Quelques mois après le chanteur de Nevermore c’est au tour de son guitariste de se plier à l’exercice de l’album solo. Si les gémissements de Warrel Dane étaient passés inaperçus pour les guitaristes, il n’en sera pas de même pour Zero Order Phase de Jeff Loomis. Un album instrumental riche en shred, mais également en jeux plus feutrés. Loomis nous prouve donc sa versatilité et son aisance démoniaques sur une galette qui nous fera attendre de pied ferme le prochain Nevermore, prévu pour l’année prochaine.

Quelques mois après le chanteur de Nevermore c’est au tour de son guitariste de se plier à l’exercice de l’album solo. Si les gémissements de Warrel Dane étaient passés inaperçus pour les guitaristes, il n’en sera pas de même pour Zero Order Phase de Jeff Loomis. Un album instrumental riche en shred, mais également en jeux plus feutrés. Loomis nous prouve donc sa versatilité et son aisance démoniaques sur une galette qui nous fera attendre de pied ferme le prochain Nevermore, prévu pour l’année prochaine.
Par Nicolas Didier Barriac

Comment se fait-il que toi et Warrel Dane ayez décidé de sortir vos albums solos respectifs à peu près au même moment ?
Jeff Loomis : J’avais envie de faire un album instrumental depuis longtemps. Avec la disponibilité que me laissait Nevermore, je pouvais enfin m’y mettre. De plus, comme Warrel a fait son truc, je devais saisir ma chance. Nous avons été constamment ensemble depuis dix ans et je crois qu’il est sain de parfois prendre un peu de temps pour soi dans un groupe. Alors que je réponds à cette interview, je suis également en train de travailler sur le nouvel album de Nevermore. Il va être très bon et je suis impatient de retrouver les autres membres pour aller bosser en studio.

Que t’es-tu permis sur Zero Order Phase que tu n’aurais pas pu faire sur un album de Nevermore ?
J. L. : Au sein de Nevermore j’ai généralement une liberté totale en termes d’écriture. Cela fut de même avec cet album instrumental. Je suis conscient d’avoir de la chance. Le vrai défi pour cet album était de faire en sorte que les titres restent intéressants pour l’auditeur. Quand il n’y a pas de chanteur, la guitare prend le rôle du vocaliste et c’est donc à moi de rendre la musique passionnante. Je pense que la seule différence entre cet album solo et mon travail avec Nevermore est qu’ici il se passe plus de choses au niveau de la guitare. Comme c’est mon projet donc je me suis dit que je pouvais me laisser aller à quelques démonstrations.

Quels éléments vont passionner les guitaristes sur le disque ?
J. L. : Le disque n’étant pas sorti à l’heure où nous parlons, j’ai du mal à savoir. J’espère qu’ils apprécieront la diversité musicale de l’album. Il y a beaucoup de textures sonores. De plus, les soli sont joués très différemment de Nevermore. Avec le groupe, la musique est tellement intense que je veux souvent jouer aussi vite que possible. Sur Zero Order Phase j’ai voulu laisser respirer les choses un peu plus et jouer la carte de l’émotion sur certains titres. Il y a pas mal d’improvisations sur les soli qui rajoutent un peu de piment. J’aime bien improviser en studio, car on ne sait jamais d’avance si on va se retrouver avec quelque chose de génial ou de la grosse merde (rires).

Comment te prépares-tu avant un concert ?
J. L. : Je ne suis pas très original là-dessus. Je fais quelques gammes basiques pour relaxer mes mains et je joue en arpèges. Parfois il m’arrive de jouer quelques titres en version acoustique avec le batteur Van pour nous « synchroniser ». Pour échauffer mes jambes, je joue déjà debout dans les loges. Il m’est arrivé d’avoir quelques crampes dans les jambes en concert et crois-moi ce n’est pas marrant !

Comment gères-tu les concerts où tu es dans un jour sans ?
J. L.  : « The show must go on! » C’est un vieil adage, mais c’est vrai. Il y a une foule qui nous regarde et parfois on n’entend pas les retours. C’est horrible à vivre, mais il faut tout de même se démener pour assurer le spectacle…

Quel est le premier album que tu aies acheté ?
J. L. : Je crois que c’était Kiss – Alive II. Je me rappelle avoir ouvert la pochette et ne pas en revenir par rapport à leur scène délirante et tout ce feu (rires).

Tu utilises pas mal de guitares différentes (Warmoth, Gibson et Schecter, principalement). Comment définirais-tu leurs sons ?
J. L. : Toutes mes guitares sont différentes, car la plupart ont des bois ainsi que des micros différents. Pour être parfaitement honnête, j’utilise surtout mes Schecter, car elles sont tout simplement parfaites d’un point de vue sonore. Leur tonalité est très aiguisée et contient beaucoup de sustain. Je n’utilise mes autres guitares que pour le studio si je suis à la recherche d’un son que mes Schecter ne me permettent pas d’obtenir.

Donc s’il ne devait rester qu’une seule guitare pour toi ça serait…
J. L. : La Schecter Jeff Loomis Signature (rires) !

Tu avais auditionné pour Megadeth quand tu avais seize ans. Que te rappelles-tu de cette audition et qu’est-ce qui s’était « mal passé » ?
J. L. : Ce qui s’est mal passé est que j’étais trop jeune et que je manquais cruellement d’expérience. En gros, je pense avoir très bien joué les chansons et c’est un moment de ma vie que je n’oublierai jamais.

Quel conseil donnerais-tu aux guitaristes qui ne sont jamais retenus après leurs auditions ?
J. L. : D’essayer de se préparer au maximum. Il faut évidemment montrer au groupe que vous aimez que vous avez donné votre maximum pour être au niveau. Beaucoup de gens apprennent les choses à moitié et espèrent que ça passera, mais si vous faites vos devoirs, les choses vont forcément s’arranger…


Jeff Loomis – Zero Order Phase
Century Media - EMI
Site officiel
http://www.jeffloomis.com

Le shred selon Jeff Loomis