Alive Inc., sur les traces du hard rock français

Publié le 07/07/2010 par la redaction
Hard rock, fun et technique : voilà des qualificatifs que l’on donne rarement à des disques des années 2000, surtout français. Pourtant, avec Alive Inc., il va falloir se faire à cette idée. Le groupe, auteur d’un sympathique 669, compte bien changer les mentalités avec sa musique libre et fraîche. Nous avions rendez-vous avec Tyler, chanteur et guitariste du trio, pour en savoir un peu plus sur ses ambitions et sa vision.
Pour commencer, un mot sur la tournée française que vous avez effectuée avec Freak Kitchen. Qu'en retiens-tu ?
Tyler : C’était tout simplement énorme ! L’accueil du public a été fantastique et notre merchandising a été dévalisé. Cette tournée a été pour nous très enrichissante à tous points de vue. Cela nous a permis de découvrir de nouvelles scènes, de nouvelles villes et nous a permis de réaliser ce qu’est une tournée d’une semaine non stop, avec sept concerts d’affilée à travers toute la France. Nous avons également beaucoup appris en regardant les Freak Kitchen sur scène tous les soirs. Ce sont de grands professionnels et en plus des personnes vraiment cools et super abordables.

Que penses-tu du jeu de Matthias Eklundh et de ses prestations scéniques ? Quelque chose t'a-t-il marqué en particulier ?
Tyler : Ce mec est hallucinant ! Je suis fan de sa musique depuis plus de dix ans. Il a un jeu de guitare et un toucher vraiment particulier et reconnaissable entre mille, ce qui est la marque des grands musiciens. Sur scène, j’ai été vraiment impressionné par sa décontraction naturelle. Matthias est capable de te sortir un plan d’un autre monde tout en se grattant le nez (rires) !

669 n'est pas votre 669ème album (rires) mais bien le second. Pourquoi ce titre ?

Tyler : Nous faisons ici référence au chiffre 666, chiffre du diable, mais d’une manière un peu plus mystérieuse afin de soulever des interrogations. Les textes de l’album et la pochette évoquent l’opposition entre le bien et le mal. Ce dos, à la fois sensuel et repoussant à cause des griffes, incarne cette dualité et cette contradiction de façon assez subtile. Autour de cette image, une histoire s’est construite, et nous l’avons développée à travers les photos du livret.

Généralement un morceau d'Alive Inc. se fait remarquer par son refrain. Est-ce souvent par là que vous vient l'idée d'une chanson ?

Tyler : C’est en effet l’un des points de départ de ma façon de composer. Pour moi une bonne chanson, tu peux la jouer seul avec une guitare acoustique, autant te dire que sans bonne mélodie ça serait vite ennuyeux ! Je compose entièrement les morceaux de mon coté, en allant le plus loin possible dans la recherche des riffs et des mélodies. Ensuite, j'allume mon ordinateur et là je maquette les arrangements basse/batterie/guitare/voix que je fais passer à Ian et Dusk pour qu'ils bossent et développent leurs propres parties avec leur approche d'instrumentistes. Enfin on se voit en répétition et on essaie de rendre tout ça énorme avec la puissance du son en développant les arrangements définitifs.

Sur « Electric Thoughts » tu donnes dans un style plus typé guitar hero. Cela constitue une belle diversification pour le disque. Peut-on imaginer à l'avenir davantage de ce style ? Pour un side project, peut être... ?
Tyler : J’ai en fait commencé par sortir un EP instrumental en solo. Même si j’ai débuté par les classiques, Hendrix, Clapton et Santana, j’ai énormément été influencé par toute la vague de shredders des années 80/90 à savoir : Malmsteen, Friedman, Gilbert, Kotzen, Vaï, Satriani, etc. C’est donc tout naturellement que nous avons inclus un morceau instrumental dans nos deux albums afin de rendre hommage à tous ces génies de la six cordes. Néanmoins, je trouve ce style de musique trop limité pour faire passer toutes les émotions que je ressens, je ne pense donc pas faire un disque entièrement instrumental un jour…

Comment analyserais-tu ton jeu de guitare sur l'album ainsi que son évolution entre les deux disques d'Alive Inc. ?
Tyler : Il n’a pas vraiment évolué mais plutôt mûri. J’aborde toujours la construction de mes parties de guitare de manière à ce qu’elles servent la musique et l’intérêt de la chanson. Les solos, même s’ils comportent des parties rapides, sont toujours inscrits dans une structure mélodique élaborée.

L'album contient une reprise de Tears For Fears, le gros tube “Sowing The Seeds Of Love”. Tu es fan du groupe, de la chanson, de l'époque ou de tout cela à la fois ?
Tyler : Tout cela à la fois, c’est clair ! L’album des Tears For Fears qui contient cette chanson est un bijou. On peut également citer dans cet album, le morceau « Woman In Chains » qui dure plus de six minutes et qui est une véritable démonstration du talent d’arrangeur et de compositeur du leader du groupe, Roland Orzabal. L’idée de reprendre « Sowing The Seeds Of Love » date de plusieurs années et cela a été un véritable challenge de l’adapter au style rock/metal de Alive Inc.

Tears For Fears passait souvent à la radio. Les groupes de metal, eux, ne passent plus trop à la radio... Pourtant certains le mériteraient. Lesquels selon toi ?

Tyler : Je regrette infiniment que ce style de musique soit si peu représenté sur les ondes françaises. On pourrait citer Dream Theater, Avenged Sevenfold, Korn, Bullet For My Valentine et bien d’autres encore. Pour les français, je suis un grand fan de Guillaume Bideau, chanteur de One Way Mirror, qui sévit également au sein de Mnemic. Ce mec est un gros tueur et est un exemple vocal pour moi !

Quels sont tes albums de chevet en dehors du hard rock / heavy metal ?
Tyler : Beaucoup d’artistes de tous horizons musicaux m’ont beaucoup marqué… Pour n’en citer que quelques-uns, je dirais: « Abbey Road » des Beatles, « Inner Secrets » de Carlos Santana, « Fragile » de Yes et « Eye Of The Beholder » de Chick Corea.

Quels sont pour toi les guitaristes actuels qui apportent vraiment quelque chose en termes de style ou de jeu ?
Tyler : J’adore Synyster Gates des Avenged Sevenfold qui a vraiment un style très efficace ! Bien entendu Matthias Eklundh pour son originalité et sa folie mais aussi Derek Trucks qui est, je pense, le meilleur joueur de slide contemporain !

Merci à toi pour le temps que tu nous as accordé !
Je te remercie infiniment pour cette interview et je remercie également tous les médias qui soutiennent la scène Rock/Metal en France ainsi que tous les gens qui se déplacent aux concerts. Keep on rockin’ my friends !

Brennus
www.aliveinc.net