Deux grands bassistes à Liverpool. Au moins. Et deux choses l'une.
L'un, on le connaît. PMC, le guitariste / mélodiste contrarié avec sa polyphonie de lignes tour à tour suaves, rugueuses, chantantes. Et ses syncopes, ses contretemps, ses silences ...
Lesquels étaient bien à la hauteur d'un autre grand dialogue groove de ce temps, celui de George Porter et de Joseph "Zig / Zigaboo" Modeliste : Cocaine runnin' around my brain, pour parodier un autre escogriffe, Dillinger.
Bref, bref, rebref.
Le même, PMC, Macca le pas fier, tout seul, sur scène, devant le rideau rouge baissé, avec une D 28, envoyant comme ça, ni une ni deux, le "Blackbird". Même pas mal !
Ah oui, je m'égare ; en même temps c'est dimanche, le jour du seigneur.
Donc oui, l'autre grand bassiste du Merseyside ?
Johnny "Gus" Gustafson. La clé de Fa des Big Three et des Merseybeats. Plus tard, l'assureur tous risques de Roxy Music. Par exemple, la patrouille à quatre cordes qui rôde sur "Love is a drug" ! Oh, gosh !
Gus est mort le 11 septembre 2014. Tour jumelle à lui tout seul. Il avait 72 ans, je crois.
Maintenant, Ringo ? Grand batteur ?
Écoutez, par exemple, ne serait-ce que la grosse caisse sur "All I've got to do" (1963).
Et le groove sur "Ticket to ride" (1965), c'est pas un tambour plastique de chez Bontempi / Joué Club, non plus.
Puis, en 1966, le garçon-coiffeur s'offre un petit 45 tours : face A ? "Paperback writer". Rien que ça !
Et Face B ?? Un des plus beaux beats de l'histoire, "Rain".
Enfin, les deux autres ?
Le p´tit Georgie ? D'un mot : Hors d'âge.
Et le fils à sa tante qu'avait pas d'maman ?
Une élégie, Funeral Blues de Wystan Hugh Auden, pourrait lui convenir : "Stop all the clocks, cut off the telephone, / Prevent the dog from barking with a juicy bone..."
Allez on va la jouer courte :
Ite missa est.
Ouais, c'est dimanche . Jour de promotion sur les hommages. Y' en aura pas pour tout le monde.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.