Toto - Toto XIV

Publié le 25/03/2015 par Nicolas Didier Barriac
On résume souvent la carrière de Toto au pédigrée de ses membres dans le monde des musiciens de session et à ses énormes hits. Pourtant il y a bien plus derrière le groupe américain. De mauvais albums, pour commencer, distillés de temps à autre entre 1984 et 2002. Comme Forrest Gump devant sa boite de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber lorsqu'on donne sa chance à une nouvelle galette des auteurs de Hold The Line. En 2006, Falling In Between faisait partie des bons crus mais, depuis, le groupe a splitté puis s'est reformé autour de Joseph Williams, Steve Lukather a arrêté la drogue, David Paich a travaillé sur la musique des Jeux Olympiques de Pékin, David Hungate, le bassiste des débuts, est revenu, Steve Porcaro aussi... Bref, c'est un tout nouveau Toto devant nous, fort de presque 40 ans d'expérience, prêt à prouver qu'il encore l'envie de bien faire.

Le riff d'ouverture de Toto XIV ne laisse planer aucun doute : la formation californienne sait toujours fusionner mélodies accrocheuses et influences progressives. Même derrière l'idée la plus simple transpire une excellence technique. Toto n'a pas l'habitude de sur-jouer. Au lieu de cela, le groupe préfère une approche plus intelligente visant à soigner les arrangements. Burn et Unknown Soldier sont de parfaites illustrations. Burn commence sur la mélodie la plus marquante de l'album, enchaîne sur des couplets empreints d'émotion avant d'éclater sur un refrain libératoire. Unknown Solider en mode unplugged est assez dépouillé pourtant son dynamisme étonne. Le sujet des paroles renforce notre implication et n'est pas étranger au succès. En fin de disque, Great Expectations est l'exemple le plus criant de morceau non linéaire. Luke en fait des caisses mais l'ensemble est trop décousu pour remporter autant l'adhésion que les deux autres titres.

A côté de cela, l'album n'hésite pas à proposer du rock plus direct comme sur le single Orphan. Ce n'est pas très subtil mais que c'est efficace ! Cette chanson est celle qu'on imagine le plus facilement sur scène à côté des Rosanna, Africa, Hold The Line et autres Home Of The Brave. Running Out Of Time, avec son ouverture digne d'un écran de transition sur un jeu vidéo sportif des années 2000, est doté d'un refrain fédérateur bien que le reste soit extrêmement quelconque.

Néanmoins, à côté de ces rockers, l'ambiance générale de Toto XIV est assez feutrée. L'énergie brute n'a pas été privilégiée. The Little Things, sirupeuse ballade, semble écrite pour une starlette pop venue de The Voice. Il est assez inconfortable d'écouter une groupe aussi respectable que Toto jouer une chanson aussi bête et énervante que celle-ci. Malgré son côté aérien et une interprétation vocale correcte, elle n'atteint pas sa cible. Perdue dans le tracklisting entre le sérieux Unknown Soldier et le jazzy Chinatown, elle relève du hors sujet complet et nous fait regretter que l'album ait 11 pistes plutôt que 10...


Les amateurs de ballades s'orienteront donc vers All The Tears That Shine, du Toto classique avec les claviers rétros, les discrètes percussions, l'alternance vocale Paich / Lukather et le joli refrain émancipé. 21st Century Blues semble lui tout droit issu des récentes errances solo de Steve Lukather et, malgré sa qualité de finition, il n'y a finalement pas grand chose à se mettre sous la dent. En 2015, Toto n'est plus le groupe aussi excitant qu'au début des années 80. Joseph Williams n'est sûrement pas le meilleur frontman sur lequel il a pu compter. Toutefois, Toto XIV assure bien plus que le service minimum. Plus qu'une surprise charmante, c'est un rappel des forces des Américains dont la tournée à venir sera suivie avec beaucoup d'attention.
 

Line-up :
Joseph Williams (chant)
Steve Lukather (guitare+chant)
David Paich (claviers+chant)
Steve Porcaro (claviers+chant)
David Hungate (basse)
Keith Carlock (batterie)

Discographie :
Toto (1978)
Hydra (1979)
Turn Back (1981)
Toto IV (1982)
Isolation (1984)
Fahrenheit (1986)
The Seventh One (1988)
Kingdom of Desire (1992)
Tambu (1995)
Mindfields (1999)
Through the Looking Glass (2002)
Falling in Between (2006)
Toto XIV (2015)

Tracklist de Toto XIV (en gras les morceaux essentiels) :
1. Running Out of Time
2. Burn
3. Holy War
4. 21st Century Blues
5. Orphan
6. Unknown Soldier
7. The Little Things
8. Chinatown
9. All The Tears That Shine
10. Fortune
11. Great Expectations


Toto – Toto XIV
Frontiers
www.totoofficial.com

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Commentaires

# Publié par SMYP le 07/04/2015 à 17:13
Vous avez tout dits...c'est une critique ! donc subjectif, comment juger une critique si ce n'est de facon subjective ? en parlant de " les rythmes, les contrepoints, les polyphonies, les harmonies" branlette !

de plus l'argument " Avez vous enregistré, participé, écrit, produit ou vendu des millions d'album?? " est totalement stupide. Est-il vraiment nécessaire de vous expliquer qu'on as le droit de critiquer sans avoir réaliser la meme chose, oui je m'entends régulièrement critiquer AC/DC pour leur redondance.

De plus l'auteur de cette critique n'incite en rien à valider ses gouts, je ne voit pas pourquoi vous dites ca.

Bref je ne connais pas TOTO, mais cette article m'a donné envie d'écouter, de me faire mon avis sur ce groupe, pas votre commentaire, c'est peu etre ca la différence entre un critique et un fan lambda.
# Publié par Orient Blue le 04/04/2015 à 16:51
Article vraiment pitoyable!! J'en suis attristé...

Que l'on aime pas TOTO c'est une chose(et je respecte cela), mais n'incitez pas les lecteurs du site à approuver et valider vos gouts et ce que peuvent entendre vos petites oreilles.
Qui êtes vous pour juger du talent de ce groupe? Ou même de n'importe quels autres groupes d'ailleurs? Avez vous enregistré, participé, écrit, produit ou vendu des millions d'album??
Etes vous médaillé du conservatoire, ou autre grande école, qui disséquez chaque mesure en expliquant les lignes mélodiques utilisés, les rythmes, les contrepoints, les polyphonies, les harmonies... Non, vous dites juste "moi j'aime ça et ce que j'aime pas c'est nul..." Vous ne savez même pas de quoi vous parlez, et vous donnez votre avis, c'est triste.

Vous faites parti de ces nombreuses personnes qui suivent le courant des tendances actuelle,même si n'y comprenez rien, et de ce fait pensez avoir toujours raison vous que tout le monde pense comme vous. (Je suppose que vous êtes aptes à dire quel est le plus grand guitariste de tout les temps ou autres débilitées du genre...) Si demain TOTO redevient à la mode, vous serez surement le premier à faire leur éloge, pff...

Je me demande quelle est votre intérêt d'écrire n'importe quoi , et dans quel but vous affirmez de telles inepties... Surement de la jalousie de ne pas être un musicien...
Vous cherchez du travail chez Ruquier??


"Les critiques sont des minables ratés et jaloux, on rêve tous de devenir musicien, pas critique..." Steve Lukather