Quel a été le point de départ de
One Of Us Is The Killer ?
Ben Weinman : Nous ne pensons jamais trop au moment de faire un nouveau disque. Nous préférons nous y mettre tout de suite. Nous n'avons jamais un concept ou une idée à décliner. Il nous faut avant tout un début musical qui donne le ton : un beat trouvé dans le tour-bus, une mélodie de piano, un riff... One Of Us Is The Killer est né il y a trois ans avec un drumbeat tout bête que j'avais programmé. Je l'ai joué à fond dans notre stéréo pendant que mes potes dormaient et tout le groupe me disait : « Ta gueule, bordel ! » En enregistrant le disque, j'ai dit à Greg : « Tu vois cette partie dont tu viens de chanter le couplet ? Eh bien c'est celle qui t'a réveillé dans le tourbus ! » (rires).
De quelle chanson s'agit-il ?
B. W. : Je ne sais plus car j'avais mes propres titres de morceaux. Ils changent une fois que Greg a mis ses textes par dessus. Son titre de travail était « Never Ending Story », en tout cas.
Y a-t-il un « leader » dans l'écriture au sein du groupe ?
B. W. : Pas vraiment. Je suis plutôt une caution pour les autres : je m'assure qu'ils restent dans la lignée de ce que The Dillinger Escape Plan est supposé faire. Nous habitons tous dans des états différents. Il est à six heures de vol de chez moi. Je suis sûr que tu es plus proche de chez moi que lui (rires). Liam est à deux heures. Je commence souvent tout seul ou en jammant avec notre batteur. 50% d'idées pré-écrites et 50% de jams. Nous avons tous pris l'habitude de travailler à distance. Ça marche assez bien en fait.
Il faut dire que tu n'es plus obligé de faire comme aux débuts du groupe et d'envoyer un 4-pistes par la poste...
B. W. : (rires) Comment tu sais ça ?! C'est clair que Dropbox est mon ami. Greg était le spécialiste des envois des 4-pistes. Nous avons eu quelques échanges comme ça l'année où il a rejoint le groupe.
Comme d'habitude, The Dillinger Escape Plan signe avec
One Of Us Is The Killer un album dans la lignée de ses précédentes réalisations. Il est toujours aussi difficile, à part en prêtant attention à la production et au traitement sonore, de différencier les nouvelles compositions des anciennes... Le groupe semble rajouter des chapitres à une même histoire. Est-ce aussi ton sentiment ?
B. W. : Oui. Je n'ai jamais considéré notre discographie comme une succession d'albums. Ils font partie d'un tout. Chaque nouvel album rend les choses encore plus denses. Nous n'essayons jamais de « faire mieux » que l'album précédent. En tout cas, il y a des choses nouvelles dans nos vies qui rendent les nuances de chaque album différentes. J'écoute pas mal de metal, de hardcore et de trucs ambiants. Ça s'entend.
T'imagines-tu faire un album complètement différent sous le nom de The Dillinger Escape Plan ?
B. W. : Il y a un « vocabulaire » propre à The Dillinger Escape Plan. C'est d'ailleurs à cause de cela que tous les albums sont si cohérents les uns avec les autres. Nous avons notre propre langue. Cela se ressent notamment quand un nouveau membre arrive. Les batteurs, particulièrement. Une fois que le nouveau batteur a appris les vieux morceaux, il devient bilingue et comprend parfaitement notre démarche. Alors, il peut apprendre à composer avec nous car il y a plein de gimmicks à connaître qui nous démarquent des autres groupes. Tu devrais venir nous voir jammer un jour, nous parlons tous en bruitages robotiques et nous nous comprenons (rires). C'est sûrement flippant de l'extérieur.
Te sens-tu parfois prisonnier de ce langage que tu as créé ?
