Passé la cinquantaine, en guitares comme en bougies a souffler, je ne conserve désormais que les rares guitares qui « me dressent les poils » (je parle vibration, mojo, émotion… rien de rationnel et du pur subjectif donc).
Beaucoup sont parties donc et je pensais avoir largement de quoi voir venir pour mes vieux jours avec celles qui ne me quitteront plus.
Et puis vous connaissez peut être cette maladie de continuer à essayer des guitares…
À l’occasion d’un voyage en Hollande, j’ai pu jouer cette Strat de la série Artisan du CS.
Une claque alors que je pensais vraiment avoir fait le tour des strats hors concours.
La sensualité des P90 se pilote aux potards (volume et tonalité) pour une palette incroyablement large en conservant le diapason donc l’attaque et le twang Fender.
Un poids plume avec une table à se damner, un acajou qui sied parfaitement à une californienne nonobstant la sacro-sainte « tradition ».
L’alchimie de la lutherie thinline et du set de micro est vraiment incroyable avec des harmoniques comme épaissies. Difficile à retranscrire en mots mais ça sonne chaud tout en restant parfaitement défini, riche et claquant. Du cristallin au plus charnu en restant toujours précis et « fendérien ». Bluffant.
Alors bien sûr, les goûts et les couleurs ne se discutent pas et le sempiternel débat sur les tarifs pratiqués par le CS restera stérile tant tous les arguments peuvent s’entendre.
En tout cas, en ne retenant que comme seul critère mes oreilles, mes yeux pour la lutherie et mes doigts pour le feeling procuré, j’ai succombé à la tentation alors que je me pensais délivré du mal :-)
Désolé de ce 1er message un chouilla verbieux mais je ne peux que vous conseiller d’essayer une strat thinline si vous en avez l’occasion (à commencer par la Eric Johnson, superbe instrument) ou un diapason Fender avec des P90 (la Noventa est une bonne base pour se faire une idée, la Music Man Albert Lee une tuerie pour comprendre le potentiel de cette config)
Ça sort des sentiers (re)battus mais ça apporte, ça complète pour être plus précis, ce qu’on peut aimer du chef d’œuvre de Monsieur Léo il y a quasiment 7 décennies (pour boucler la boucle, totalement irrationnel et subjectif)
Musicalement
Dual P90