Le premier album, éponyme, de Black Stone Cherry avait été suffisamment intrigant pour que l’attente du second devienne palpable. Deux ans après, c’est enfin Folklore And Superstition qui se fraye un chemin dans nos bacs et le résultat est à la hauteur des espoirs placés dans ce groupe du Kentucky. Plus varié, mieux maîtrisé et nettement plus entraînant il pourrait convertir la France au rock sudiste, un style assez méconnu en dehors de Lynyrd Skynyrd mais qui, lorsqu’il est pratiqué par Black Stone Cherry ne laisse pas insensible. Rencontre avec le groupe au complet au moment où sort sa nouvelle galette.
Black Stone Cherry, l'autre rock sudiste
Le premier album, éponyme, de Black Stone Cherry avait été
suffisamment intrigant pour que l’attente du second devienne palpable.
Deux ans après, c’est enfin Folklore And Superstition qui
se fraye un chemin dans nos bacs et le résultat est à la
hauteur des espoirs placés dans ce groupe du Kentucky. Plus varié,
mieux maîtrisé et nettement plus entraînant il pourrait
convertir la France au rock sudiste, un style assez méconnu en
dehors de Lynyrd Skynyrd mais qui, lorsqu’il est pratiqué
par Black Stone Cherry ne laisse pas insensible. Rencontre avec le groupe
au complet au moment où sort sa nouvelle galette.
Par Nicolas Didier Barriac
Les chansons de Folklore And Superstition, à l’image
de Peace Is Free, un des moments forts du disque, sont plus surprenantes
et moins linéaires que celles du premier album. C’est votre
sentiment, également ?
Jon Lawhon (basse) : Nous avons commencé à écrire
Peace Is Free en Angleterre. C’est une chanson chargée de
sens et j’espère que les gens le comprendront. Si on veut
vraiment la paix, elle peut se matérialiser. Peu importe que vous
soyez français ou allemand, le message est le même.
Est-ce que vous avez mis de côté quelques idées que
vous n’avez pas eu le temps d’exploiter sur Folklore And Superstition
et qui pourront voir le jour sur le prochain album ?
Chris Robertson (guitare et chant) : Nous n’arrêterons
jamais de surprendre les gens (rires) !
Ben Wells (guitare) : Nous arriverons toujours à trouver de
nouveaux trucs un peu fous, mais avec ce disque nous passons véritablement
un cap du point de vue créatif. Nous avons gardé une ouverture
d’esprit assez large pour étudier toute idée et éventualité.
Je pense que cela s’entend, car il y a des trucs assez dingues sur
l’album notamment en termes d’effets sonores.
Qu’est-ce qui vous différencie de la scène
rock ‘n’ roll moderne ?
John Fred Young (batterie) : Je pense que beaucoup de groupes ont
été élevés avec les mêmes influences
que nous, mais peu d’entre eux ont réalisé qu’ils
pouvaient vraiment les intégrer à leur musique. Je me rappelle
des posters dans la salle de répètes que j’ai « hérité »
de mon père et mon oncle… Il y avait Aretha Franklin, Cream,
Led’ Zep’, Hendrix, etc. Mais il y avait aussi les fondateurs
du blues comme Sonny Boy Williamson. Ces posters avaient une utilité
pratique : isoler la maison, car il n’y avait pas de chauffage !
En tout cas, nous avons grandi en voyant la tête de ces gens-là
tous les jours.
J. L. : C’était le modèle à suivre. Il
fallait être aussi bon que ces types.
Vous vous rappelez de la manière dont vous avez défini
votre style, de la façon dont on passe d’un groupe à
idoles à un groupe qui a sa propre patte ?