B. W. : Non. Au départ, The Dillinger Escape Plan n'était pas fait pour être connu. Ce n'était même pas le souhait des membres d'origine. Nous avions tous abandonné l'idée d'être musiciens professionnels car même nos amis n'aimaient pas notre musique. A titre personnel, j'ai eu un diplôme de psychologie et j'ai commencé des études de commerce tout en continuant le groupe. Donc depuis le départ, j'utilise The Dillinger Escape Plan comme un moyen d'exprimer en toute honnêteté mes envies musicales. J'étais très énervé, car plein de groupes cartonnaient et disaient qu'ils innovaient alors qu'ils sonnaient exactement comme tous les autres. Je connaissais déjà tous les trucs « extrêmes » alors, forcément, leur impact n'était pas pareil qu'auprès du grand public. Nous voulions réveiller les mecs qui avaient connu l'impact initial du metal, mais qui s'étaient endormis par la suite. Les gens ne savaient pas trop s'ils aimaient The Dillinger Escape Plan au départ, mais nous avions leur attention. Depuis, nous nous efforçons de maintenir ces gens éveillés !
Vous avez créé votre label il y a quelques temps déjà. Était-ce la bonne solution ?
B. W. : Oui. On peut tenter de nouveaux trucs sans systématiquement devoir penser à ce que dira la maison de disques. On a créé le label pour s'offrir de la liberté et c'est exactement ce qu'il nous apporte.
Physiquement, le groupe et toi en particulier êtes très « généreux » dans l'effort. N'as-tu pas peur pour ta santé ?
B. W. : Si, mais je n'y pense pas. D'autres musiciens dans le groupe ont connu des soucis importants de santé et c'est une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Mais je ne sais littéralement pas m'exprimer autrement. Je dois sauter dans tous les sens car c'est ce qui me vient naturellement. J'avais déjà eu des conversations surréalistes avec des docteurs qui en consultant les résultats de mes examens pensaient que j'étais un cascadeur ou un sportif de l'extrême. Eh bien, non, je suis juste le guitariste de The Dillinger Escape Plan (rires) ! J'espère qu'à l'avenir je serai épargné par les ennuis physiques mais en aucun cas je ne vais changer mon attitude pour les éviter !
Ben Weinman : Nous ne pensons jamais trop au moment de faire un nouveau disque. Nous préférons nous y mettre tout de suite. Nous n'avons jamais un concept ou une idée à décliner. Il nous faut avant tout un début musical qui donne le ton : un beat trouvé dans le tour-bus, une mélodie de piano, un riff... One Of Us Is The Killer est né il y a trois ans avec un drumbeat tout bête que j'avais programmé. Je l'ai joué à fond dans notre stéréo pendant que mes potes dormaient et tout le groupe me disait : « Ta gueule, bordel ! » En enregistrant le disque, j'ai dit à Greg : « Tu vois cette partie dont tu viens de chanter le couplet ? Eh bien c'est celle qui t'a réveillé dans le tourbus ! » (rires).
De quelle chanson s'agit-il ?
B. W. : Je ne sais plus car j'avais mes propres titres de morceaux. Ils changent une fois que Greg a mis ses textes par dessus. Son titre de travail était « Never Ending Story », en tout cas.
Y a-t-il un « leader » dans l'écriture au sein du groupe ?
B. W. : Pas vraiment. Je suis plutôt une caution pour les autres : je m'assure qu'ils restent dans la lignée de ce que The Dillinger Escape Plan est supposé faire. Nous habitons tous dans des états différents. Il est à six heures de vol de chez moi. Je suis sûr que tu es plus proche de chez moi que lui (rires). Liam est à deux heures. Je commence souvent tout seul ou en jammant avec notre batteur. 50% d'idées pré-écrites et 50% de jams. Nous avons tous pris l'habitude de travailler à distance. Ça marche assez bien en fait.
Il faut dire que tu n'es plus obligé de faire comme aux débuts du groupe et d'envoyer un 4-pistes par la poste...
