Arena a connu une longue période de stabilité entre 1998 et 2010. Désormais, le groupe chef de file du néo-prog’ renoue avec les problèmes de line-up. Mais, en draftant Kylan Amos, les anglais trouvent à la fois un bassiste, après le deuxième départ de l’excellent John Jowitt, et un illustrateur pour leurs artworks. Quand on œuvre depuis tant d’années pour une musique maintenant sur le point d’être oubliée, il convient de mettre la main à la pâte ! Le passionné Clive Nolan ne dira pas le contraire, lui l’homme de tous les sacrifices qui revient donc en 2015 avec un huitième album studio, toujours sur le fil du rasoir entre prog’ et hard rock.
On espérait que The Seventh Degree Of Separation ne soit qu’un disque de transition. Ce premier essai avec Paul Manzi en remplaçant de Rob Sowden manquait cruellement de panache. Les cinq membres semblaient à la recherche d’automatismes et aucune magie ne se dégageait de leurs interactions. Lorsqu’il s’agit d’Arena, cela est plutôt embêtant tant ce groupe n’a jamais compté sur la seule finesse de ses compositions pour plaire. The Unquiet Sky, dont le concept repose sur une nouvelle fantastique de M.R. James, revient à une écriture plus sobre en mettant intelligemment de côté les aspirations metal de son prédécesseur.
Un peu comme sur Pepper’s Ghost, on retrouve un chant expressif, parfois un peu trop appuyé et lyrique, qui relaie une musique aux fondations classiques. Soli de guitare déchaînés, claviers fantasques et sections rythmiques métronomiques sont les atouts de cette formation anglaise et elle compte bien le démontrer sur ces douze plages. The Demon Strikes, How Did It Come To This? ou The Bishop Of Lufford donnent une image juste de ce que sait faire Arena en 2015, fort de ses vingt années d’expérience.
Pourtant, c’est bien le morceau-titre qui surprend. Sorte de power ballad symphonique, elle il contient un solo fleuve et des ingrédients étonnants comme des chœurs grégoriens, transfuges de l’intermède qui le précède, Markings on a Parchment. Depuis que Clive Nolan travaille activement sur ses comédies musicales, il place dans sa musique, à la manière de Vanden Plas, des influences pimentées. Parfois, par exemple sur les couplets de Time Runs Out, on croit même entendre un extrait direct de ses réalisations.
Le dernier extrait, Traveler Beware, résume le meilleur d’un néo prog’ toujours si fortement dirigé par les préceptes de Fish et un rock musclé dopé par des rythmiques appuyées. Arena a retrouvé l’envie et, même si vocalement on perd pas mal de nuances depuis le départ de Sowden, il y a suffisamment de qualités ici pour voir l’avenir avec confiance. Reste toujours la même question après l’écoute d’un Arena, d’un Pendragon ou même d’un Spock’s Beard ou d’un Flower Kings dans un genre un peu différent : quelle est la place aujourd’hui pour une musique aussi datée qui se contente de doser des quantités minimes d’innovation dans ses galettes année après année ? Alors que leurs « cousins » Marillion continuent de débroussailler de nouveaux territoires avec une fougue toute juvénile, Arena vit un peu trop solidement sur ses acquis.
Line-up :
Clive Nolan (claviers)
Mick Pointer (batterie)
John Mitchell (guitare)
Paul Manzi (chant)
Kylan Amos (basse)
Discographie :
Songs from the Lion's Cage (1995)
Pride (1996)
The Visitor (1998)
Immortal? (2000)
Contagion (2003)
Pepper's Ghost (2005)
The Seventh Degree of Separation (2011)
The Unquiet Sky (2015)
Tracklist de The Unquiet Sky (en gras les morceaux essentiels) :
1. The Demon Strikes (5:37)
2. How Did it Come to This? (4:30)
3. The Bishop of Lufford (5:24)
4. Oblivious to the Night (2:47)
5. No Chance Encounter (4:30)
6. Markings on a Parchment (2:19)
7. The Unquiet Sky (5:29)
8. What Happened Before (4:55)
9. Time Runs Out (4:39)
10. Returning the Curse (3:48)
11. Unexpected Dawn (3:52)
12. Traveller Beware (7:40)
Arena - The Unquiet Sky
Verglas Music
- Forum pédales, effets, home-studio
- Donner sort l'Arena 2000, un multi-effets très complet 3
Écrire un commentaire