Il faut dire que sa démonstration chez les Yardbirds ne passe pas inaperçue. Que ce soit aux côtés de Jimmy Page ou non, le jeune Beck pousse son instrument à la limite et se fait connaître en expérimentant notamment avec la distorsion et la fuzz box. Dès lors, tout le monde allait le copier. Bien que Beck ne reste qu’un an et demi au sein du groupe, la faute en particulier à des ennuis de santé, les Yardbirds sortiront durant ce laps de temps la majeure partie de leurs hits, prouvant l’importance qu’a pu avoir l’Anglais.
En 1968, il sort, avec Rod Stewart au chant, Ronnie Wood à la basse, Nicky Hopkins au piano, et Micky Waller à la batterie, le premier album du Jeff Beck Group, Truth. Beck-Ola suivra en 1969. Ces deux disques restent à ce jour deux des meilleures réalisations du blues rocker et tranchent assez nettement avec le diptyque suivant du groupe (Rough and Ready et Jeff Beck Group) composé avec un line-up entièrement relifté. Ce dernier ne tiendra guère plus longtemps que le premier et, en dépit d’une collaboration le temps d’un autre disque avec le bassiste Tim Bogert et le légendaire batteur Carmine Appice, Jeff Beck décide de donner une nouvelle impulsion à sa discographie en se lançant dans une carrière solo.
Certainement la période la plus créative et juteuse commercialement, l’ère de Blow By Blow et Wired sera marquée de la touche magique du producteur George Martin et de son AIR Studio. Il en résulte des albums encore plus aventureux et moins linéaires. La fusion devient « mainstream » et Frank Zappa finit le travail pour définitivement inscrire le courant dans la postérité. Les années suivantes sont un peu plus creuses en ce qui concerne la richesse de la production studio. Le guitariste se concentre avant tout sur la scène et cela lui réussit plutôt bien. Ceux qui ont pu assister au concert où un jam avec Clapton et Page eut lieu ne me contrediront pas…
Il faudra attendre 1985 pour que Jeff Beck fasse parler de lui pour un nouveau single avec sa reprise de « People Get Ready » (Curtis Mayfield). Durant la décennie suivante, il rejoindra des musiciens aussi variés que Terry Bozzio, Paul Rodgers, Kate Bush ou encore Roger Waters pour des collaborations très souvent mi-figue mi-raisin. Ses derniers albums solo, empreints d’un nouveau son électro rock, donnent davantage l’impression d’un artiste ramant pour rester à la page que d’un guitariste à la pointe de la tendance. Jeff Beck a sans doute trouvé d’autres motivations dans sa vie que la guitare. Mais nous, pauvres nostalgiques, attendons désespérément un retour aux sonorités d’antan. Performing This Week... Live At Ronnie Scott's Jazz Club envoie des signaux encourageants et devrait rassurer un de ses plus grands fans, le chanteur d’Iron Maiden, Bruce Dickinson, responsable des rééditions des indispensables Blow By Blow et Wired.
Discographie :
Truth (1968)
Beck-Ola (1969)
Rough and Ready (1971)
Jeff Beck Group (1972)
Beck Bogert & Appice (1973)
Live In Japan (1974)
Blow by Blow (1975)
Wired (1976)
Jeff Beck With the Jan Hammer Group Live (1977)
There and Back (1980)
Flash (1985)
Jeff Beck's Guitar Shop (1989)
Beckology Anthology (1991)
Frankie's House (1992)
Crazy Legs (1993)
Who Else ! (1999)
You Had It Coming (2001)
Jeff (2003)
Official Bootleg USA '06 (2007)
Performing This Week... Live At Ronnie Scott's Jazz Club (2008)
Jeff Beck – Performing This Week... Live At Ronnie Scott's Jazz Club
Deuce Music
www.jeffbeck.com