B. W. : (rires) Comment tu sais ça ?! C'est clair que Dropbox est mon ami. Greg était le spécialiste des envois des 4-pistes. Nous avons eu quelques échanges comme ça l'année où il a rejoint le groupe.
B. W. : Oui. Je n'ai jamais considéré notre discographie comme une succession d'albums. Ils font partie d'un tout. Chaque nouvel album rend les choses encore plus denses. Nous n'essayons jamais de « faire mieux » que l'album précédent. En tout cas, il y a des choses nouvelles dans nos vies qui rendent les nuances de chaque album différentes. J'écoute pas mal de metal, de hardcore et de trucs ambiants. Ça s'entend.
T'imagines-tu faire un album complètement différent sous le nom de The Dillinger Escape Plan ?
B. W. : Il y a un « vocabulaire » propre à The Dillinger Escape Plan. C'est d'ailleurs à cause de cela que tous les albums sont si cohérents les uns avec les autres. Nous avons notre propre langue. Cela se ressent notamment quand un nouveau membre arrive. Les batteurs, particulièrement. Une fois que le nouveau batteur a appris les vieux morceaux, il devient bilingue et comprend parfaitement notre démarche. Alors, il peut apprendre à composer avec nous car il y a plein de gimmicks à connaître qui nous démarquent des autres groupes. Tu devrais venir nous voir jammer un jour, nous parlons tous en bruitages robotiques et nous nous comprenons (rires). C'est sûrement flippant de l'extérieur.
Te sens-tu parfois prisonnier de ce langage que tu as créé ?
B. W. : Non. Au départ, The Dillinger Escape Plan n'était pas fait pour être connu. Ce n'était même pas le souhait des membres d'origine. Nous avions tous abandonné l'idée d'être musiciens professionnels car même nos amis n'aimaient pas notre musique. A titre personnel, j'ai eu un diplôme de psychologie et j'ai commencé des études de commerce tout en continuant le groupe. Donc depuis le départ, j'utilise The Dillinger Escape Plan comme un moyen d'exprimer en toute honnêteté mes envies musicales. J'étais très énervé, car plein de groupes cartonnaient et disaient qu'ils innovaient alors qu'ils sonnaient exactement comme tous les autres. Je connaissais déjà tous les trucs « extrêmes » alors, forcément, leur impact n'était pas pareil qu'auprès du grand public. Nous voulions réveiller les mecs qui avaient connu l'impact initial du metal, mais qui s'étaient endormis par la suite. Les gens ne savaient pas trop s'ils aimaient The Dillinger Escape Plan au départ, mais nous avions leur attention. Depuis, nous nous efforçons de maintenir ces gens éveillés !
Vous avez créé votre label il y a quelques temps déjà. Était-ce la bonne solution ?
B. W. : Oui. On peut tenter de nouveaux trucs sans systématiquement devoir penser à ce que dira la maison de disques. On a créé le label pour s'offrir de la liberté et c'est exactement ce qu'il nous apporte.
Physiquement, le groupe et toi en particulier êtes très « généreux » dans l'effort. N'as-tu pas peur pour ta santé ?
B. W. : Si, mais je n'y pense pas. D'autres musiciens dans le groupe ont connu des soucis importants de santé et c'est une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Mais je ne sais littéralement pas m'exprimer autrement. Je dois sauter dans tous les sens car c'est ce qui me vient naturellement. J'avais déjà eu des conversations surréalistes avec des docteurs qui en consultant les résultats de mes examens pensaient que j'étais un cascadeur ou un sportif de l'extrême. Eh bien, non, je suis juste le guitariste de The Dillinger Escape Plan (rires) ! J'espère qu'à l'avenir je serai épargné par les ennuis physiques mais en aucun cas je ne vais changer mon attitude pour les éviter !
The Dillinger Escape Plan – One Of Us Is The Killer
Sumerian Records
www.dillingerescapeplan.org