Le trio génial et loufoque Mörglbl a fêté en 2018 ses 20 ans de carrière avec entre autres célébrations un concert au Forum de Vauréal immortalisé pour un possible DVD live à venir. Nous étions de la partie et nous en avons profité pour nous entretenir avec Christophe Godin au sujet des 20 ans de carrière de Mörglbl, des origines de sa virtuosité et de son style inimitable tout en évoquant également "The Story Of Scott Rötti", 7ème album du trio à paraitre le 1er février 2019 !
Bonjour Christophe, avant de nous attarder sur les 20 ans d'existence de Mörglbl, peux-tu revenir sur tes débuts à la guitare ?
Christophe Godin : J'ai un grand frère et une grande sœur et ma maman est musicienne classique. J'ai donc toujours baigné dans la musique et ma frangine et mon frangin me faisaient toujours découvrir plein de choses mais il y a eu un moment particulièrement décisif, lorsque j'avais 13 ans, ma sœur m'a fait écouter dans le même mois "Back In Black" (1980) d'AC/DC, le premier album éponyme de Van Halen ainsi qu' "Enigmatic Ocean" (1977) un disque du violoniste Jean-Luc Ponty sur lequel joue également Allan Holdsworth. Lorsque j'ai entendu ces trois albums, ça a fait tilt! Il y avait une guitare à la maison et cela m'a donné envie d'essayer et j'ai tout de suite eu une connexion très naturelle avec l'instrument. C'était comme une évidence ! Mon frère m'a emmené dans la foulée voir Ted Nugent en concert à Genève et lorsque nous sommes rentrés à la maison, j'ai dit à ma mère que je voulais devenir guitariste de rock! Elle m'a répondu qu'il n'y avait aucun problème à condition que je continue mes études et que je pourrai faire autant de guitare que je le souhaite tant que cela n'aurait pas d'impact négatif sur mes résultats scolaires. J'ai donc commencé à picorer des choses comme tous les gens de ma génération. Nous passions 50 fois de suite un plan sur un vinyle jusqu'à ce que nous le comprenions. C'est comme ça que c'est venu, petit à petit, puis lorsque j'ai fini mes études et mon service militaire, j'ai bossé un petit peu dans mon domaine. J'ai étudié le marketing, j'ai une prépa HEC ainsi qu'un DUT publicité-marketing. Ca m'a vite cassé les bonbons et j'ai rapidement cherché à me faire embaucher comme vendeur dans un magasin de musique. J'ai commencé à me faire un réseau grâce à ça avec la faune musicale locale et on m'a ensuite proposé d'enseigner dans une école de musique à Genève, où j'enseigne d'ailleurs toujours 28 ans après.
C'est comme ça que tout s'est mis en place, j'ai eu un groupe de reprises puis j'ai intégré un groupe un peu plus connu avec Temple, une formation heavy metal des années 90 avant de fonder Mörglbl à partir de 1996 ou 1997. Je pense qu'il y avait vraiment un créneau à créer dans le jazz-metal. Nous avons fait des choses très metal, d'autres beaucoup plus jazz-rock et cela nous a vite créé un réseau assez large qui nous a permis d'aller à l'étranger. Voilà pour mes débuts !
Tu es un guitariste qui a évidemment un très gros niveau et beaucoup de style. Comment as-tu façonné tout cela ?
Mon credo est de ne jamais avoir de frontière en musique et c'est ce que j'aimais lorsque l'on écoutait de la musique à la maison. Il n'y avait pas de séparation entre metal, hard-rock, blues et classique. Il y avait tout cela en même temps, sans barrière particulière et je pense que mon jeu de guitare est un résumé de tout ça ! Tout peut arriver ! Par exemple ce matin j'ai écouté un vieil album de Rickie Lee Jones au réveil et à midi j'écoutais Pantera ! La musique est liée à mes humeurs et non pas à certaines chapelles dont je serais censé faire partie ou non. J'ai joué pas mal de styles différents, j'aime jouer avec plein de gens d'horizons différents. J'aime bien jouer en fait, tout simplement ! J'ai fait du jazz avec Pierrejean Gaucher et Olivier-Roman Garcia. J'ai fait des choses plus metal avec Gnô et disons que Morglbl c'est le projet où tout se mélange avec le côté potache et rigolo en plus !
Parlons de Mörglbl. Peux-tu revenir sur ce nom de groupe complètement incongru ?
