Ambassadeur du blues et du reggae, Bill Deraime s'est fait connaître grâce à sa voix rocailleuse unique et plusieurs tubes ("Babylone, tu déconnes", "Faut que je me tire ailleurs"). Lors d'une master-class à l'école Atla, accompagné à la guitare par Mauro Serri, il évoquait son parcours, ses joies, ses petites et grosses galères.
Ambassadeur du blues et du reggae, Bill Deraime s'est fait connaître grâce à sa voix rocailleuse unique et plusieurs tubes ("Babylone, tu déconnes", "Faut que je me tire ailleurs"). Lors d'une master-class à l'école Atla, accompagné à la guitare par Mauro Serri, il évoquait son parcours, ses joies, ses petites et grosses galères.
Guitariste : Qu'est ce qui t'a conduit à faire de la musique ?
Bill Deraime : Ce qui m'a fait flashé, étant petit, c'était le blues avec Lightnin' Hopkins ou le pasteur Reverend Gary Davis. C'était un chanteur de rue, aveugle, trop peu connu, qui chantait le gospel et le blues. J'ai entendu ça quand j'étais môme, c'était le chant des blacks, un chant qui crie des profondeurs. C'est vraiment mystique. La musique noire est mystique, par excellence. Sur le plan vocal, Ray Charles m'a marqué. Mon chant n'était pas très rocailleux au départ, et je l'ai travaillé dans cette direction. J'ai toujours été guidé par une voix.
Guitariste : Quelle est ta vision du blues et du reggae ?
Bill Deraime : Le blues, c'est l'école de toutes les musiques. Tout comme le blues, le mouvement reggae va et revient régulièrement en France. Pour moi, ces deux musiques sont à la base de tout. Le blues décrit le desespoir, le reggae l'espérance.
Guitariste : Pour se remémorer tes tubes, ton plus gros carton sur le plan commercial ?
Bill Deraime : Dès le départ, le premier album publié sous mon nom a eu un certain succès, avec notamment "Faut que je me tire ailleurs". Les meilleures ventes, avec un disque d'or (100 000 copies, ndr), sont celles de "Qu'est-que tu vas faire", où se trouve le titre "Babylone".
Guitariste : Comment crées-tu ta musique ?
Bill Deraime : Je m'inspire de ce qui existe. Je ne me vois pas comme un inventeur musical. Tous ceux qui ont "inventé" en musique sont partis de bases existantes. Le fait de copier - ou de s'inspirer, ce qui est pareil en moins péjoratif, ne me gêne pas. La véritable façon d'écrire des chansons, c'est de rassembler le groupe dans un studio d'enregistrement, de rester ensemble plusieurs semaines pour échanger les idées. Malheureusement, nous n'avons ni le temps ni les moyens de passer des journées entières en studio d'enregistrement, comme le faisaient les Rolling Stones à leur époque.
Guitariste : Et concrètement, ta solution ?
Bill Deraime : Actuellement, je travaille en home-studio sur un nouvel album, avec six titres déjà composés. Ils font appel à l'électronique, pour la première fois, avec des samples et des boucles. Mais les parties jouées sont toujours là : ça n'a rien d'un album de techno.
Guitariste : Une tournée en préparation ?
Bill Deraime : Non, l'album représente le gros du travail en ce moment. Nous faisons des dates isolées avec mon groupe Mystic Zebra. Le fait de jouer à quatre (guitare : Mauro Serri, batterie : Stéphane Pijeat, claviers/basse : David Hadjadj) permet d'aller facilement dans pas mal d'endroits.
Guitariste : Tes coups de gueule ?
Bill Deraime : Ce qui me scandalise aujourd'hui, c'est que les véritables créateurs de la musique n'en vivent pas. Les relais du monde commercial (maisons de disques, distributeurs, ndr) détournent l'esprit de la musique, qui n'est plus faite pour les gens mais pour faire du fric. Cette recherche du profit est un problème de société. Or la musique n'appartient à personne, elle passe d'un individu à un autre. Certains s'en servent comme d'un bien matériel. Maintenant, dans la pub, on voit un bluesman jouer du dobro pour faire la pub d'un fromage. Cette exploitation de la musique m'agace. C'est comme les vedettes de variété qui mettent des blacks sur leur plateau de télé parce que ça fait authentique. Avant, on en riait. Aujourd'hui, ça m'énerve.
