gatestoavalon a écrit :
On va dire qu'il a sa conception propre de ce qui est de défendre de pauvres gens. Et c'est sûrement plus facile de dormir en pensant qu'on a fait de bonnes choses et qu'on est ”quelqu'un de bien” ...
Je me demande vraiment ce que faisaient les AS quand tu étais là, car visiblement tu leur faisais tout le travail... Jusqu'à aider à porter les commissions des femmes célibataires avec enfants dans la hess (pas les autres hein, faut pas pousser hein, ils méritent pas...)?
Je ne dis qu'une infime partie de mon travail! En effet, comme chacun d'entre nous j'ai un coeur et mon métier n'était pas toujours facile à exercer. Les véritables cas sociaux m'empêchaient parfois de dormir et j'ai adressé un long courrier à l'Assemblée Nationale pour signaler certaines mesures injustes qui mettaient les locataires en difficulté.
A cette époque, le locataire qui avait un retard de loyer resté impayé après une lettre de rappel, voyait son dossier examiné en Commission SDAPL. Celle-ci, systématiquement, adressait un courrier au débiteur l'informant qu'à défaut de régularisation, son APL serait suspendue.
Quelques mois après, ce locataire qui avait un loyer résiduel de 50 à 100 euros après déduction de son APL, se voyait réclamer un loyer total de 450 à 500 euros, qu'il ne pouvait pas payer compte tenu de ses ressources. Une année après, sa dette s'élevait entre 4 500 et 5 000 euros, et, compte tenu de l'importance de la dette il se retrouvait en procédure d'expulsion.
J'ai donc dénoncé que la suspension de l'APL ne faisait qu'aggraver sa dette locative qu'il lui était impossible de régler dans son intégralité pour obtenir le rétablissement de son APL avec effet rétroactif.
J'ai expliqué à nos députés que ce locataire serait expulsé pour une dette majorée par les textes en vigueur. En toute logique il ne devait pas entre 4 500 à 5 000 euros, mais 500 à 1 000 euros s'il avait perçu régulièrement son APL.
J'ai bien précisé qu'il était pratiquement impossible de régler une somme aussi importante pour un ménage modeste, mais, par contre, une dette de 500 à 1 000 euros peut faire l'objet d'un secours Aparl ou Fsl, ou d'une aide de la CAF.
J'ai reçu des appels de députés qui demandaient des précisions ainsi que de leurs attachés parlementaires, j'ai appris que mon courrier faisait l'objet d'une étude en Commission de l'Assemblée Nationale, et que celle-ci allait présenter une requête nationale.
Une année après mon courrier, une loi était votée par l'Assemblée Nationale, l'Apl ne serait plus suspendue en cas d'impayé. Les expulsions fort nombreuses auparavant ont fortement diminuées depuis cette loi.
Je n'en tire aucune gloire, juste une satisfaction d'avoir réussi à humaniser les débiteurs vis à vis de nos élus, ces locataires étaient victimes d'une réelle injustice. Les textes d'hier enfonçaient les gens, ceux d'aujourd'hui leurs donnent la chance de pouvoir s'en sortir, et d'éviter ainsi la mesure extrême qu'est l'expulsion de toute une famille.