J'aime bien les BD et j'aime bien Gotlib. Il y avait souvent des onomatopées dans ses BD et j'aime beaucoup cela. Lors du premier concert que nous devions donner, nous n'avions pas encore de nom de groupe et il y a une fille de la salle qui m'a appelé pour connaitre notre nom et j'ai sorti de nulle part : Mörglbl ! Je lui ai quand même précisé de ne pas oublier de mettre le ¨ sur le o et c'est resté depuis en l'état ! Pas de grosse démarche intellectuelle ou de concept derrière tout ça en fait !
Ni d'anticipation commerciale, car difficile de se dire qu'on va percer avec un nom pareil !
C'est sûr ! Avec un tel nom, qui aurait pu croire que nous allions publier autant d'albums ? Mais en fait j'ai simplement rencontré Ivan (ndlr : Rougny, basse), nous avions tous les deux énormément d'influences musicales larges et variées et nous nous entendions bien musicalement et humainement. La musique est venue de manière assez évidente entre nous sans jamais faire aucun plan de carrière. C'est peut être ça qui est le plus surprenant dans notre parcours et qui fait aussi que nous ne nous prenons jamais la tête, car il est impossible de monter un groupe comme Mörglbl en ayant un véritable plan de carrière à l'esprit
Le côté instrumental était évident dès le départ ?
Oui grâce à Thibault Abrial, qui est là ce soir (ndlr : interview réalisé le 4 mai 2018 lors du concert célébrant les 20 ans de Mörglbl au Forum de Vauréal avec les invités suivants : Nono, Thibault Abrial, Patrice Vigier, Renaud Hantson, Pierre Edel et Gaëlle Buswell). Il m'a proposé en 1997 de participer à une compilation de guitar-hero et je n'avais jamais fait de musique instrumentale avant. J'ai donc décidé de composer trois morceaux pour cette compil : "The Principles Of Life", "Streets And Traps" et "The Tale Of Thibault", qui est un hommage à Thibault Abrial. Mais je n'avais jamais donné dans ce genre avant. Le morceau sur la compil a bien marché et lorsque j'ai fait écouter ça à Ivan, il a aimé le style et il m'a dit que ça le botterait bien qu'on poursuive dans cette voie. Nous voulions faire en sorte d'arriver en trio et de proposer une musique suffisamment orchestrale sans avoir besoin de chant afin de bénéficier d'une liberté totale. Cela nous a aidés avec le fait de jouer à l'étranger et nous devons donner quelque chose comme 60% de nos concerts à l'étranger car il n'y a évidemment aucune barrière de la langue. N'importe qui peut se projeter dans notre musique. L'idée du trio est aussi pour éviter les luttes d'égo. En trio c'est soit deux contre un, soit tout le monde est d'accord. C'est vite vu ! Aucun risque de guerre larvée entre un clan et un autre ou alors on s'en rend vite compte (rires) !
D'où est venue cette dimension humoristique, beaucoup plus répandue aujourd'hui certes, mais pas forcément présente chez beaucoup de groupe à l'époque ?
Pour l'approche de l'humour dans la musique, cela me vient de Frank Zappa et des Beatles, mais c'est surtout une composante présente car nous sommes tout simplement comme ça avec Ivan. Il faut garder à l'esprit que nous composons tous dans Mörglbl, c'est un vrai travail de groupe et du coup nos personnalités ressortent. Nous avons tous nos goûts sur les films, les BD et tous ces univers extérieurs viennent se mêler à la musique. Pour ma part par exemple, lorsque je compose pour Mörglbl, je m'écris des histoires que j'illustre avec mes parties de musique, juste pour moi même. Je peux dessiner un truc qui va coller à l'ambiance. C'est en tout cas quelque chose qui nous est venu très vite, notamment pour la scène. Nous voulions rendre notre musique instrumentale plus digeste en amenant un côté plus rigolo au lieu de partir dans un trip cérébral dans lequel les gens auraient eu du mal à rentrer. Dès le début, l'humour était un super moyen de toucher des gens qui n'écouteraient pas ce genre de musique en temps normal.
Et il est clair que contrairement à beaucoup de formations instrumentales, Mörglbl possède un côté résolument accrocheur et n'est pas vraiment difficile d'écoute finalement.
Oui c'est vrai et c'est aussi parce que nous ne sommes pas un groupe qui tourne uniquement autour de la guitare. Lorsque tu es amateur de basse tu en prends également plein la tronche avec Ivan et notre musique tourne beaucoup sur le groove, sur de belles mélodies. Il ne s'agit pas d'une accumulation de riff et de solo de guitare, et lorsque tu prends toutes ces choses-là, cela contribue à amener ce côté accrocheur dont tu parles car il s'agit de vraies chansons mais sans chant ! Ce n'est pas facile à dire d'ailleurs (rires) !
