Between The Buried And Me - The Parallax II: Future Sequence

Publié le 12/11/2012 par Nicolas Didier Barriac
Depuis The Great Misdirect, on sait que Between The Buried And Me va marquer son époque. Aucun groupe actuel de metal progressif n'est capable d'explorer autant d'idées en aussi peu de temps que ces américains. Tommy Giles Rogers, le penseur de la bande, se permet même de verser dans la surenchère avec The Parallax II : Future Sequence, brûlot hyper touffu doublé d'une longueur épique. De quoi disséquer l'album jusqu'à la sortie du suivant...
 Between The Buried And Me a changé de label, enregistré un EP avec un nouveau producteur et s’est lancé dans un concept album en deux parties. Dirais-tu que vous avez ouvert un nouveau chapitre dans la vie du groupe ?
Tommy Giles Rogers : Le changement de label s’est très bien passé et nous a permis d’enchaîner l’EP et maintenant l’album. Tout est assez nouveau pour nous car nous avons été avec le même label pendant huit ans avant Metal Blade. Le changement a du bon, ça nous a donné un nouveau souffle. Je trouve que nous arrivons à un stade où nous maîtrisons mieux les choses. The Parallax II: Future Sequence est une illustration parfaite de cela. Nous sommes très excités de notre actualité.

Votre musique est connue pour ses dynamiques de folie et sa créativité débordante. Avec le temps, le groupe a canalisé cette folie tout en gardant pas mal de créativité. C’est la définition de la maturité pour vous ?
T. G. R. : Oui, je pense que nous mûrissons. C’est un processus naturel pour un groupe. Plus il vieillit, plus il s’améliore dans sa musique. L’explication tient globalement dans le fait que nous jouons ensemble depuis si longtemps que nous nous améliorons constamment. Nous sommes très proches les uns des autres et notre alchimie progresse avec chaque disque. Nous avons à cœur de nous entraider et nous assurer que chacun d’entre nous devienne de meilleur musicien ou de meilleur compositeur. J’espère que cela se perçoit à mesure que nous faisons des albums. Pour nous, c’est une évidence.

The Great Misdirect a été mis en boite facilement et vite. Cela était également le cas pour The Parallax II: Future Sequence ?
T. G. R. : Oui, nous avons eu de la chance. Je dis souvent que nous avons de la chance, non (rires) ? Les deux Parallax ont été de bonnes expériences pour nous. L’EP a sans doute été un peu plus dur car nous avions une contrainte de temps pour exprimer toutes nos idées. Trente minutes c’est court pour essayer de créer un album ! Nous avons fourni énormément de travail pour The Parallax II: Future Sequence mais cela s’est fait sans efforts particuliers. Tout roulait tout le temps. Nous nous sommes même amusés. Peu de groupes s’amusent vraiment quand ils écrivent. En regardant en arrière, je trouve que c’est un des sommets de notre carrière pour l’instant, aussi bien musicalement que dans la capacité à capter le groupe dans le moment présent.

Quel est le concept de The Parallax II: Future Sequence ?

T. G. R. : L’idée de base est qu’il existe d’autres mondes comme le nôtre. Il y a d’autres planètes comme la nôtre soit dans le passé soit dans le futur. Donc il pourrait exister des versions alternatives de chacun d’entre nous à travers ces univers parallèles en ce moment précis. L’histoire dans The Parallax II: Future Sequence suit deux personnages qui se révèlent en fait être une seule et même personne sur deux différentes planètes. Ils s’unissent en une personne et décident de l’avenir de la race humaine !

Avez-vous pu expérimenter de nouveaux trucs à l’occasion de cet album ?
T. G. R. : Il y a toujours du nouveau sur nos albums. C’est dur à isoler comme ça… Quand nous composons, rien n’est planifié à l’avance… Nous retranscrivons ce qui est dans nos têtes. Nous nous nourrissons beaucoup les uns des autres. Je dirais que nous avons tout donné sur ce disque. Nous ne nous sommes jamais bridés. Nous avons essayé de dépasser le cadre de ce que nous faisions habituellement pour proposer quelque chose d’intéressant. C’est un disque qui s’écoute du début à la fin et où il est tout le temps possible d’entendre de nouveaux détails sonores. Pour en revenir à l’expérimentation,  je pense que nous n’avons jamais recours aux « trucs bizarres » sans raison. La démarche est alors souvent forcée et cela s’entend également dans le résultat.

Vocalement, c’est indéniablement le meilleur disque de la carrière de Between The Buried And Me. Comment dirais-tu que tu as évolué en tant que chanteur ?
T. G. R. : Je ne sais pas ! Je me suis poussé dans mes retranchements. Le chant a toujours été dur pour moi avec ces changements permanents entre le guttural et le mélodique. J’essaye d’exprimer de nouvelles idées et d’aller de l’avant en considérant les parties des chansons avec un œil différent que par le passé. J’espère que je vais continuer à progresser ainsi et que les gens aimeront encore ce que je ferai !

The Parallax II: Future Sequence contient pas mal d’interludes ou de morceaux plus courts auxquels nous n’étions pas forcément très habitués. Comment sont-ils nés ?
T. G. R. : C’était assez naturel en fait. Bien entendu, The Parallax II: Future Sequence n’est pas une musique de film mais avec son concept poussé, il y a une atmosphère très cinématographique derrière tout. Il y avait des moments dans la musique où il fallait des respirations. Les personnages devaient prendre un peu de recul sur certaines situations et c’était une occasion idéale pour faire ce genre de chansons.

Parfois lorsqu’un groupe commence à avoir de la bouteille et change un peu musicalement, son nom peut perdre un peu de son impact initial. Que penses-tu du nom « Between The Buried And Me » aujourd’hui ?

T. G. R. : C’est… très long (rires) ! Plus sérieusement, pour moi ce nom représente tout ce qu’on doit faire avant sa mort. Nous avons tous peu de temps à vivre et cette musique est ce que nous laissons comme héritage. Elle restera bien plus longtemps que nous. Ce nom est encore d’actualité à mes yeux et représente très bien notre groupe.


Revenons sur Pulse, ton album solo sorti l’année dernière. C’était une bonne expérience pour toi ? Tu vas remettre le couvert ?
T. G. R. : C’était super ! Très différent ! Je n’avais jamais rien fait sans Paul depuis plus de dix ans. C’était bizarre. Le fait de ne pas avoir de groupe était étrange aussi. Le processus global était très différent car j’ai écrit les chansons sur une période de trois à quatre ans. Il n’y avait aucune pression car je n’ai annoncé ce disque que lorsqu’il était déjà fini ! C’était 100% plaisir. J’y venais lorsque j’avais le temps. J’ai pu écrire des trucs dans un format différent, très minimaliste pour moi. Il y aura sans doute un second album solo, j’espère l’année prochaine. J’ai lentement commencé, mais ce sera la même méthode que pour Pulse : le plaisir avant tout.

As-tu des nouvelles sur le projet de groupe de black metal que tu aimerais former ? Ce serait avec Paul ou d’autres personnes ?
T. G. R. : Cela fait des années que j’y pense ! J’ai déjà écrit des trucs pour ce projet mais ça végète dans mon ordinateur… Je ne sais pas si ça verra le jour ou non. Si ça devait se faire, j’aimerais que Mike de The Red Chord soit à mes côtés. C’est un vieil ami avec qui je partage beaucoup de goûts musicaux communs. En plus, il excelle dans les morceaux de musique flippants et c’est exactement ce vers quoi je voudrais tendre !

Between The Buried And Me - The Parallax II: Future Sequence
Metal Blade
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