The Flaming Lips à la Villette Sonique le 26 mai

Publié le 09/06/2013 par Nicolas Didier Barriac
Bien trop rare à Paris, The Flaming Lips est tout simplement un des meilleurs groupes à voir sur scène. Alors quand le festival de la Villette Sonique les programme, aux côtés de Unknown Mortal Orchestra, nous appelons notre copine Yoshimi pour une folle partie de covoiturage et nous nous rendons directement Porte de Pantin dans un lieu que Wayne Coyne décrira comme un « drôle d’ancien abattoir ». Un endroit plus qu’approprié pour accueillir les géniteurs du récent « The Terror ».

De la même manière que, dans un registre diamétralement opposé, Opeth peut présenter deux personnalités, une agressive et death, l’autre plus prog’ et sombre, The Flaming Lips, suivant les morceaux ou les albums, revêt un côté purement festif ou au contraire un aspect introverti et pesant. The Terror, sorti un mois plus tôt, donnait le la : Wayne Coyne et ses compères se trouvaient dans une phase plutôt dark et le set de Paris est en parfaite cohérence avec ce positionnement. Au lieu de se focaliser sur les hits (« She Don’t Use Jelly », « Yoshimi Battles The Pink Robots », « The Yeah Yeah Yeah Song », etc.), le gang de l’Oklahoma pioche les meilleurs extraits de sa dernière œuvre et les agrémente de morceaux de la même veine de son récent back catalogue.

Même les deux seuls gros « tubes » préservés sont ici complètement réinterprétés dans des versions low key où le public est censé soutenir le chanteur en reprenant les paroles en cœur. Mais les Parisiens sont totalement endormis et peinent à réellement rentrer dans le jeu du groupe. Pourtant, avec des titres comme « Race For The Prize » ou « Do You Realize?? », on pouvait s’attendre à plus de générosité de la part de fans qui n’ont pas vu leurs idoles depuis leur passage en première partie de Coldplay en 2009.

Faire beaucoup avec presque rien

Certains étaient peut-être déçus de la faiblesse vocale de Wayne Coyne, pourtant très fréquente en concert. Le frontman, malgré une angine traînante, a comme à son habitude tout donné, trônant au milieu d’une mise en scène grandiloquente à base de gadgets, costumes prêtés par les producteurs de Temps X, confettis et éclairages en tous genres. Visuellement, ce concert rappelle Pink Floyd et lorsqu’on rentre dans l’ambiance des chansons les plus trippantes (« Silver Trembling Hands », « Look...The Sun Is Rising » ou « One More Robot »), le voyage n’en est que plus agréable. Les Lips arrivent à faire beaucoup avec presque rien et bien que leurs trucs se répètent un peu trop fréquemment il est bien difficile de ne pas adhérer.

Vers la fin du set, nous avons droit à une reprise à plein volume de « Heroes » de David Bowie, dont la bonne humeur réveille légèrement l’assistance sur les coups de 23h30. En entendant ce morceau qui dénote avec le reste de la setlist, on se dit que quelques extraits plus faciles d’accès n’auraient pas été de trop. Néanmoins, ce concert aura permis de mettre en lumière des morceaux plus obscurs avant que le groupe ne reparte, à coup sûr, sur un chemin plus traditionnel où tous les accessoires scéniques habituels (balle géante, marionnettes, figurants déguisés, etc.) retrouveront leur place en même temps que tous les extraits majeurs.

Setlist

  1. Look...The Sun Is Rising
  2. The Terror
  3. The W.A.N.D.
  4. Virgo Self-Esteem Broadcast
  5. Silver Trembling Hands
  6. Try to Explain
  7. Race for the Prize
  8. Butterfly, How Long It Takes to Die
  9. One More Robot
  10. Sympathy 3000-21
  11. "Heroes" (reprise de David Bowie)
  12. Riding to Work in the Year 2025 (You’re Invisible Now)
  13. Turning Violent
  14. Do You Realize??
  15. All We Have Is Now
  16. Always There, In Our Hearts