Peux-tu revenir sur la discographie entière de Mörglbl pour balayer ses 20 ans de carrière ?
Les deux premiers albums appartiennent à la même famille. Ce sont simplement deux grosses démos faites avec les moyens du bord. J'avais un 8 pistes pour faire "The Mörglbl Trio" (1998) puis j'ai eu un 16 pistes pour faire "Bienvenue à Mörglbl Land" (1999). J'ai tout composé sur le premier album, mais à partir du deuxième nous avons composé en groupe avec Ivan et Jean Pierre (ndlr : Frelezeau), notre batteur précédant. Nous avons beaucoup tourné suite à la sortie de "Bienvenue à Mörglbl Land" et nous avons fini par réaliser que nous n'avions pas tous les mêmes aspirations et ambitions pour le groupe. Il y a une lassitude qui s'est créée à certains moments, une petite impression de galérer parfois, Ivan et Jean-Pierre ne tiraient pas forcément dans la même direction. Nous avons donc décidé de faire un break et j'en ai profité pour faire mon unique album solo à ce jour : "Metal Kartoon" (2005) dans lequel j'ai d'ailleurs fait jouer Jean-Pierre et Ivan. Nous avons fait une petite tournée de 20 dates pour "Metal Kartoon" pour voir si les choses fonctionnaient à nouveau entre nous trois et ce fut le cas. Nous avons donc décidé de refaire un album de Mörglbl et dès le départ je n'avais pas envie d'en être le producteur. Nous sommes donc partis à Bordeaux, à la salle Rock & Chanson qui possède également un studio et on a composé "Grôtesk" sur place dans une baraque dans laquelle nous nous étions enfermés et c'est la première fois que nous procédions de la sorte.
Nous faisions évoluer les chansons également au moment de les enregistrer en studio. C'est là qu'un label américain nous a signés et cela nous a ouvert les portes des Etats-Unis, ce qui a été un très grand changement. Nous avons pu constater qu'il y avait un public pour nous là-bas et nous avons également réalisé que c'était trop pour Jean-Pierre de partir en tournée pendant trois ou quatre semaines. Il y a donc eu un mini clash au sortir de la première tournée américaine et on s'est rendu compte que nous ne pouvions plus continuer avec Jean-Pierre. Il nous fallait quelqu'un qui pouvait sacrifier davantage de choses pour le groupe et qui était plus motivé et Ivan a suggéré Aurel en me disant que c'était le mec avec qui il avait envie de jouer.
Le basse-batterie c'est très important pour moi, j'ai donc fait confiance à Ivan. On s'est retrouvés avec Aurel avec qui nous avons donné notre premier concert en Italie, chez des gens que je connaissais, un plan éloigné et sans pression. Aurel était monstrueux, il connaissait les titres mieux que nous ! Nous avons alors décidé d'enchainer vite en faisant un nouvel album avec Aurel où là aussi nous nous sommes enfermés dans une baraque pour la composition et je suis revenu à faire les prises de son. En a résulté "Jäzz For The Deaf" (2009), qui est peut être notre album que j'aime le moins rétrospectivement car il ne sonne pas super bien, mais il a paradoxalement très bien marché et nous avons pu faire plein de nouvelles tournées aux Etats-Unis grâce à lui.
La machine était lancée quoiqu'il en soit et nous nous sommes véritablement trouvés sur "Brutal Römance" (2012) et "Tea Time For Punks" (2015) avec Aurel qui est un monstre à la batterie. Nous avons d'ailleurs pu faire de superbes prises de batterie pour ces deux albums, nous avons beaucoup tourné et il est clair qu'il est comme un poisson dans l'eau dans cet élément. C'est un vrai professionnel et avec lui nous avons trouvé la bonne formule!
Il est clair que nos deux derniers albums sont quelque part dans la même veine avec une production beaucoup plus monstrueuse que ceux d'avant et nous avons maintenant hâte de publier notre 7ème opus "The Story Of Scott Rötti" qui est déjà composé et qui sortira le 1er février 2019 !
A quoi pouvons-nous nous attendre sur ce 7ème album ?