Guitariste : Et des coups durs...
Bill Deraime : Le dernier album, qui est dans le commerce actuellement ("C'est le monde", distribué par Sony) est une réédition d'un album qui a été bloqué par notre ancienne compagnie de distribution. Pour la sortie de l'album, elle avait créé exprès un petit label. Ils en ont mis 12 000 exemplaires en vente, qui ont été facilement écoulés. Nous n'avions quasiment aucune promotion, pourtant. Mais le distributeur a fait des choix hasardeux, et même des conneries. Par exemple, au lieu de prendre un attaché de presse, il a fabriqué des T-shirt à mon effigie, sans intérêt mais qui coûtaient une fortune (rires).
C'était l'été, on tournait beaucoup en festival, on a vendu pas mal d'albums lors des concerts. Or au bout de six semaines, la société a mis son label en faillite, tout en gardant son activité de distributeur. A cause de la liquidation judiciaire, nous n'avons jamais touché l'argent des 12 000 albums. Nous avons du faire un procès pour récupérer les bandes des titres. Il a même fallu les racheter très vite, sinon elles étaient risquaient d'être vendues à un inconnu lors de la liquidation. Une vraie galère.
Guitariste : Même si on entend parfois tes morceaux à la radio, comme "Babylone", l'adaptation "Assis sur le bord de la route", tu apparais peu dans les médias. Internet t'aide à garder le contact avec le public ?
Bill Deraime : Oui, Internet m'aide énormément, ça permet de tenir le coup. Je reçois parfois des e-mails de spectateurs ravis après les concerts, et ça fait chaud au coeur. Notre site a pas mal de visites, je suis heureux de voir que les gens cherchent autre chose que la daube ambiante (ndr : Staracademy ?).
Guitariste : Peut-on acheter un disque en ligne ?
Bill Deraime : Non, pas pour l'instant. Et puis, c'est un peu compliqué à mettre en place. Mais il y a quelques extraits à écouter.
Guitariste : Et des coups durs...
Bill Deraime : Le dernier album, qui est dans le commerce actuellement ("C'est le monde", distribué par Sony) est une réédition d'un album qui a été bloqué par notre ancienne compagnie de distribution. Pour la sortie de l'album, elle avait créé exprès un petit label. Ils en ont mis 12 000 exemplaires en vente, qui ont été facilement écoulés. Nous n'avions quasiment aucune promotion, pourtant. Mais le distributeur a fait des choix hasardeux, et même des conneries. Par exemple, au lieu de prendre un attaché de presse, il a fabriqué des T-shirt à mon effigie, sans intérêt mais qui coûtaient une fortune (rires).
C'était l'été, on tournait beaucoup en festival, on a vendu pas mal d'albums lors des concerts. Or au bout de six semaines, la société a mis son label en faillite, tout en gardant son activité de distributeur. A cause de la liquidation judiciaire, nous n'avons jamais touché l'argent des 12 000 albums. Nous avons du faire un procès pour récupérer les bandes des titres. Il a même fallu les racheter très vite, sinon elles étaient risquaient d'être vendues à un inconnu lors de la liquidation. Une vraie galère.
Guitariste : Même si on entend parfois tes morceaux à la radio, comme "Babylone", l'adaptation "Assis sur le bord de la route", tu apparais peu dans les médias. Internet t'aide à garder le contact avec le public ?
Bill Deraime : Oui, Internet m'aide énormément, ça permet de tenir le coup. Je reçois parfois des e-mails de spectateurs ravis après les concerts, et ça fait chaud au coeur. Notre site a pas mal de visites, je suis heureux de voir que les gens cherchent autre chose que la daube ambiante (ndr : Staracademy ?).
Guitariste : Peut-on acheter un disque en ligne ?
Bill Deraime : Non, pas pour l'instant. Et puis, c'est un peu compliqué à mettre en place. Mais il y a quelques extraits à écouter.
Pour en savoir plus :
--> http://www.billderaime.com
--> La discographie de Bill Deraime
Et pour finir, le portrait du jovial complice de Bill à la guitare : Mauro Serri, par ailleurs professeur de guitare à l'école Atla. Cliquer ici pour voir la photo.
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