L'été 2017 aura vu le retour d'Adagio, groupe ultra prometteur au moment de ses débuts en 2001. Depuis, l'engouement s'est fortement dilué mais le talent de cette formation, et en particulier de son leader Stéphan Forté, ne s'est nullement érodé. Les Français ont connu depuis Archangels In Black quelques problèmes de management qui ont conduit à une mise en sommeil de leur activité. Mais avec un nouveau line-up où l'on retrouve Kelly Sundown Carpenter, ex-membre live et ex-Beyond Twilight entre autres, et un album ambitieux, Life, Adagio est prêt pour un nouveau départ.
Adagio n'a certainement pas revu à la baisse ses envies artistiques avec le temps. Portée par un Forté en état de grâce, la troupe accouche de son album le plus complexe et dense. Son contenu est si riche que parfois, à la manière de certains disques de prog' trop nombrilistes, l'auditeur suffoque. L'ouvreur en est l'exemple le plus frappant. Passage au mellotron, rythmiques djent à la Meshuggah, mélodies power metal, soli flirtant avec le néo-classique : Adagio veut trop bien faire en faisant trop. Les plans individuels sont somptueux mais, juxtaposés, ils ne fonctionnent pas complètement. On saluera toutefois la quasi absence de growls sur le disque, pourtant bien présents sur Archangels In Black, qui auraient encore alourdi le tout.
Heureusement, les morceaux suivants s'éparpillent nettement moins, même s'ils gagneraient tous à mieux définir leur ligne directrice et à restreindre leurs parties instrumentales. The Ladder, porté par un Carpenter exceptionnel, séduit grâce à des lignes vocales un peu faciles, certes, mais superbement exécutées. Depuis qu'il a perdu David Readman comme frontman, Adagio n'a jamais vraiment eu un bon "fit" avec ses chanteurs. Il trouve ici la personne parfaite, donnant comme Russell Allen chez Symphony X une caution vocale aux nombreuses élucubrations des guitares et des claviers. En fin de disque, Torn rappelle Jorn Lande au moment de délivrer un refrain imparable qui viendra rejoindre les hymnes pondus sur Sanctus Ignis et Underworld.
Nouveauté dans le line-up : la présence à temps plein d'une violoniste. Celle-ci accentue le caractère cinématographique de la musique (Subrahmanya, I'll Possess You…) tout en rajoutant des sonorités inhabituelles pour ce genre de metal. Mayline Gautié apporte un vrai plus à l'ensemble. Toutefois, côté composition on sent que son rôle est encore sous-exploité. Seul I'll Possess You donne à l'instrument une vraie place et le résultat interpelle. Les fans d'Underworld regretteront sans doute les aspirations néo-classiques et pourront rester de marbre devant des influences modernes quelquefois déroutantes. Pourtant, il me semble que cela était nécessaire pour qu'Adagio continue d'évoluer.
Si Forté tient enfin des musiciens dédiés à la cause, il pourra à présent faire vivre son groupe comme il le mérite. Plus ces six musiciens se côtoieront, plus leur musique se polira et se recentra sur ses qualités principales : des mélodies rutilantes au service d'une technique de premier ordre.
Discographie :
- Sanctus Ignis (2001)
- Underworld (2003)
- Dominate (2005)
- Archangels in Black (2009)
- Life (2017)
Tracklist de Life :
1. Life 9:13
2. The Ladder 6:23
3. Subrahmanya 6:54
4. The Grand Spring Voyage 5:58
5. Darkness Machine 5:41
6. I'll Possess You 5:46
7. Secluded Within Myself 5:46
8. Trippin' Away 5:52
9. Torn 4:36
(en gras les morceaux essentiels)
Adagio - Life
Zeta Nemesis Records
- Forum groupes/Artistes
- Album Life d'Adagio 2
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