Il est à la fois plus brutal et plus brut que les deux précédents et nous revenons également sur des éléments de nos tout premiers albums, à savoir un travail très sophistiqué au niveau des harmonies et des rythmiques. C'est rigolo mais en célébrant nos 20 ans de carrière, nous avons dû nous replonger dans nos vieux albums et il y a donc des éléments que nous avions laissés de côté qui vont réapparaitre. Mais dans la globalité il sera, ne serait-ce qu'au niveau du son, dans la continuité des deux albums qui le précèdent.
Quand sortira le DVD live célébrant vos 20 ans de carrière que vous captez ce soir au Forum de Vauréal ?
Il sera probablement disponible après la sortie du nouvel album. A priori il ne sortira d'ailleurs pas sur notre label qui n'a pas pour habitude de publier des DVD. Puis un DVD live c'est un drôle d'oiseau à vendre. Il sera sans doute disponible sur notre stand de merchandising à nos concerts.
Parlons maintenant matos et notamment des marques chez qui tu es endorsé.
Cela fait maintenant 20 ans que je suis avec Vigier, Laney et Zoom, depuis le début en fait ! Cela s'est fait un peu de la même manière pour les trois d'ailleurs. Pour Laney, je connaissais un commercial de chez eux quand je travaillais en magasin de musique et pour un salon de guitare à Paris en 1997, ils avaient besoin d'un mercenaire en quelque sorte car ils n'avaient pas de démonstrateur pour leurs produits sur le stand. Il me l'a proposé et je n'avais jamais fait ça avant. J'ai donc fait les 4 jours et la chance que j'ai eue est que Lyndon Laney, le patron, est venu le dernier jour et m'a demandé si j'étais déjà endorsé. Il m'a demandé si j'aimais leurs produits, ce à quoi j’ai répondu que je trouvais ça super... sauf qu'à l'époque j'utilisais un système MIDI avec un préampli Marshall JMP-1. Je lui ai donc dit que je trouvais leurs amplis très bons mais aucun d'eux n'était équipé de système MIDI et je ne pouvais donc pas utiliser leur matos. La conversation en reste là et un mois plus tard je reçois chez moi une tête d'ampli avec une implémentation MIDI avec un petit mot de Lyndon Laney qui me demande si cela m'intéresse maintenant. Là je me suis dit qu'une marque comme ça prenne la peine de faire cet effort pour un inconnu comme moi qui était tout juste une sorte de petit guitar hero local, c'était vraiment un beau geste. Je tournais avec Temple certes, qui avait un rayonnement national, mais je restais pour autant un guitariste très underground. J'ai donc trouvé la démarche géniale et j'ai bien sur répondu oui !
Très vite j'ai été consulté dans l'élaboration de leurs produits et je suis devenu membre à part entière de l'équipe Laney. Aujourd'hui encore, je participe au développement des produits, même des amplis de Tony Iommi dont j'ai été un des premiers testeurs. Au même salon de musique, Patrice Vigier m'a laissé un message en me disant qu'il m'avait vu jouer, qu'il trouvait ça super et que si ça m'intéressait d'être endorsé... J'ai d'abord dit non car ça me faisait un peu peur, puis j'ai rencontré Patrice et depuis nous sommes les meilleurs amis du monde. C'est vraiment devenu quelqu'un de très proche, hors musique.
Pour Zoom, il n'avaient personne d'endorsé en France et ils étaient distribués à l'époque par le même distributeur que Laney qui était Guillard Musiques. Zoom voyant que je commençais à intéresser des marques m'a envoyé des produits et j'ai tout de suite craqué car je les ai trouvés super bon en rapport qualité/prix et très simples et efficaces. Je ne suis pas quelqu'un d'high tech, il me faut des produits simples et évidents. Je ne veux surtout pas perdre de temps à me plonger dans des tonnes de sous-menus. Pareil que pour Laney, je participe au développement de certains produits, j'ai par exemple réalisé 25 patchs sur le multi-effet G5N.
Il y a un vrai échange avec ces marques, et j'utilise vraiment leurs produits. Je suis quelqu'un de fidèle en plus et j'apprécie toujours aujourd'hui le fait que ces marques se soient intéressées à moi alors que j'étais relativement inconnu et qu’elles n'aient pas hésité à m'impliquer dans le développement de leurs produits. Puis j'aime l'ambiance familiale qui règne chez Vigier et Laney par exemple. Il m'est arrivé de passer des weekends avec Patrice ou avec l'équipe de Laney à Birmingham. Le facteur humain est assez rare dans ce milieu et dès lors que tu peux mêler ça au professionnel c'est vraiment quelque chose de précieux.
