Bon alors, dites-nous tout, comment tout a commencé pour Blake Diamond & the Pearls ? SVP, épargnez-moi les " Ben, on s'est connus au lycée et on a d'abord fait des reprises, et on s'est dit que ce serait chouette de faire nos compos, blablabla... ". Faites rêver vos lecteurs !
Blake : Blake Diamond & The Pearls est une histoire qui a commencé au Canada. J'étais invité à poser des voix sur les pistes d'un duo d'amis, M.A.O.I.S.T.E basé à Montréal. La collaboration terminée et n'ayant aucun engagement en France, un concours de circonstances m'a mené à Toronto où je suis resté près de deux ans. Immergé dans un quotidien purement anglo-saxon entre un job à l'Orchestre Symphonique (très très mal payé) et Bathurst's Street, j'ai commencé à écrire et composer les premiers titres introspectifs et rugueux du futur groupe.
Dans votre bio, on lit : " Le mode d'expression du groupe fantôme que sont les Pearls est résolument un rock asséné mais maîtrisé ". " Groupe fantôme ", pardon si je n'ai pas compris mais... pourquoi fantôme ?
Fantôme car à ce moment-là du projet " Les Pearls " n'étaient qu'un fantasme, artistiquement idéalisé, mais encore virtuel et sans visages définitifs.
Le mieux, c'est de l'écouter, on est tous d'accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences ?
Notre musique vous secoue comme la vie, vous inonde d'espoir retrouvé comme vos amis (les vrais), autour d'un verre, vous hypnose et vous soigne comme un mantra qui voudrait purifier votre karma. C'est ça le " Diamond Rock ".
Qui fait quoi ? Comment s'organise votre travail de compo, vos répets ?
Chacun s'occupe de quelque chose d'essentiel pour le groupe (les agendas, les réseaux sociaux, les collaborations, la logistique, etc.) comme ça, on est tous responsabilisés et impliqués. Niveau compos, manifestement, on a tous un petit stock de textes, de mélodies, de riffs ou juste de sons que l'on entretient et par habitude on se les envoie. Quand on est d'accord, on crée une ossature cohérente, on passe en studio, on recouvre les horloges et on laisse la magie agir.
Où et dans quelles conditions a été enregistré l'album, avec qui ?
L'album a été réalisé et enregistré chez Feerkins Prod par Greg Canone, qui est une première rencontre décisive dans cette aventure car il a cru au projet, l'a pris sous son aile pendant plusieurs mois, et lui a donné vie en respectant complètement notre univers. On a beaucoup travaillé à Paris et en Espagne pour enregistrer certaines guitares et faire quelques voix. Il produit des indépendants, des musiques de séries, de pub... et en ce moment, il est guitariste sur la tournée du groupe Luke.
Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?
Pour l'enregistrement de l'album, nous voulions du gros son rock classique, ce qui s'est traduit par le couple Gibson Explorer / Marshall JCM 800, et pour les passages plus calmes, une Cort semi-acoustique équipée en Bigsby branchée dans un Fender Deluxe Reverb. Du simple, efficace, classique.
En live, nous évoluons avec deux guitaristes, qui se répartissent les rôles lead et rythmique. D'un côté, la guitare principale sur scène est une Epiphone Les Paul Custom modèle John Connolly de 2004 (celle avec les flammes sur le corps et le manche en érable), branchée dans un Axe FX II qui est relié selon les dates soit dans la console, soit dans l'ampli disponible ce soir-là (Marshall en général). Cette config permet d'avoir un son très polyvalent, avec même de la finesse dans les sons clairs, même si clairement c'est du gros son qu'on vise ici.
De l'autre côté, on alterne entre une Telecaster Custom modèle 73 noire de chez Squier et une Greco modèle Les Paul de 1978, un petit bijou né des usines de Fujigen, où étaient fabriquées toutes les copies japonaises de Gibson dans les années 70/80. La guitare est branchée en direct, à l'ancienne, dans une tête d'ampli Dark Terror de chez Orange, ce qui donne un résultat à la fois chaud et nerveux. Comme le guitariste lead utilise pas mal d'effets, l'autre évolue avec un son plus sec, pour que l'ensemble reste intelligible.
Le bassiste joue le plus souvent sur une Status Graphite Barracuda, même si ça lui arrive de taquiner une Music Man. Côté effets, il joue sur un Bass POD Pro en rack, avec quelques pédales d'effets (Big Muff, Synth Wah, Digital Delay, QTron et Octaveur).
Que s'est-il passé depuis la sortie de ce 1er album ?
Il n'y a que le single " Black is Beautiful " qui a été commercialisé pour le moment, mais on vendait bien l'album pendant nos derniers concerts sur Paris. Il sortira officiellement en ligne fin Janvier 2017.
Quels sont les actus et projets ?
Nous préparons des captations " live " accompagnées par des artistes venant d'univers différents. Il y a une vidéo que nous souhaitons amorcer pour le printemps, on planche un peu plus sur les compos à essayer lors de nos futures dates en régions. On veut jouer le plus possible.
On ne va pas se mentir ni se cacher, c'est Jo Design qui a sollicité cette interview pour vous, Jo que nous avons déjà croisée ici pour le groupe Kirin Dosha. Quel est son rôle, comment fonctionne votre collaboration ?
Dans ce métier, on sait déjà qu'il faut beaucoup travailler et avoir un minimum de talent, mais lorsque l'on n'a pas de réseau, croiser le chemin de quelqu'un comme Jo est une bénédiction, elle croit en vous, vous le rappelle et vous le prouve. Elle est elle-même une artiste passionnée qui a compris dès le début que notre démarche était sincère, honteusement désintéressée et qu'on était suffisamment tarés pour vouloir continuer. Elle peut trouver des dates de concert, s'occuper de nos affiches, du design de l'album, elle dessine aussi de superbes tattoos... bref, elle est multitâches et fait partie de notre équipe ou bien nous faisons partie de ses protégés, c'est comme vous voulez.
Pensez-vous intégrer un dispositif d'accompagnement qu'il soit scénique, artistique, en communication ? A moins que vous ne l'ayez déjà fait ?
Au début, nous nous sommes servis de pas mal de moyens modernes pour nous promouvoir et du concours de nos familles et amis, ce qui nous a permis de réaliser le clip du premier single " Black is Beautiful ", sans aucun dispositif " académique " qui aurait pu nous contraindre dans notre élan, mais arrive un moment ou l'on devient plus ouverts à ce genre de collaboration...
De qui, de quoi pensez-vous avoir besoin pour le bon développement du groupe ?
Je pense qu'on a besoin d'un carré d'as :
- Du soutien du public, toujours et encore car ce n'est pas un mythe, c'est le seul vrai moteur dans ce genre d'aventure compliquée,
- D'un tourneur pour jouer d'avantage,
- D'investisseurs et peut-être d'un dispositif d'accompagnement qui sait...
- On a bien sûr besoin de gens comme toi Maritta. Tu as pris le temps d'écouter ce que nous faisions et tu t'es déplacée pour nous écouter en live. Et maintenant, tu parles de nous dans ta rubrique [Scène Ouverte], on est juste ravis en fait !
Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez !
Cette année, on veut s'amuser, partager, défendre un horizon commun et ne pas succomber à la morosité. Cette année on veut rêver, aimer, protéger et fêter nos liens et ne pas se résigner à l'individualité. Bonne année à tous !
Dates de concerts :
Rien de prévu encore. A suivre !
Liens Internet :
http://blakediamondandthepearls.jimdo.com
https://www.facebook.com/blakediamondmusic
https://soundcloud.com/blake-diamond-music
Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).