Betraying The Martyrs - Phantom

Publié le 02/02/2015 par Nicolas Didier Barriac
Qu'est-ce que le public de Betraying The Martyrs et les fans de patinoires Reine des Neiges ont en commun ? Leur envie de bouger sur Let It Go ! Avec leur reprise inattendue et bien sentie du tube de Frozen, les frenchies ont solidifié leur réputation d’électron libre du deathcore. Valentin Hauser, bassiste en chef, revient avec nous sur l’actualité de son groupe et les mesures prises pour s'assurer que leur nom se répande aussi vite dans l'Hexagone qu'à l'étranger.

Let It Go a fait le buzz et à juste titre selon moi car c'est une vraie belle reprise, à tel point que les gens qui ne connaissent pas l'original ne doivent pas se douter qu'il s'agit de la BO de Frozen. Toutefois, le choix de ce morceau a-t-il quelque chose d'opportuniste ?
Valentin Hauser : En répètes, Victor s'est mis à jouer le thème au piano après avoir vu le film, on s'est amusé dessus et on en a fait une mini démo. Notre label Sumerian a adoré et a voulu qu'on le fasse plus sérieusement pour la mettre sur l'album. Voila l'histoire (rires).

Le revers du buzz, c'est que cette chanson polarise l'attention. Quel titre de Phantom aurait mérité selon toi d'être davantage considéré ?
V. H. : Pour nous, les deux gros singles de cet album étaient Jigsaw et Where The World Ends, les deux premiers morceaux de l'album. On les a sortis avant Let It go mais Let It Go les a partiellement éclipsés. Beaucoup de gens pensent que tout l'album est comme Let It Go alors que Phantom se rapproche beaucoup plus de Jigsaw.

En termes de production, vous passez un nouveau cap mais je suis sûr que vous pouvez encore aller plus loin. Idéalement, vers quels types de collaborations est-ce que Betraying The Martyrs aimerait se tourner ?
V. H. : Sur cet album c'est Lucas qui s'est chargé de tous les enregistrements. Après une tournée aux US nous sommes restés à Los Angeles avec Sumerian pour enregistrer une partie des voix. Ils avaient beaucoup d'avis et d'idées sur nos chansons, nous aimerions développer ça et travailler en amont avec un regard extérieur. Certains morceaux étaient écrits depuis plus d'un an et cela nous a beaucoup aidé à remettre en place certaines choses dans nos morceaux.

Lucas prend le micro sur un morceau pour un résultat très intéressant. Est-ce que cette dynamique peut se prolonger ?
V. H. : Je pense que cela viendra à se développer, nous avons beaucoup utilisé d'harmonie à trois voix (Victor, Lucas, Mark), nous avons trois chanteurs dans le groupe et nous voulons les utiliser au mieux, trouver la mieux adaptée à tel ou tel passage.

Je suppose qu'il chante les parties initialement prévues pour Mitch Lucker qui avait accepté de participer à votre album avant de… mourir. Peux-tu revenir sur cette collaboration qui n'a jamais vu le jour et nous dire quelques mots sur l'ex-chanteur de Suicide Silence ?
V. H. : Nous avions tourné avec Suicide Silence lors du All Stars 2012 aux Etats Unis. Aaron et Mitch sont devenus amis. Legends étaient un des tout premiers morceaux que nous avions composés, nous avions demandé à Mitch s’il voulait bien faire un featuring sur ce morceau. Le soir même nous recevons un message nous disant qu'il était tout à fait chaud pour faire ça. Le lendemain nous apprenions sa mort. Nous avons entièrement refait les paroles pour dédier ce morceau à Mitch et à tout artiste qui nous a un jour inspirés.

A l'image de cette nouveauté concernant le chant, on sent que Betraying The Martyrs essaie de donner de l'ampleur à son son par de légères innovations. Ce sont des éléments que vous recherchez ?
V. H. : Nous avons je pense rajouté différentes influences sur Phantom et le fait d'avoir Mark qui, au-delà d'être un batteur incroyable est aussi un chanteur, ce qui nous a permis d'explorer plus de pistes niveau voix. Nous voulions avancer dans notre style, le pousser un peu plus loin. Phantom a été composé sans que l'on se mette de limites techniques ou de style, tout est venu naturellement et nous l'avons gardé ainsi.

