par la formule « chacun est responsable de son propre destin ». C’est le concept de ce disque. C’est assez simple en fait (rires).
I Am est en quelque sorte un hit progressif. C’est un défi d’écrire des morceaux typiquement prog’ mais qui pourraient plaire à un public plus large ?
M. H. : Merci du compliment, cela fait chaud au cœur (rires). La plupart des parties de cette chanson ont été écrites à la guitare acoustique. Je fais cela en règle générale ? sur toutes nos chansons mais parfois comme sur I Am je sais que je tiens quelque chose de spécial. J’aime son feeling brit pop. C’est sans doute ce qui te donne l’impression qu’il est un peu plus accessible que le reste des morceaux de l’album.
Nine est caractéristique d’un groupe qui veut étendre son son. Où souhaites-tu amener Circus Maximus dans les années à venir ?
M. H. : Je trouve que nous progressons de manière naturelle. Il me semble qu’avec Nine nous avons trouvé notre véritable son. Sinon, pour notre plan de domination du monde nous allons faire campagne pour Mike en tant que président des Etats-Unis. Si cela échoue, nous nous contenterons d’un poste de premier ministre de metal mélodique (rires) !
Quelles sont quelques-unes des nouvelles influences que le groupe a essayé d'inclure dans sa musique ?
M. H. : J'écoute presque de tout et j'ai un rapport très fort avec la musique. Le heavy metal n'est qu'une goutte d'eau dans la mer en matière de bonnes musiques. Je garde l'esprit – et les oreilles ! - ouverts à tout ce qui peut se faire. C'est la seule façon à mes yeux de ne pas faire du surplace. Si je devais mentionner quelques groupes et artistes que j'ai écoutés ces dernières années ce serait Muse, Coldplay, Mew, Opeth, Robyn, pour ne citer que quelques exemples.
Quel matériel as-tu utilisé pour enregistrer Nine ?
M. H. : J'ai tout enregistré avec le préampli Fractal Audio Axe FX Ultra. Il remplace une multitude d'effets et d'amplis différents. C'est un super outil ! J'ai utilisé trois guitares Ibanez. Une RG1527RB, une 1527M et une six-cordes RG 1520X. Toutes étaient montées avec des DiMarzio. Pour les parties acoustiques, j'ai utilisé une Martin D35.
Y a-t-il des musiciens ou des groupes français que tu apprécies ? Ou plus généralement dans la culture française ?
M. H. : J'adore Gojira. C'est un groupe hors du commun qui semble incontrôlable ! Justice également dans un genre différent : de l'électro qui botte vraiment le cul. En dehors de ça j'aime la langue qui fait très classe et tous les bons vins rouges (rires).
Circus Maximus - Nine
Frontiers
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