J. L. : Nous n’avons jamais cherché à être
un groupe exclusivement de métal ou de country. Du coup, nous n’avons
jamais cherché à écouter qu’un seul style de
musique. Ça se ressent dans nos albums. La chanson Sunrise possède
un refrain au feeling reggae, par exemple. Nous avons ça en nous
et, de temps en temps, ça sort. Nous nous contrôlons quand
même un minimum pour ne pas faire peur aux gens (rires). En concert,
nous pouvons jouer des reprises inattendues. Hier soir, nous avons fait
un medley Folsom Prison Blues / Going Down qui s’est bien déroulé
donc attendez-vous à être surpris avec Black Stone Cherry !
B. W. : On sort souvent des reprises de notre chapeau comme du Muddy
Waters, du Mountain, du Led Zep ou du Cactus. Et puis il y a une reprise
sur le nouvel album aussi…
Chris et Ben, quels genres d’apprentis guitaristes étiez-vous ?
Le genre qui veut développer sa technique à tout va le plus
vite possible ou le genre qui essaie de se forger un style tout en apprenant
les bases ?
C. R. : Mon père m’a appris les accords de base et la
manière de les jouer correctement. Ensuite il m’a passé
une pile de disques et m’a demandé d’apprendre le reste
par moi-même. Donc, je crois qu’on peut dire que je suis un
genre d’autodidacte. À quelques exceptions près, je
n’arrive toujours pas à jouer vite et de manière ultratechnique,
car je prends mon pied à jouer à la manière d’AC/DC,
Cream et Mountain.
B. W. : Je suis toujours en train de me demander à quelle
école j’appartiens (rires). Au départ je voulais être
comme Elvis et heureusement ses chansons étaient faciles à
apprendre. Ensuite, il y a eu Aerosmith… En fait, je voulais faire
du rock, pur et dur, et gagner le respect des gens par mon jeu. Scottie
Moore, un ex-guitariste d’Elvis entre autres, m’impressionne
beaucoup et j’essaie de le prendre en exemple pour son jeu en « finger
picking ».
Est-ce que vous arrivez à préserver vos individualités
au sein du groupe ?
B. W. : Oui, c’était d’ailleurs une des choses que
nous cherchions à faire sur le nouvel album. Nous voulions qu’à
son écoute, les gens sachent exactement qui joue quoi. C’est
important que tout n’aille pas toujours dans la même direction
et toutes les guitares sonnent comme si elles avaient été
enregistrées par le même type. Musicalement, ça rend
les choses plus mémorables et sur scène ça nous aide
à mettre du dynamisme dans notre show.
Quelles sont vos principales qualités respectives ?
C. R. : Déjà, tu peux jouer nettement plus vite que
moi.
B. W. : C’est vrai. Pour une raison que j’ignore, Chris arrive
à jouer des licks de blues avec une conviction ahurissante alors
que je me débrouille moins pour bouger les doigts très vite.
Mais on fait rapidement le tour du jeu tout en vitesse et c’est
pour cela que je me plonge de plus en plus dans un jeu plus subtil.
C. R. : Tu as vraiment des mains aussi rapides que l’éclair.
Ton « clean picking » est inimitable.
B. W. : Je pense souvent à Ted Nugent pour cela. Il joue de manière
très technique, mais il ne donne jamais l’impression de trop
en faire. C’est admirable. Nous jouions d’ailleurs une reprise
de Ted, Great White Buffalo, quand nous étions plus jeunes.
Quel matériel avez-vous utilisé pour enregistrer
Folklore And Superstition ?
B. W. : Une grande majorité de Les Paul. Pour les petites nuances
et les overdubs, nous avons utilisé une Telecaster, une Stratocaster,
une Gretsch et quelques autres. Je trouve qu’un solo de Les Paul
avec une rythmique de Telecaster dégage une puissance folle. C’était
amusant de trouver de bonnes combinaisons en studio, car nous avons eu
assez de temps pour peaufiner les réglages comme nous le voulions.
En termes d’amplifications nous n’avons employé que
du Peavey.
Black Stone Cherry – Folklore And Superstition
Roadrunner - Warner
www.blackstonecherry.com
- Forum groupes/Artistes
- Enorme!!! Black Stone Cherry 120
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