Gus de Volumes est de ce fait le seul invité sur Phantom. Avez-vous en tête une liste de guests qui pourraient faire leur apparition sur un album à l'avenir ? Qui par exemple ?
V. H. : Le featuring de Gus n'était pas prévu. Nous étions donc en studio à L.A. et les Volumes étaient chez eux. Nous avions beaucoup sympathisé lors d'une tournée européenne et nous les avions invités en studio. Gus aimait bien ce morceau nous lui avions demandé s’il voulait chanter dessus et il l'a fait. Ca a pris moins de 10 minutes (rires). Les featuring sont pour nous l'occasion d'inviter des amis à chanter sur nos morceaux et à partager quelque chose. Nous avons vraiment rencontré beaucoup de gens ces deux dernières années, la liste serait trop longue à faire.

On a droit à des interludes et là on touche du doigt un des seuls aspects que je n'apprécie pas trop sur Phantom. S'ils créent une ambiance et participent à aérer l'ensemble, je ne les trouve pas toujours très marquants en tant que tels. Peux-tu m'en dire plus sur leur rôle et la raison de leur présence ?
V. H. : Nous ne savions pas trop quoi faire de L'abysse Des Anges. A la base elle s'appelait Basstap et venait juste de lignes de basse que je m'amusais à faire et que nous avons mélangées avec des riffs post hardcore de Lucas. Nous avons longtemps hésité à mettre du chant dessus mais la chanson était beaucoup trop différente par rapport aux autres donc nous avons préféré la garder en interlude. Pour Your Throne c'est simple c'était tout simplement l'intro de la chanson Our Kingdom que notre label nous a demandé de couper en deux pistes, ce n'est pas vraiment un interlude c'est réellement l'intro d'Our Kingdom. Quand à Afterlife nous voulions un morceau symphonique comme Ad Astra sur Breathe In Life. Ça aurait été trop cliché de la mettre au début nous l'avons donc positionné plus loin dans la tracklist.

Quel matériel as-tu utilisé sur Phantom ? Tu cherches encore à le faire évoluer ou tu as trouvé fait les bons choix ?
V. H. : J'utilise toujours ma bonne vieille Schecter en DI. J'ai par contre beaucoup travaillé mon son live. J'ai changé de micro, je suis passé sur des Alumitones Deathbar de Lace pick ups, j'ai ensuite changé ma Sansamp contre une Darkglass B7K et surtout je couple le tout avec une tête d'ampli Terror Bass. Je précise que je suis endorsé Schecter/Orange/Lace. Cela a réellement boosté mon son live, qui garde ses graves avec une belle disto, un son pourtant bien défini mais surtout une patate monstrueuse.

Betraying The Martyrs continue d'évoluer un cran en dessous en France qu'aux Etats-Unis. Tu penses que c'est irrémédiable ?
V. H. : Ce n'est pas qu'aux Etats Unis. Betraying The Martyrs est je pense plus gros en Europe mais la France reste en dessous. Nous avons peu tourné au final en France, pour cinq dates en Angleterre, sept dates en Allemagne sur une tournée européenne il y aura une date à Paris, voire une date à Lyon si on a de la chance. On fait notre maximum pour faire plus de dates en France. Sur notre prochaine tournée en tête d'affiche nous ferons Paris/Lyon et Angoulême et récemment nous avons fait Montpellier, Nice, Colmar, Bresse. Nous sommes nous même déçus de ne pas tourner plus en France et c'est quelque chose auquel nous allons remédier dès 2015.

Vous allez bientôt jouer à Paris à La Maroquinerie. Qu'attends-tu de cette date ?
V. H. : On compte proposer un show spécial sur tout cette tournée avec des lights programmées, et une set list qui fait vraiment maousse. Comme je l'ai dit nous allons faire trois dates en France : Paris, Lyon, Angoulême et on veut que cela soit les meilleures dates de la tournée et que les autres groupes repartent avec des étoiles dans les yeux en pensant à la France.

Betraying The Martyrs – Phantom
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