Koritni : de Welcome To The Crossroads à Alive And Kicking

Les Australiens de Koritni ont leur nom gravé dans le marbre du milieu des rockeurs à poils durs. Le groupe a sorti son quatrième album « Welcome To The Crossroads » l'année dernière, toujours entre du stoner et AC/DC, et a livré un DVD live de son passage au Hellfest 2012, « Alive & Kicking », en janvier. Chronique croisée.

Koritni nous accueille dans Welcome To The Crossroads sur un riff au bottleneck bien senti. « Down At The Crossroads » marche aussi bien seul avec le disque qu'avec la foule du Hellfest 2012 sur le DVD live Alive & Kicking. Sur ce dernier, le groupe a choisi de commencer calmement avec « Sometimes ». Les guitares suintent la bière. Koritni enfonce des portes ouvertes mais le fait d'une manière suffisamment musclée pour qu'elle soit remarquable.

Les cinq musiciens, dont notre Français Manu Livertout à la guitare en live, sont à imaginer bouteille à la main en bronzette sous le grand soleil d'AC/DC, à côté de Bukowski et à deux pas de la vallée de Kyuss. La lourdeur est de mise dans leur musique, en fort contraste avec le chant plus aigu de Lex Koritni. Celui-ci est peut-être un peu trop démonstratif ou maniéré à côté des biceps de l'instrumentation. Une question de goût, sans aucun doute.

Pas de prise de tête, que du headbanguing

Les Australiens flirtent avec le rock FM, parfois habilement (« Party's Over »), parfois excessivement (« Lost For Words »). Le public du Hellfest envoie balader ce parallèle et reçoit avec virilité tout ce que le groupe sort de son groove. « Party's Over » embrase le public présent à Paris lors du passage du groupe en mars 2012. Cet autre concert du DVD live montre une tension plus vive qu'au festival de Clisson et son air... pur. La purée de Koritni s'étale sur 12 titres dans Welcome To The Crossroads et dure 45 minutes sur Alive & Kicking.

L'album se termine sur un « Take It Like a Man » à l'introduction folklorique, avant un retour au musclé aussi convaincant que le reste (mais dommage que le chant semble faire « ouin ouin » à ce moment-là). Koritni termine son DVD dans le studio de RTL2 en compagnie de Zégut par une reprise de « Beds Are Burning » en hommage à ses maîtres Midnight Oil, puis « Khe Sanh ». Ça cale. L'aura du groupe dans le monde a de quoi prendre de plus en plus d'importance dans le milieu et c'est mérité. Koritni ne se prend pas la tête mais celle des autres et la secoue.