C'est ce que l'on est en train de développer avec Savarez et Palmer d'ailleurs. J'ai 50 ans, forcément je suis un peu plus méfiant lorsque l'on m'approche, j'ai besoin de sonder sil y a un réel intérêt à développer des produits ou si on souhaite juste apposer mon nom à la marque. Je n'ai donc pas non plus énormément d'endorsements mais il s'agit à chaque fois de choses pour lesquelles je suis très fidèle.
Niveau ampli chez Laney, quelle tête a ta préférence ?
Je joue depuis des lustres sur la GH50L qui est une tête que j'adore mais je vais switcher sur la Ironheart à partir du nouvel album. C'est une tête très metal mais très polyvalente aussi. Ca fait des années que je n'utilisais plus de sons clairs par exemple et il est possible que je m'y remette un peu sur le nouvel album. La GH50L a un son beaucoup plus brut, plus british.
Tu as un son assez moderne et très metal sur les derniers albums et on aurait pu penser justement que tu utilisais déjà quelque chose comme la Ironheart.
C'est parce qu'en réalité j'utilise toujours assez peu de gain finalement et j'obtiens beaucoup de puissance à l'attaque des cordes. Puis je me suis vite rendu compte qu'en studio, lorsque tu utilises moins de gain, ton son s'en retrouve plus épais, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent. Plus tu mets du gain plus tu réduis ta dynamique et à l'inverse moins tu en mets plus ton spectre sonore s'élargit et tu y gagnes sur les gros riffs. Sinon je joue toujours accordé un ton en dessous en Ré (D).
Parle nous un peu de tes Vigier.
Je joue principalement sur des Vigier Excalibur Supra mais j'ai aussi trois G.V depuis ces dernières années et je commence à davantage les utiliser comme c'est le cas sur le prochain Mörglbl. Les G.V ont un son plus nasillard, presque hair metal en quelque sorte et ça me plait bien d'ajouter ce son à ma palette. Mais sinon je reste fidèle à mes deux Vigier historiques, celle qui est bariolée qui s'appelle "Kartoonette" car elle a été faite à l'époque de "Metal Kartoon" et l'autre qui ressemble à un accordéon et qui s'appelle en conséquence "Yvette" en référence bien sur à Yvette Horner (rires)!
Avec Patrice nous avons de drôles de codes comme ça. J'ai évidemment ma guitare Vigier signature mais pour ce concert des 20 ans ce soir, je ne voulais pas trop de temps mort et c'est pourquoi j'ai voulu simplifier les choses en prenant deux guitares pour moi et en mettant une G.V à disposition pour les jams avec les invités.
Quels sont tes autres projets en dehors de Mörglbl ?
J'ai Wax'In qui est un projet avec Philippe Bussonnet, le bassiste de Magma, avec Médéric Collignon qui est cornettiste et le batteur Frank Vaillant dans lequel nous jouons une sorte de jazz progressif avec un côté metal, un côté "magmaien" et un gros côté jazz aussi. Nous avons fait un album ensemble.
J'ai également un duo de guitare acoustique avec Olivier-Roman Garcia, j'adore ce projet. Lui joue sur une guitare à corde nylon avec sa technique de flamenquiste à 5 doigts aux ongles et moi sur guitare corde acier en hybride médiator et doigts. Olivier est le guitariste vivant que j'admire le plus actuellement et j'ai beaucoup de chance de jouer avec lui. C'est un vieux pote que je connais depuis plus de 20 ans et nous travaillons très vite et facilement ensemble. L'album que nous avons fait, nous l'avons fait en 4 jours en incluant la composition ! Je l'ai vu il y a une semaine, on s'est dit qu'il faudrait que l'on commence à travailler sur le deuxième album, nous avons passé une après-midi ensemble et on est repartis avec 1h30 de musique enregistrée sans même se parler. C'est extraordinaire ! Nous sommes tous deux des improvisateurs, même dans Mörglbl, mis à part les riffs, rien n'est écrit. Tous les solos sont improvisés. Mais c'est assez jouissif avec Olivier car tu te retrouves avec un mec, tu ricanes un peu, on se regarde et boom il se passe direct un truc ! Après en live nous n'avons plus qu'à nous retrouver sans répéter et on joue direct. On reproduit simplement l'esprit de ce que nous avons enregistré et c'est d'ailleurs pareil pour Mörglbl, les solos sont toujours improvisés en studio et en live.
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